Pour écouter (et deviner) la musique qui l'accompagne, c'est ici :
Je me suis avancé en pataugeant, suivant le chemin qu’elle avait laissé dans la glace, et je me suis assis à côté d’elle.
Elle a pris ma main et l’a placée sur sa poitrine.
Ce que j’ai senti ne ressemblait à rien de ce que j’avais imaginé. C’était comme soulever le capot d’une voiture dont le moteur est en marche et voir tous les câbles et les courroies et les pales des ventilateurs qui continuent de tourner. Aussitôt, j’ai voulu l’emmener chez un médecin. Je me suis demandé si elle n’allait pas mourir, si on ne m’en tiendrait pas pour responsable. Je voulais retirer ma main mais elle m’a obligé à la garder là, et graduellement les battements ont ralenti, sont devenus plus réguliers, et cependant elle m’a obligé à garder ma main là, jusqu’à ce que nous puissions tous deux sentir le froid de l’eau. »
Ce que j’ai senti ne ressemblait à rien de ce que j’avais imaginé. C’était comme soulever le capot d’une voiture dont le moteur est en marche et voir tous les câbles et les courroies et les pales des ventilateurs qui continuent de tourner. Aussitôt, j’ai voulu l’emmener chez un médecin. Je me suis demandé si elle n’allait pas mourir, si on ne m’en tiendrait pas pour responsable. Je voulais retirer ma main mais elle m’a obligé à la garder là, et graduellement les battements ont ralenti, sont devenus plus réguliers, et cependant elle m’a obligé à garder ma main là, jusqu’à ce que nous puissions tous deux sentir le froid de l’eau. »
J’inaugure cette nouvelle rubrique. Un extrait d’un texte, célèbre ou destiné à le devenir, sans mention d’auteur; rien que le silence des guillemets. Parfois, un motif musical entrera en résonance avec ces mots.
A nous, à vous de les lire, de les entendre et, pourquoi pas, leur attribuer un auteur, les relier à une origine. Ce que les Anglo-Saxons désignent par Blinfoldtest (très fréquent dans le milieu du jazz notamment). Un jeu qui me passionne car il relie des champs esthétiques qui font mon bonheur : déguster à l'aveugle, lire en ignorant le nom de l'auteur, écouter sans référence, une question de rythmes, d'émotion et de signes. La musique toujours !
A chaque nouvelle mise en ligne, j’indiquerai les références du précédent test à l’aveugle. Entrez dans le groove !
Qui se lance ?
42 Comments
Ai-je le droit de prendre comme conseils Yves et Armand ?
Vas-y François, réunis les stratèges mais j’ai déjà donné assez d’indices. Faites-chauffer les moteurs de recherche qui ont des chevaux sous le capot !
D’après google l’auteur est un jeune écrivain italien (je suppose):M Cavesa pour les notes je suis en train de recopier mais ça donne rien!! mais on peut compter sur Armand M Mauss
Merci pour petit mot sur site JLK, du coup je découvre votre blog – encore une petite ligne de plus dans le Netvibes!
Avec tout ce poids sur mes épaules, j’ai du mal à avancer. Si c’est du côté de l’Italie qu’il faut regarder, cela me plairait bien que ce soit un écrivain alpiniste…Et si c’était, par hasard, Erri de Luca, cela me plairait un peu plus surtout que j’ai envoyé il y a peu un lien sur une video de Louis Sclavis d’un titre dédié à Erri de Luca. Pour les amateurs:
http://www.youtube.com/watch?v=W...
A part cela la lumière refléchie par la neige m’éblouit…Je ne vois rien.
Aucune idée de l’auteur. Par contre je suis franchement dubitatif sur la phrase : "et graduellement les battements ont ralenti, sont devenus plus réguliers".
Il est sûrement pas cardiologue cet écrivain.
Faîtes le test demain : courrez quelques centaines de mètres, puis prenez votre fréquence cardiaque de suite, et à deux minutes de distance…
Bien malin qui pourra dire que les battements de son coeur sont davantage irréguliers alors que celui-ci turbine à plein régime plutôt qu’au repos.
Laurent
Toujours fondamentaliste ce Laurent : un Sage, enfin parmi des fondus graves !
Pas facile cette devinette …
Jp : votre site "ne répond pas".
A signaler le dernier magazine littéraire et son dossier sur la littérature gourmande.
Bonne journée à tous !
Un conseil : quittez l’Italie, malgré sa lumière, ses attraits, et Lady Geco. Est-ce que François Bon, lecteur sagace, a des pistes à nous suggérer ?
Je ne suis pas certain que google, dans ce cas, fasse l’affaire. Vous cherchez du côté de l’Italie ? Il y a un lien, ténu, celui de l’elfe blonde, la belle bardée de fer qui affronte la glace sur la photo. Il s’agit de Jenny Lavarda, alias Lady Geco (www.jennylavarda.com/) que j’ai photographiée sur un de mes terrains de jeu favoris.
Bien observé Laurent. J’en parlerai à mon cardiologue. Mais ce qui compte, n’est-ce pas, ce sont les battements, pas la tachychardie !
Sans aucun doute. Mais je n’ai pas éprouvé de frisson non plus …malgré la glace.
Laurent
Dans l’émotion de la recherche, j’ai l’impression qu’Armand a envoyé la réponse sur mon blog !
Va y voir, Grand Jacques !
Excellent François,
Désormais j’interrogerai ici et répondrai chez moi 😉
Laurent
J’y suis tout le temps sur ton blog, François mais je n’ai rien vu (de la réponse d’ARmand…) Quoi ? Le tir à l’arc ?
Non,non, je n’ai pas trouvé et n’ai pas donné de solution…j’avais imaginé que peut être Jules et Jim…enfin au feeling.
Je crois, que François, tout à la préparation de la prochaine session du GJE, et à la discussion sur le prix des grands crus voient des réponses partout;-)
Moi j’aime bien le son du ténor sur le fichier audio joint. Un son qui me ressemble mais plus nerveux, moins vaporeux.
On aurait pu envisager des choses plus faciles pour commencer par exemple:
"les familles heureuses se ressemblent toutes; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à sa façon. "ou
"logtemps, je me suis couché de bonne heure" encore "c’était à Megara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar" voire "comment s’étaient-ils rencontrés? Par asard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils? que vous importe?. D’où venaient ils? du lieu le plus prochain……" mais là je sèche… d’ailleurs depuis mon auteur italien CaveSA j’ai honte et je crains que M Mauss ne m’adresse plus jamais la parole!
Bon, si personne ne trouve, cela démontre comme dirait Einstein la relativité généralisée des moteurs de recherche… Jacques ne nous a tout de même pas fait ce coup-là, un texte de son cru ?
Julia,
Attention aux arcanes du Web caché (en.wikipedia.org/wiki/Dee…
Le problème avec les crus, c’est qu’on ne sait qui croire, en attendant la décrue. Enfin, j’arrête, je crains que frère Jacques me sonne les matines.
Yves : vous serez pardonné… en confirmant l’auteur suivant :
Arma, virumque cano, Troaie qui primus ab oris
Italiam, fato profugus, Laviniaque venit…
sans aller piocher sur Google, hein ? :-))
Dire que les bons pères nous faisaient apprendre ces vers par coeur, et pas que quelques lignes !
Toute une époque…
Grand Jacques : tu sur-estimes tes troupes : on sèche grave ! Pour le futur, trouve nous des choses ayant toujours une relation, de près ou de loin, au vin ou à la gastro : là, promis, juré, on sera meilleur !
Pour info :
Voilà la phrase zybilin (!) d’Armand sur mon blog :
"Je pense que notre amie Roselyne est mure pour la lecture du "ZEN DANS L’ART CHEVALERESQUE DU TIR A L’ARC" de E.Herrigel"
On va où là ?
Mais bon, il pleut, fait pas beau. Tristounnet. Neurones en berne.
On va raviver tout cela à Beaune chez les Tontons à midi avec Wilfred qui arrive de Chicago.
Ce n’était qu’un echo à la phrase:
"Côté Roselyne, toujours pareil, en vision systémique, un parcours entre idéalisme et dogmatisme.
Le trajet compte plus que la cible."
Hors dans l’opuscule cité, le maître apprend à l’élève que, quand il maitrisera son art, ce n’est pas lui qui visera la cible, mais la flèche qui ira toute seule à la cible. Et il en fait la démonstration en tirant les yeux bandés.
Cet ouvrage était souvent cité par Henri Cartier-Bresson comme guide dans sa pratique photographique.
Armand,
Mieux que Castaneda, Jodorowski, Augusto Boal et Paul Brunton, mieux que Patrick Sébastien aussi : les flèches passent magiquement d’un blog à l’autre … 🙂
Jodorowsky (désolé, Alejandro).
"Dans cet admirable petit livre, M Herrigel, philosophe allemand qui est venu au Japon et s’est adonné au tir à l’arc pour arriver à comprendre le Zen, donne de sa propre expérience un récit qui nous éclaire. Un des caractères qui nous frappent le plus dans l’exercice du tir à l’arc, et en fait de tous les arts tels qu’on les étudie au Japon, c’est qu’on n’en attend pas des jouissances uniquement esthétiques, mais qu’on y voit un moyen de former le mental, et même de le mettre en contact avec la réalité ultime."
Daisetz T. Susuki
L’occident et le faire, l’apparence, l’avoir (encore qu’il semble que les avoirs baissent pas mal ces temps-ci).
L’Inde et l’être.
Le Japon et le geste.
La Chine et … ?
Castaneda, Jodorowski, Augusto Boal et Paul Brunton… Rien que ça, Laurent. Comme vous y allez ! Toutes ces pages qu’il va falloir se coltiner. Quel est le lien secret entre ces noms (j’excepte Patrick Sébastien). Cela dit, merci pour la piste : il m’intrigue ce Casteneda, il a un petit côté Chilam Balam de Chumayel (revu par Benjamin Péret).
La chamanisme, Jacques …
En Amérique du Sud (la fumette, le chilom) et en Inde (ah, les fakirs de tout poil).
Les forces subtiles (qui inspiraient Mitterrand).
Octavio Paz, qui fut ambassadeur du Mexique en Inde, a écrit de très belles pages sur l’inattendu lien subtil entre Mexique et Inde ("lueurs de l’Inde", sur ma table de chevet, à côté du livre de Jean Biès, qui a aussi écrit des pages savantes – et éclairantes – sur l’alchimie, autre thème connexe puisqu’il s’agit avant tout de développement personnel).
Je pense à tous ces thèmes en séchant sur votre devinette.
L’occasion de vous remercier une nouvelle fois sincèrement pour cette structure d’accueil éclectique bien dynamisante … 🙂
http://www.dragonjazz.com/progar...
@laurent: Casteneda, il a un petit côté Chilam Balam de Chumayel (revu par Benjamin Péret).
celui qui écrivait des bouquins sous mescal et qu’on lisait quand on était des djeunes,,,
M Mauss mon latin n’est même pas de cuisine!!! Alors pitié! apparemment ce serait un poème relativement célèbre??!!
Pour ma part j’aurais de Terence, préferé sur un blog:
« Quot homines, tot sententiae »
Yves,
Oui, sagesse antique, enfumée, pas moins fumeuse que celle du FMI, en train d’imploser ….
Laurent, expliquez-nous ce que sont les arcanes du Web caché. Je dois retarder un peu.
Julia,
L’essentiel est dans le lien que j’ai indiqué …
fr.wikipedia.org/wiki/Web…
Une étude de juillet 2001 réalisée par l’entreprise BrightPlanet[2] estime que le web profond pouvait contenir 500 fois plus de ressources que le web indexé par les moteurs de recherche. Ces ressources, en plus d’être volumineuses, sont souvent de très bonne qualité.
Le web surfacique (facilement accessible via des moteurs de recherches, par exemple) a une taille d’environ 167 téraoctets. D’après des études faites à l’Université de Berkeley, la taille du web profond est estimée à environ 91 000 téraoctets.
Ce sont des experts qui parlent …
http://www.youtube.com/watch?v=Q...
Ouf ! Merci Laurent pour ces précisions qui donnent le tournis. Je retiens le web surfacique et le web secret. On a à peine commencé d’explorer le premier et voilà qu’on apprend qu’il existe d’autres mondes. Est-ce qu’il y aussi des subprimes dans le web caché ?
Julia,
Les entreprises qui font de l’intelligence économique utilisent des bases de données spécialisées (qui vous sont inaccessibles), le web de surface et le web profond.
L’ère numérique passe à l’ère de la connaissance : savoir si le Pommard grand clos des épenots 2005 de de Courcel est bon est ainsi une petite goutte d’eau dans cet océan.
Une goutte d’eau ou une goutte de vin, Laurent ?
Julia,
Dans une goutte de vin, il y a environ 85% d’une goutte d’eau …
Et dire que personne n’a trouvé, même pas le petit Vialette qui a essayé de me soudoyer. C’est Lady Geco (la petite blonde sur la photo) qui ne va pas être contente. Je constate que la lecture à l’aveugle est encore plus difficile que la dégustation à l’aveugle. Samedi ou dimanche, j’enlève le haut et le bas !