Si dans le désordre vous aimez le vin, la vie, les chanteurs rimbaldiens, le génie du lieu, le chant de la terre et le goût du monde ; si vous pensez que le destin est une forge de hasard et d’impérieuses nécessités où chacun se doit d’inventer son propre chemin ; si tout autant vous détestez les allées rectilignes du conformisme social, le ventre mou de la pensée et les masques de la bienséance ; si vous aimez le rock qui pulse, les riffs bien poisseux, les feulements et les fêlures, ce livre – Wine on tour – est pour vous! Un livre sur le vin (mais pas que), écrit par Claire Brosse qui a suivi le groupe durant 16 mois et a su mettre en mots la vraie vie de Stéphane Derenoncourt.
L’éclairage, le point de vue, l’esprit, tout est rock dans ce livre qui décrit, façon road movie, l’aventure du band de Stéphane (Derenoncourt Consultants)
D’emblée, dès le ceci n’est pas vraiment une préface d’Iggy Pop, le ton est donné. On sait qu’il sera surtout question dans ces lignes d’amour, de rythmes syncopés, de ce groove mystérieux et entêtant qui trace son sillon dans la terre et dans les cœurs.
Au gré de la lumière, des carrefours et des paysages, les titres tissent des atmosphères, réveillant parfois des nostalgies ou d’anciennes blessures, provoquent, libèrent les énergies.
Des rivages de l’enfance de Stéphane chez les Ch’ti, quartier Rosendaël à Dunkerque, puis Bray-Dunes (« Tu verras le CAP, c’est bien pour toi ») à l’échappée belle, la descente vers Fronsac, le début de l’histoire, les vendanges au son étarqué de Drivin’ South d’Hendrix.
Chaque vie est un roman. Dans le sillage des romans de formation (Bildungsroman), celle de Stéphane Derenoncourt renoue avec cette longue tradition – que nous avons hélas un peu perdue de vue dans notre époque d’instantanéité et de virtuel – où celui qui a le souci de soi, rompt avec son milieu et ses attaches, part sur les routes, découvrant à travers les voyages et les rencontres quels sont ses dons et la façon des les développer.
Les jalons de ce parcours initiatique et de cette quête sont nombreux. On peut en citer quelques-uns :
1985, Stéphane Derenoncourt a 22 ans. Rencontre avec Paul Barre, « son double lumineux », puis avec François Bouchet. Découverte de la biodynamie.
1989 : Pavie-Macquin. Rencontre avec Nicolas Thienpont : « Stéphane fait l’apprentissage de la tolérance et de la diplomatie. Nicolas celui de la différence et de la spontanéité. »
1996 : Stephan repère Stéphane. C’est le début de l’aventure Canon-La-Gaffelière, puis La Mondotte. Rencontre avec Christine qui deviendra sa femme.
1999 : l’année magique. Les débuts du consulting et naissance du domaine de l’A, le laboratoire haute viticulture de la vision Derenoncourt.
La flèche est lancée, le répertoire affûté, les engagements affluent. Avec Julien, Frédéric et Simon, et Christine à ses côtés, Stéphane a la certitude qu’il tient l’ossature du groupe. La tournée peut commencer. Pas de routine, pas de road-map figée, mais toujours, l’inspiration générée par le lieu, les affinités électives et l’énergie.
Stéphane : « C’est sans doute pour cela que nous avons suivi des itinéraires peu communs. Nous souvent refusé de reproduire ailleurs ce que nous savions déjà faire ici, excepté si l’aventure humaine ou le lieu nous faisaient vibrer. Alors nous sommes retournés vers les prémices de la viticulture, sur les hauts lieux historiques vers l’Est (…) Des histoires de vignes et de vins vieilles de cinq ou six millénaires. Au final, nous avons peu à peu remonté le temps. On n’avance jamais aussi bien qu’en respectant le passé. »
Chaque chapitre aborde un thème particulier et l’on voit peu à peu se dessiner la beauté d’une trajectoire. Celle d’un homme qui a compris que le vin est rencontre, recherche d’un équilibre et célébration de la vie. Une culture à part entière, intense, infinie et libératrice. Tout le contraire d’un produit.
Un livre émouvant et sincère dont je vous recommande tout particulièrement la lecture !
Le livre : Wine on tour, Derenoncourt, un nom, un groupe
Claire Brosse / Stéphane Derenoncourt / Christophe Goussard
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