Eh, oui, cher ami informaticien, que serions-nous sans ces adjuvants ?
Pour ma part, j’ai profité de cette parenthèse pour lire/écouter/écrire/cuisiner/me ressourcer. Voici, dans un joyeux désordre, des miscellanées.
Tout d’abord Philosophie Magazine que je suis attentivement depuis ses débuts. Une lecture très recommandée. De la vulgarisation intelligente, ça existe… Un thème central : Pourquoi fait-on des enfants ? Vaste question. Si l’on savait… Il y en a qui ne veulent pas savoir, c’est le « dernier homme » dont parle Sloterdijk, le single, moine vide de notre temps. Formule saisissante.
Pour ma part, j’ai profité de cette parenthèse pour lire/écouter/écrire/cuisiner/me ressourcer. Voici, dans un joyeux désordre, des miscellanées.
Tout d’abord Philosophie Magazine que je suis attentivement depuis ses débuts. Une lecture très recommandée. De la vulgarisation intelligente, ça existe… Un thème central : Pourquoi fait-on des enfants ? Vaste question. Si l’on savait… Il y en a qui ne veulent pas savoir, c’est le « dernier homme » dont parle Sloterdijk, le single, moine vide de notre temps. Formule saisissante.
Des entretiens, des dialogues féconds dans cette revue sophistiquée. Voir celui entre Eric-Emmanuel Schmitt et Abdennour Bidar sur le thème de la mort de Dieu. Un portrait d’un pirate conceptuel, MBK qui ressemble furieusement à un nouveau nouveau philosophe. Donc déjà bientôt passé de mode.
Et, surtout, un dialogue saisissant entre Christian Béthune et Daniel Soutif à l’occasion de l’expo Le Siècle du jazz au musée du Quai-Branly. Notamment la partie consacrée à Billie Holiday, un art de la singularité. Chaque fois que j’entends sa voix, je suis bouleversé. Aucune chanteuse récente ne s’en approche, à l'exception de Janis Joplin, parce que Billie Holiday est en même temps la voix et le corps ; sa tessiture, même très limitée, est avant tout, trace de vie.
Comme le souligne Christian Béthune : »La chanteuse est entièrement attachée à ce qu’elle est, à chaque moment de son existence. Si vous entendez une seule note d’elle, vous devinez immédiatement à quel moment de sa vie elle l’a chantée ! Le jazz instaure ainsi une esthétique nouvelle où prédomine la singularité absolue de l’artiste, en lieu et place de la poursuite d’une norme universellement harmonieuse. » Il suffit de réécouter, par exemple, For All We Know, l’une des plus belles de Lady Day, enregistrée quelques mois avant sa mort :
Sweetheart the night
Is growing old
Sweetheart my love
Is still untold
A kiss that is never tasted
For ever and ever is wasted
Is growing old
Sweetheart my love
Is still untold
A kiss that is never tasted
For ever and ever is wasted
Autres voix, autre époque. Celle de l’étonnante Sophie Hunger, nouvelle révélation de la chanson helvétique dont le récent album, Monday’s Ghost est une vraie petite merveille. A 25 ans, elle fait preuve d'une étonnante maturité musicale et sait tisser des atmosphères uniques. Elle est belle, sa voix aussi. C'est à écouter ici.
Et dans un tout autre genre, déferlant, moins intimiste, le douzième opus de U2, No line on the horizon. Rien de nouveau sous le soleil irlandais, la rythmique acérée de Larry Mullen, la basse médulleuse d’Adam Clayton, les arpèges distillés (même si assez convenus) de The Edge, l’inénarrable Bono et sa voix toujours à la limite. Quelques belles envolées où U2 renoue avec son lyrisme originel, surtout dans l’excellent I’ll go crazy if I don’t go crazy tonight qui sera longtemps dans tous les charts. Pour le reste, on peut y ajouter Magnificent, Unknown Caller pour le solo cristallin. Quoi encore ? No Line On the Horizon pour l’énergie carrée qui en émane. Mais, enfin, pas de quoi nous sidérer totalement comme la grande machine à marqueter les esprits voudrait le faire croire. Une écoute ici pour planer, un peu, beaucoup, passionnément…
Et puis, une séquence tv, dimanche soir (une demi-heure par semaine, pas plus pour moi…) avec Mise au Point et un reportage sur Facebook (le thème est dans l'air du temps). Hélas, pas grand chose à se mettre sous la dent : des ados qui se mettent dans le costume de l'utilisateur lambda ; un DJ qui dit ce que la journaliste a l'envie d'entendre (oui FB, c'est vachement expo… oui, les amis sur FB, c'est factice !) ; une professeure qui disserte gravement sur l'appropriation des contenus ; un avocat qui, à force de squatter FB, a tout perdu (job, femme et amis). Mais on ne saura pas vraiment pourquoi. La journaliste qui s'inscrit-se désinscrit. Circulez, il n'y a rien à voir.
14 Comments
Bonsoir Jacques,
Il était très bien ce "sabbat bloguesque" forcé. On n’en meurt pas.
Avec ou sans blog, nous avons "inauguré" notre four à vapeur. Des débuts très prometteurs. Vous auriez un ouvrage de recettes à conseiller (je crois me souvenir vous voir tenant un plat devant un four similaire) ?
A propos de la sauvegarde de vos textes. Vous les écrivez dans un premier temps sur Word ou Pages, puis les placez sur Mabulle ?
laurent
Pour d’autres, ce fût Brel, Ferré, Nietzsche, tour du lac, poêllée de filets de perches (du même lac !), et écriture.
Jacques, pas de texte d’Onfray sur le thème "Pourquoi fait-on des enfants ?" Peut être pas plus mal, il aurait encore énervé du monde…
Allez, je fais mon LaurentG : http://www.deezer.com/track/2425...
A propos d’enfants, je me suis occupée de ma fille, Nicolas …
C’est gratifiant ! 🙂
Et j’ai même échangé un mail avec toi !
On fait des enfants pour reproduire l’espèce. Le reste est enjolivage !
Jacues,
J’ai aussi entenu une interview de Naulleau (chroniqueur chez Ruquier) descentre Charles Dantzig :
http://www.telleestmatele.com/ar...
Et si on faisait des enfants pour ne – symboliquement – jamais vraiment mourir ? Egoïsme et tentative de dépassement de sa condition humaine ?
Je ne veux pas casser l’ambiance, si mes questions irritent, je peux comprendre…
Je ne voudrais pas me faire morigéner !
"Pour vivre intensément il faut savoir naviguer entre profondeur et légèreté, glisser dans l’onde ou sur le fil de la vie, comme le poisson volant…"
Nicolas,
Lis Dantzig de la p.42 à la p.47 (liste des mères et liste des pères).
Ce n’est pas inintéressant. 🙂
Comme dit Bernard This – ne pas confondre avec Hervé 🙂 : préférer "être le père" de à "avoir un enfant".
"Faire de enfants", c’est encore autre chose …
Nicolas,
http://www.psychologies.com/arti...
Onfray (un minimum cohérent puisqu’il n’est pas père) parle de faire des enfants dans "l’érotique solaire".
Devenir père est une expérience irremplaçable, qui mobilise une énergie, une disponibilité dont beaucoup d’hommes peuvent avoir peur.
Le rôle des pères du paléolithique n’est plus celui des pères d’aujourd’hui d’où pas mal de malentendus dans les couples.
Rose aisselle a vit.
Rose, essaie là, vit.
Rôts et sels à vie.
Rose S, L, have I.
Rosée, c’est la vie.
Rose scella vît.
Rose sella vît.
Rose sait la vie.
Rose, est-ce, hélas, vie ?
Rose aise héla vît.
Rose est-ce aile, est-ce elle ?
Est celle
AVIS
(Robert Desnos)
Pour la question des enfants, vous connaissez l’anecdote de Jarry s’exerçant au tir au pistolet près d’un parc où s’ébaudissaient de très jeunes enfants :"Monsieur, êtes-vous devenu fou, s’exclame une mère, vous auriez plus en tuer quelques-uns…" – "Qu’à cela ne tienne, Madame, nous vous en aurions fait d’autres !"
Ah ce Jarry, toujours prompt à dégainer …
Laurentg : Naulleau qui ? Naulleau rien…
Laurent : c’est vrai ça qu’on en meurt pas, la preuve : vous évoquez sur votre blog une migration conditionnelle possible… Pas de panique, les femmes et les enfants d’abord. Jarry est sur MaBulle !
Aristochat devons nous croire tout ce que Jules Renard raconte dans son Journal,?. d’accord des enfants qui s’ébaubissent c’est touchant , et Jarry était surtout provocateur
"Tous ne veulent pas faire des enfants.
La plupart de mes amis ont été terrfiés à l’idée d’en avoir un, la première fois. Ce sont leur femmes qui les ont convaincus. Les hommes sont des oiseaux capturés par des chattes."
Charles Dantzig, encyclopédie capricieuse du tout et du rien.
Pour Janis, Sophie et toutes les belles en devenir: au diable les racines, la souvenance des anciens… http://www.youtube.com/watch?v=0... (l’A.K.A des mis dit: anti-logis)