Voici quelques jalons donc d’un pur moment de bonheur, suspendu entre deux horizons :
Meursault 2007 (issu de 6 ou 7 parcelles différentes sur les pôles de Meursault). Joli nez cristallin, très droit, agrumes, fleurs blanches. Articulée sur une fine tension, la bouche est assez vive, avec une petite touche d’amertume de bois qui devrait se fondre.
Meursault Limozin 2007 Magnifique nez expressif, floral, notes de fougère sur sillage miellé. Bouche ciselée, tonique. On sent la maturité du raisin (cette vigne a été vendangée en dernier). Touche de sucre.
Meursault 2007 Charmes Situé sur les Charmes du milieu. Notes de noisette fraîche, touche florale et minérale, il se caractérise par une remarquable pureté d’expression. Corps superbe avec une attaque assez ample, sur un fruité expressif (poire). Très belle texture sur une trame de minérale et finale d’une remarquable vinosité. On sent ici la vieille vigne ( deux lots différents : 25 et 50 ans).
Meursault-Perrières 2007 Il est racé, très Perrières, un peu réservé à ce stade mais avec une belle densité. Il s’ouvre sur une note plus exotique, très fraîche. Bouche dense, très belle trame, avec un bel de extrait sec. Il évolue crescendo, vibrant et intense. La finale est traçante. Excellent.
Chassagne-Montrachet 1er Cru Morgeot 2007 Notes grillées, fleurs blanches, moins de minéralité perceptible ici. Très belle entrée en bouche, évasée, grasse. Belle texture à l’évolution. Il n’a pas la grâce et la minéralité aérienne du précédent mais c’est un joli vin, dans un style plus terrien.
Les 2006
Meursault 2006 Notes de frangipane, ananas, le fruit est confit, plus solaire. Après le classicisme des 2007, on a un peu l’impression de passer dans un autre monde, avec moins de tension. Il est rond, déjà très ouvert. Très certainement un millésime de plaisir.
Meursault-Limozin 2006 Un vin intéressant car, même s’il paraît déjà très épanoui, il offre davantage de tension et de minéralité et semble garder un peu de mystère, un peu à l’instar d’un Genevrières.
Meursault-Charmes 2006 Le nez est fermé malgré son côté solaire, ses notes de fruits légèrement confits. L’occasion de rappeler ici que, suite à quelques épisodes orageux une dizaine de jours avant les vendanges, les maturités ont basculé très vite. Idéalement, le reconnaît J.F. Germain, il aurait fallu pouvoir tout vendanger en trois jours.
Meursault-Perrières 2006 Très belle réussite pour le millésime. Il a davantage conservé sa minéralité que le précédent et sa fraîcheur est plus évidente.
Chassagne-Montrachet 1er Cru Morgeot 2006 Opulent, riche, d’une générosité expansive, il sort du cadre. Difficile sans doute, à l’aveugle, de savoir qu’on est en Bourgogne. En dépit de sa richesse de constitution, le vin a trouvé son équilibre.
Quelques vins rouges…
Beaune-Bressande 2007 Encore une vieille vigne. Couleur légère, lumineuse. Notes de cuir, poivre blanc, rose. Corps vigoureux, impressionnant de densité avec un retour en bouche magnifique. Un archétype de grand Bressandes.
Meursault rouge Clos des mouches 2006 Il s’avance dans un registre complètement différent de celui du 2007, plus terrien, sur des notes d’humus, mousse de chêne, truffe. Bon mais il n’a pas la classe du 2007.
Beaune Bressandes 2006 Il fait jeu égal avec le 2007. Beau nez complexe, floral, évoluant vers la réglisse. Corps ample, intense, aux notes vibrantes de rose sur la finale, soutenue.
4 Comments
Visite de mars 2006 :
Très beaux 2004 bus sur fût.
Des 2003 pour le coup fort réussis (chevalières, Limozins, Morgeot). Leur évolution pourrait surprendre …
Superbes Morgeot 2002 et 97, ainsi que Charmes 2000 et 2001.
Synthèse de Pascal Perez :
Jean-François Germain, en charge du domaine familial, nous reçoit dans le chai du domaine, de dimensions assez modestes. La visite est très animée. Elle se termine par un petit cours sur les subtilités de la taille en cordon de Royat alors que l’orage gronde sur Meursault.
Le domaine exploite actuellement 8 ha de vignes. Il s’est agrandi en 2002 de 2,5 ha, dont une parcelle de Meursault Perrières, ce qui ravit notre hôte, fier de pouvoir travailler un tel terroir. Il produit aussi des vins rouges dans les appellations Meursault et Beaune Bressandes, mais la majeure partie de la production concerne les vins blancs, tous récoltés sur la commune de Meursault à l’exception d’une parcelle de Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot.
Le domaine ne bâtonne pas du tout les vins et ne débourbe pas (ou au minimum).
Nous avons goûté quelques vins blancs du millésime 2004 sur fût, puis des millésimes plus anciens en bouteilles. La dégustation s’est terminée par trois millésimes de la cuvée de Meursault rouge.
Les vins expriment leurs terroirs avec beaucoup de naturel, sans artifices. Même si le domaine est plus connu pour ses blancs de Meursault, sa cuvée de Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot est elle aussi vraiment convaincante.
Bon, je pensais que j’allais m’abstenir de faire un commentaire élogieux sur les vins de ce domaine pour éviter de diffuser une information trop précieuse!
mais en fait ces vins sont si beaux notamment le perrières, le morgeot et aussi le clos des mouches que je me dois de transmettre le plaisir que j’ai eu à découvrir ce domaine discret dont les vins sont au firmament de la commune.
monsieur germain est delicieux de simplicité mais son accueil et le plaisir qu’il prend à expliquer ses vins sont un ravissement; courrez vite avant qu’il n’ait plus rien à vendre mais chuuuuut ne le dites à personne!
amitiés
bertrand le goffe
Oui, Bertrand, comme tu le dis, chut … 🙂
Il y a Vincent Dancer, aussi …