« Je cherche l’or du temps ». Guidés par ces paroles du mage André Breton, ils se sont embarqués un jour sur la nef céleste. Depuis, chaque pièce en a été changée.
Que subsiste-t-il de l’équipage originel ? Très peu d’éléments en vérité… Dans les coursives, le soir, après la tempête, lorsqu’ils se croisent, les nouveaux demandent aux anciens :
»Etais-tu à Lemnos, as-tu connu les odeurs de musc, le benjoin et la civette ? as-tu vu la terrible reine Hypsipyle ? As-tu goûté le 1959 qu’elle ne réserve qu’à ses intimes ?» Les rares anciens passent leur chemin sans sourciller.
»Etais-tu à Lemnos, as-tu connu les odeurs de musc, le benjoin et la civette ? as-tu vu la terrible reine Hypsipyle ? As-tu goûté le 1959 qu’elle ne réserve qu’à ses intimes ?»
Trop de souvenirs. Disque dur saturé. Et de rudes combats encore à mener avant de toucher à la toison de Chrysomalios. « Affreux, affreux ! encore un brettanomyces ailé !" s’écrie le docteur Droppy, le visage empourpré.
quitter un instant le cap…
Tout au plus consentent-ils, les anciens et les nouveaux, à quitter un instant le cap, à jeter un œil sur les rares néréides que Jason s’en est allé quérir au hasard d’un ravitaillement, Eleonarable, Ame-Maritime, Caro des silences, Biendite, Astéroïde. Elle se reconnaîtront.
"De battre mon coeur s'est arrêté"
Pas étonnnant que le soir, lorsqu’une risée légère fait craquer, un peu, les douelles, certains évoquent, réfugiés dans le carré, off record, d’antiques épopées et de futures conquêtes, des sidérations qui vous fragilisent le coeur, parlent salace, se mouchent dans les étoiles en tirant sur des Partagas comme si leur dernière heure était arrivée.
Juste avant que l’intrépide capitaine, troublé par ce raffut, ne surgisse de sa cabine, hagard, et ne les rappelle à l’ordre…
PS. Remerciements de l'équipage au marin Bizeul dont la violette, le poivre des Moluques et la truffe ont été très appréciés, reine Hypsipiye ou pas…
8 Comments
Maman les vélos !!!
Trop de mots inconnus pour mes recherches encyclopédiques habituelles alors que je pars pour Grossetto voir l’ami Tipa, mais avec un détour par paris pour la fermeture définitive d’un restaurant parisien, ami des amis de Paris, une institution.
On en reparlera.
Avez-vous vu la sibylle? Qu’a-t’elle dit?
Je trouve, sur cette photo, notre flamboyant Jason l’air bien songeur.
Je vois que tous les regards sont tournés vers l’Atalante blonde qui boit vos paroles !
C’est qui cette reine Hypsipyle ?
et Chrysomalios ?
Grand Jacques : sache qu’on est inculte comme c’est dieu pas permis : du moins, ma pomme :
alors, pour les monchus comme moi, fais nous un petit lexique des divinités grecques que tu vénères.
je soupçonne d’ailleurs que tu as des entrées à l’enfer du Vatican ?
On est dans le graveleux et le licencieux ?
Tu cites rarement l’épitre de Saint Paul aux Corinthiens, ni Saint-Augustin ? Banni de l’ordre swingliste ?
L’ordre swingliste ? Serait-ce une confrérie de golfeur à laquelle ferait secrètement partie M. Perrin ? Si ce fait devait être avéré, ça ne pourrait qu’être la proximité de son CAVE du Domaine Impérial qui l’aurait fait tomber dans de tels travers.
Le zwinglisme, un grand malentendu issu de l’imagination de F. Mauss : rien ne m’est plus étranger en réalité que le dit ordre zwingliste. Mais enfin, si ça fait plaisir à certains d’entretenir la confusion.
Hypsipyle était la reine de Lemnos, une île pas franchement recommandée aux hommes car peuplée uniquement de femmes auxquelles Aphrodite avait jeté un sort : elles sentaient les brettanomyces et pire encore. A tel point que leurs maris, répugnant à les approcher, prirent comme maîtresses des esclaves. Vexées, furieuses, les sujettes d’Hypsipyle trucidèrent tous les hommes de l’île et restèrent entre femmes. Jusqu’à l’arrivée de Jason et des Argonautes…