Ici, c’est Peissy, donné en 912 au prieuré de Satigny. Le village de Peissy et ses imposantes bâtisses, dont certaines fondations remontent au Moyen Age, un village dont la taille demeure modeste : 28 feux en 1412, 18 en 1518 et, aujourd’hui, pas loin de 200 sans doute…
J’ai rendez-vous avec Jean-Pierre Pellegrin, chantre inspiré et modeste du domaine Grand’Cour. Il voudrait s’effacer derrière le nom de son domaine, Jean-Pierre, mais, c’est comme ça : on parle davantage des vins de Pellegrin que de ceux de Grand’Cour, même si, bien entendu, ce sont les mêmes.
Avant de commencer la dégustation, j’ai envie de jeter un coup d’œil sur la dernière création du domaine, la réfection d’une salle, à l’étage, juste au-dessus du chais à barriques et à amphores… Trois mois de travail à cinq personnes : la rénovation est magnifique, dans la continuité de la cave dont j’ai déjà vanté ici la vibration particulière : visiblement, le lieu est plein de bonnes ondes et je me réjouis de venir déguster ici, la prochaine fois.
En contrebas, un jeune homme traverse une vigne : c’est le fils du propriétaire de l’un des crus classés les plus célèbres du Médoc ; celui-ci a demandé à venir passer quelques mois à Grand’Cour comme stagiaire pour apprendre tous les principes et vertus essentielles du métier de (bon) vigneron. Sûr qu’avec la « tête chercheuse Pellegrin » il a frappé à la bonne porte !
Non, non, ce n’est pas un nouveau tic chez moi : out est bon ici mais voici les vins que j’ai particulièrement aimés :
Grand’ Cour blanc 2009
C’est un assemblage original de kerner (croisement de riesling et de trollinger), riesling et sauvignon : dans le registre « vin expressif », ce vin est une réussite. Très jolies notes d’agrumes, de cédrat, d’ananas, de fenouil sur un corps majestueux. On l’associerait volontiers à une quiche aux asperges et morilles, puisque la saison arrive…
C’est un assemblage original de kerner (croisement de riesling et de trollinger), riesling et sauvignon : dans le registre « vin expressif », ce vin est une réussite. Très jolies notes d’agrumes, de cédrat, d’ananas, de fenouil sur un corps majestueux. On l’associerait volontiers à une quiche aux asperges et morilles, puisque la saison arrive…
Viognier 2009 superbe réussite, à l’instar de celle du Grand Clos. C’est un vin fastueux, très « baroque » dans sa texture avec des nuances de pêche rôtie et de fleur d’oranger et un boisé excellement intégré (en jouant sur l’élevage en fûts et en amphore).
Gamaret 2009 pris isolément, ce cépage m’ennuie profondément (en assemblage peut-être et encore…) mais je cite cette cuvée, pour la performance, car JPP a réussi là un vin tout à fait original. Vendanges début novembre, un tiers de raisins entiers et un élevage raffiné dans du Taransaud et du François haut de gamme. C’est sec, exubérant, équilibré, irrésistible dans ses bouffées de fruits noirs confits.
Cabernet 2009
Un assemblage très médocain avec un pourcentage presque égal de cabernet sauvignon et de franc ainsi que, à ma suggestion depuis 2008, un petit pourcentage de merlot. L’élevage va sans doute être poussé sur ce vin à deux tant la matière première est spectaculaire. A coup sûr ce vin sera une grande réussite. A suivre.
Un assemblage très médocain avec un pourcentage presque égal de cabernet sauvignon et de franc ainsi que, à ma suggestion depuis 2008, un petit pourcentage de merlot. L’élevage va sans doute être poussé sur ce vin à deux tant la matière première est spectaculaire. A coup sûr ce vin sera une grande réussite. A suivre.
Le P’ 2009
Comme le précise JPP : « on a essayé de sortir tout ce que l’on pouvait de ces pinots. Il y a une parcelle de 30 ans qui entre pour la première fois dans l’assemblage. » Vinifié pour la moitié en vendanges entières, élevé, à la bourguignon (100 % fûts neufs de François Frères) ce pinot noir sera sans doute le meilleur produit à ce jour par Jean-Pierre Pellegrin. Attendons…
Comme le précise JPP : « on a essayé de sortir tout ce que l’on pouvait de ces pinots. Il y a une parcelle de 30 ans qui entre pour la première fois dans l’assemblage. » Vinifié pour la moitié en vendanges entières, élevé, à la bourguignon (100 % fûts neufs de François Frères) ce pinot noir sera sans doute le meilleur produit à ce jour par Jean-Pierre Pellegrin. Attendons…
On pourra, en attendant, taster le P’2007 (qui devrait être disponible dans les six mois à venir) qui commence à se déguster merveilleusement avec ses notes de cerise noire, de réglisse, de sous-bois et sa texture généreuse.
Et voilà, le temps passe. Dehors la bise souffle avec une violence rare. Il est temps de reprendre la route : somme toute, je suis rassuré de n’être pas arrivé ici à pied, ce jour…
16 Comments
Oh, les belles amphores (Nomblot?), le rêve!!!
Exact Anne-Laurence. Ce sont des Nomblot AOC. Plusieurs viticulteurs helvétiques (Balisiers, Grand’Cour, Cornulus, etc.) les ont adoptées avec bonheur, notamment pour l’élevage des cépages blancs qui ont tendance à réduire et qui n’aiment pas trop le bois… En plus, selon certains, les belles amphores confèreraient de la minéralité au vin… Mais ceci est sujet à caution…
Merci de votre réponse. Je trouve ce contenant absolument génial pour l’élevage des vins blancs (n’étant pas une adepte du bois). Ca me donne envie de goûter les vins que vous citez d’ailleurs…
Anne-Laurence,
Et pour les rouges ?
Revenez plus souvent nous apporter vos connaissances (en oenologie notamment).
Le journal Le temps avait fait un article sur ces amphores l’an passé me semble t-il.
On en voit aussi dans la région des 2 lacs (Cru de l’Hôpital de Morat, Cave Châtenay-Bouvier).
laurentp
Bonne mémoire Laurent
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/...
By the way, l’amphore, c’est aussi ici (ah ! tout ce qui se perd dans le "flux" !) :
blog.cavesa.ch/index.php/…
Effectivement, tout est dit!
"En perfectionniste, J.P. Pellegrin élève le même vin en amphore et en fûts de chêne afin de pouvoir comparer les deux versions durant toute la phase d’évolution." Ca j’aime! Vous avez goûté?
C’est où Peissy ?
j’ai vu les mêmes amphores dans les caves de Christian Zündel a Beride (Tessin)
Il faut toujours commencer par le commencement, le GPS : Peissy se trouve dans le Mandement, tout près de Satigny !
Le domaine Viret à Saint-Maurice dans la vallée du Rhône travaille également avec des amphores.
Pascal,
Viret et la cosmoculture.
Barmès-Buecher et son approche un poil ésotérique de l’architecture du chai(feng shui alsacien ?).
Mas des Tourelles (les recherches d’André Tchernia, spécialiste des amphores), dont j’ai récemment regoûtés les vins, lors d’une expo sur l’antiquité du vin à Lattes.
I spent three weeks here as an exchange student in high school. How fabulous it is to see Jean-Pierre after all these years!
Bonjour, Est-ce que Monsieur Pellegrin organise des visites et des dégustations pour les particuliers? Je suis très amateur de son chardonnay. Merci d’avance.
Bonjour,
Jean-Pierre est un vigneron très pris et qui a très peu de vin à vendre, rançon du succès.
Vous pouvez toujours tenter de contacter le domaine, s’il a une possibilité, il le fera, c’est un homme charmant et afable.
Bien à vous.
@Nicolas Herbin : Merci!