François, comment se présente la vigne à la veille des vendanges ?
C’est pas mûr. La végétation est joyeuse comme c’est pas permis, verte, les arbres… tout, ça ne sent pas l’automne. Depuis 2003, on a un vignoble qui a considérablement souffert (même en 2006 les pluies sont arrivées tard) et, là, on a une joie de vivre, une émotion perceptible dans le vignoble. Alors, tout va bien !
Ce qui m’attriste de plus en plus, ce sont les tendances des œnologues modernes qui vous appellent pour vous dire : vous avez un ph de 3.54, il va falloir vendanger ! Tout ça pour avoir des vins aux robes concentrées et aux reflets bleutés. Le bleu, c’est la couleur de l’acidité, des tannins herbacés, précisément ceux qui sortent dans les dégustations. Emile Peynaud disait que les plus grands vins sont les plus rares car ce sont les plus fragiles et les plus difficiles à élever.
Donc, je compte sur une dizaine de jours de maturation encore. Je me refuse à faire des vins sur des saveurs primaires, un peu hautes en couleur, goudronnés ; ce ne sont pas des vins de civilisation, ce sont des vins de pot au feu…
Ce qui m’attriste de plus en plus, ce sont les tendances des œnologues modernes qui vous appellent pour vous dire : vous avez un ph de 3.54, il va falloir vendanger ! Tout ça pour avoir des vins aux robes concentrées et aux reflets bleutés. Le bleu, c’est la couleur de l’acidité, des tannins herbacés, précisément ceux qui sortent dans les dégustations. Emile Peynaud disait que les plus grands vins sont les plus rares car ce sont les plus fragiles et les plus difficiles à élever.
Donc, je compte sur une dizaine de jours de maturation encore. Je me refuse à faire des vins sur des saveurs primaires, un peu hautes en couleur, goudronnés ; ce ne sont pas des vins de civilisation, ce sont des vins de pot au feu…
St-Emilion vu depuis château Canon
2 Comments
Notre Bon Maître :
Seriez vous troublé à cepoint par les exploits du Dr Bonobo pour avoir oublier que Mitjavile s’écrit avec un seul "l" ? Il y tient, le bougre !
Ce François là (aucune relation avec Audouze) est au bordelais ce que Mr De la Vayssière est au languedoc : le poil à gratter, l’incompris, l’étoile filante, le philosophe errant, le joyeux drille qui a table ouverte, et tout aussi suspicieux pour les zeus qui ne savent pas apprécier avec un enthousiasme réel le produit de son travail, de son intelligence, et surtout de son sens si particulier du vin.
Avec son épouse (qui mérite lie ciel in petto pour supporter avec autant de grâce ce phénomène de mari), il forme un couple assez unique dans le monde des vignerons.
Ce qui est beau chez ce François là, c’est son oeil toujours émerveillé quand il entre dans son chai, quand il déguste une année difficile, quand il parle avec volupté de son côte de bourg qui, ma foi, reste une référence en absolu parmi les grands vins de bordeaux, issus de terres bêtement cataloguées comme "moins nobles".
Un grand Monsieur, et ce commentaire sur le 2007 devrait être publié urbi et orbi.
Jacques Perrin : l’accoucheur des grands noms. Un grand maieuthicien ?
Belle description que tu viens de faire là de l’"ermite de Tertre Rotebœuf". Un personnage et un grand monsieur qui en a inspiré beaucoup dans le vignoble de St-Emilion ! Je corrige les "l"…