A part ça, Yquem est sorti hier à 360 euros. Pas mal pour un début. Pour mémoire, le 2001 (grandissime) était à 240 euros. Cela dit, j’ai trouvé le 2006 exceptionnel. C’est un des vins du millésime. Alors, si vous avez une tante Amérique, un puits de pétrole en déshérence dans le Wyoming ou si vous voulez casser la tire-lire, n’hésitez pas.
On reste en famille : Cheval Blanc qui appartient aux mêmes propriétaires, Bernard Arnault (Pdg de LVMH) et le baron Albert Frère – ils se sont associés pour acquérir ce joyau en 1998 pour la modique somme de 155 millions d’euros – vient de sortir en première tranche : 480 euros la bouteille. Encore plus cher que l’an dernier. Il y aurait, paraît-il, 50 % de volume en moins. Provoc’ ou vision stratégique suprême ? Un peu des deux sans doute. N’oublions pas, toutefois, que le principal « rival » de Cheval Blanc sur l’appellation St-Emilion, château Ausone est sorti il y a environ 1 semaine à 540 euros et, soit dit en passant, son cours du jour sur la place de Bordeaux est à 800 euros. Encore un effort : continuons le combat !
Cela dit, ne rêvons pas : les groupes financiers qui possèdent une partie des vins les plus prestigieux de Bordeaux ont compris que s’ils voulaient obtenir un confortable retour sur investissment, il était important d’arracher ces vins aux « lois de l’attraction terrestre » et de les situer dans une forme d’empyrée qui dépendrait de ses propres lois, une sorte de monde idéal où la valeur est uniquement jugée à l’aulne du prix payé pour posséder une parcelle de vérité. Et dire que le fond de pension anglais, Allied Lyons, qui a revendu Latour à François Pinault il y a une quinzaine d’années justifiait cette vente parce que le rendement annuel était trop modeste (de l’ordre à 5 ou 6 %…). Il est vrai que, à ce moment-là, un grand millésime de château Latour, tel le 1990, était vendu dans les 100 frs suisses (60 euros) la bouteille !
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