Dimanche 2 avril : c’est l’histoire d’un raisin qui devait pourrir et qui devient merveilleux ! – the story of a grape that should have rotted and that becomes wonderful !
Conférence sur le millésime 2016 à Pavie-Macquin avec trois intervenants qui vont nous livrer quelques clés d’interprétation. Laure de Resseguier, ingénieur, spécialiste en géomatique appliquée à la viticulture, a présenté les résultats de son étude sur la variabilité climatique à méso-échelle dans la région du Libournais. 90 capteurs ont été placés dans les vignes qui permettent de cartographier le climat à une échelle plus fine.
There will be a talk on the 2016 vintage in Pavie-Macquin with three speakers who will offer a comprehension grid. Laure de Resseguier, an engineer specialised in Geomatics applied to viticulture, introduced the results of her study of the variations in mesoscale meteorology in the Libournais region. 90 sensors were placed in the vineyards for a finer chart of the climate
David Pernet qui dirige le pôle conseil de Sovivins a confronté les impressions empiriques que les différents acteurs ont du millésime 2016 aux données chiffrées, qu’elles soient climatiques ou physiologiques. Il a montré comment, à partir de juillet, un deuxième millésime (à l’intérieur du millésime) s’est mis en marche. Il a notamment mis en évidence le fait qu’en 2016, les conditions climatiques ont été très similaires dans l’ensemble du Bordelais, contrairement à 2015. La contrainte hydrique cumulée (Delta C13) a été la même en 2016 qu’en 2010, soulignant ainsi que « les millésimes les plus secs restent les millésimes de référence à Bordeaux. » L’alimentation azotée est également une autre variable importante étudiée à travers quatre vignobles de Saint-Emilion : Pavie-Macquin, Larcis-Ducasse, Beauséjour Héritiers Duffau-Lagarrosse et Berliquet. M. Pernet a d’ailleurs rappelé l’importance de la « fenêtre miraculeuse » entre le 7 et 11 juin qui a permis d’avoir un taux de nouaison très important, ajoutant que, dans un tel contexte, les terroirs les plus tardifs ont été valorisé parce qu’ils ont pu aller jusqu’au bout de la maturation. En effet, cette dernière a été moins impactée par les tanins de pépins qu’en 2015, ce qui permet de mieux comprendre l’extraordinaire finesse des tanins de certains 2016.
David Pernet, Head of Advice with Sovivins, compared the empirical impressions of the various actors of the 2016 vintage with the data, in regard to both climates and physiologies. He showed how a second vintage (inside the vintage) developed from July onwards. He specifically mentioned that the weather had been very consistent throughout the Bordeaux region, contrary to what happened in 2015. The cumulated water stress index (Delta C13) was the same in 2016 as in 2010, thus underlining that the “driest vintages remain the vintages of reference in the Bordeaux region”. The nitrogenous feeding was another important variable, studied in four Saint-Emilion vineyards: Pavie-Macquin, Larcis-Ducasse, Beauséjour Héritiers Duffau-Lagarrosse and Berliquet. Monsieur Pernet also reminded us of the importance of the “miraculous window” between the 7th and 11th of June, which made possible a very high level of fruit set. He reminded us that, in this context, the tardiest terroirs were enhanced because they could reach the end of maturation. Indeed, the impact of the seed tannins was less than in 2015, which is why we have a better understanding the extraordinary finesse of the tannins present in some 2016 vintages.
Pour finir, Stéphane Derenoncourt a livré sa synthèse du millésime. Vous trouverez dans son Journal de Bord (publié dans notre revue Vinifera) une approche précise de la climatologie particulière du millésime et du travail conduit dans les vignes : « la magie de ce millésime, c’est qu’on a du temps. Il y a une qualité de gestion des sols. C’est un millésime bénéfique pour les gens qui ont une sensibilité à cette dimension. La deuxième chose, c’est la maîtrise de la vigueur. Si on avait dû vendanger à un moment précis, on aurait eu une hétérogénéité beaucoup plus forte. Au contraire, on a pu gérer le parcellaire jusqu’au bout. On avait des gros raisins, des peaux épaisses. On a pu aller chercher des extractibilités qui étaient parfaites, les vinifications ont été très peu techniques. Quand les raisins arrivaient, la structure de la grappe était magnifique. C’était une vinification saignante, avec des cinétiques assez longues, complètes et un millésime où l’influence de l’argile est très forte. Dès qu’on a un déficit d’argile, les vins sont assez fuyants. (…) C’est l’histoire d’un raisin qui devait pourrir et qui devient merveilleux. C’est un film américain, ce millésime ! » conclut avec emphase Stéphane Derenoncourt.
In conclusion, Stéphane Derenoncourt, gave us his overview of the vintage. You will find it in his “Journal de Bord”, his logbook: a very precise approach of the particular climatology of the vintage, and the work carried out in the vineyards: “The magic of this vintage is that it gives us time. The management of the ground is of high quality. People who are sensitive to this dimension will make the most of this vintage. The second element is how well the vigour has been mastered. If we had been forced to harvest at a specific moment, the heterogeneity would have been much higher. On the contrary, the plots were managed to the end. We had large grapes, with thick skins. We were able to go for perfect extractability; the vinfications were not very technical at all. When the grape arrived, the bunches had a magnificent structure. It was a bleeding vinification with rather long and full kinetics, and a vintage where the influence of clay is very strong. As soon as clay is lacking, the wines become rather elusive (…) it is the story of a grape that should have rotted and became wonderful. This vintage is like a Hollywood movie!”* So ended Stéphane Derenoncourt emphatically
La journée s’est poursuivie par une longue séquence de dégustations. Au château l’Angélus puis à la Grappe et, enfin, à Pavie où Chantal et Gérard Perse donnaient leur désormais traditionnel dîner d’ouverture des Primeurs. C’était l’occasion de goûter la cuisine de l’équipe de Ronan Kervarrec, le nouveau chef de l’Hostellerie Plaisance et, notamment, ce plat remarquable : la Volaille fermière « Pierre Duplantier »/Suprême poché, glacé d’une sauce au vin jaune, tarte fine aux champignons de Paris de « M. Delmas », les foies au vinaigre de vin, accompagné par un château Pavie 2005 en magnum et en majesté !
We continued the day by a long tasting session; first at Château Angélus, then at La Grappe, and finally at Pavie, where Chantal and Gérard Perse were giving their traditional Primeurs opening dinner. This gave us the opportunity to taste the cuisine of Ronan Kervarrec’s team; he is the new chef of l’Hostellerie Plaisance, and, in particular, the creator of this remarkable dish: the Farmhouse fatted chicken “Pierre Duplantier”: poached supreme glazed in a ‘vin jaune’ sauce, tartlet of button mushrooms “Monsieur Delmas”, livers seared in wine vinegar; all this paired with a majestic magnum of Château Pavie 2005.
*free translation
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