Gevrey-Chambertin 2007 Assemblage de 9 parcelles différentes, au sud et à l’est de Gevrey (30 ans d’âge moyen). De l’élégance, de la finesse et de la structure, et toujours cette merveilleuse texture, consistante et souple, ce style « Rousseau » si particulier. Un merveilleux vin de plaisir.
Charmes-Chambertin 2007 Assemblage de 2/3 de Mazoyères et 1/3 de Charmes. Depuis quelques années, la progression est nette sur ce cru. Dense, séveux, il se développe autour d’une structure sphérique avec une finale d’une belle intensité.
Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos St-Jacques 2007 Plus difficile à apprécier à ce stade que le Ruchottes dégusté juste avant. Minéral, épicé, poivre blanc, réglisse. Il est sur des notes un peu réductives. Mais le corps est très beau, buriné dans le terroir et finit sur une trame tannique d’anthologie.
Chambertin 2007 Légère réduction là également. Corps splendide, ascendant, racé, au final éclatant, interminable, sur un réglissé somptueux.
Chambertin Clos de Bèze 2007 Le nez est beaucoup plus extraverti ici, rose ancienne, réglisse, minéral fumé, épices orientales. Superbe entrée en bouche, large, évasée avec une sensation tactile presque médulleuse (chair centrale superbement texturée). Finale d’envergure qui nous laisse sans voix, presque.
Charmes-Chambertin 2003 Comme toujours chez Rousseau, la robe est «classique », rubis moyennement intense. L’expression aromatique révèle la grande matrité du raisin : mûre écrasée, fruits noirs, baies. Le corps est solaire, sphérique, très voluptueux dans les sensations tactiles qu’il délivre. Seule la finale, encore masquée par la richesse, ne se déploie pas totalement. Chez Rousseau, le Clos de la Roche et le Charmes-Chambertin ont été particulièrement « marqués » par le millésime 2003. Selon Eric Rousseau, pour l’instant le Clos de la Roche s’est davantage affiné que le Charmes, a mieux intégré sa richesse constitutive.
Visite au domaine Mortet
Depuis le millésime 2006, après la disparition de Denis, Arnaud Mortet, son fils, a magnifiquement pris ses marques. Très belle réussite avec le 2006 et confirmation avec les 2007, encore un cran au-dessus, dégustés ici en compagnie de Jacky Rigaux. Quelques changements également dans le style (moins de bois neuf sur les cuvées de base et une volonté évidente de privilégier la finesse et le naturel d’expression). Compliments Arnaud !
Marsannay 2007 Longeroies Robe lumineuse. Très belle prise de bois. Fruité délié, pimpant : ronce, fruits des bois. Très belle bouche, jolie structure, avec des tannins ciselés et une belle fraîcheur d’expression. Remarquable.
Fixin 2007 Plus coloré. Le nez semble s’être un peu refermé. « C’est un vin qui a été grandiose tout le long ! » dit Arnaud. Corps ample, avec du volume, de la suavité, tout en rondeur. On sent ici la texture d’une terre plus argileuse.
Gevrey-Chambertin Vieilles vignes 2007 Cette cuvée assemble les climats En Derée, Combe du Dessus, avec un peu de Motrot également et de En Songe. Nez profond, mystérieux : créosote, fruits noirs, iris, minéralité épicée. Corps dense, parfaitement articulé, doté d’une vinosité exceptionnelle. Finale au diapason, d’une grande noblesse d’expression. Coup de cœur.
Gevrey-Chambertin En Champ 2007 En 2006, le domaine avait produit deux cuvées en Gevrey Village : le Gevrey-Chambertin et le Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes. En 2007, Arnaud isole à nouveau, comme le faisait Denis, le climat En Champ. La dégustation du vin ne peut que valider ce choix. Arnaud voue d’ailleurs un amour particulier à ce climat : »En Champ, c’est mon bébé », avoue-t-il. Quelle élégance tant dans l’expression, alliance superbe de fruit (griotte, coulis de framboise) et de minéralité. La bouche offre une sève incomparable et s’ouvre sur une finale d’une grande rectitude, d’un « tranchant » minéral remarquable, On est ici sur le cailloux (juste au-dessous des Champeaux) et la vieille vigne fait parler la poudre (quelques rangs centenaires dans le lot). Autre coup de cœur.
Gevrey-Chambertin 1er Cru 2007 C’est un assemblage de Champonnet (50 %), Cherbaude (25 %) et le reste en Petite Chapelle et Belair. La prise de bois souligne la minéralité à ce stade, l’amplifie mais, derrière, on a de très belles notes florales, violette et merise. Entrée en bouche parfaitement ajustée, ample. Toucher de bouche remarquable. Le vin évolue, dense et frais à la fois, d’une « magnifique viscosité » comme le décrit Jacky Rigaux et finale aux tannins juteux, « virils » qui trace longuement. Excellent.
Gevrey-Chambertin 1er Cru Lavaux St-Jacques 2007 Nez minéral, refermé par rapport au Champeaux mais la complexité est là. L’entrée en bouche est plus réservée, plus discrète que sur Champeaux mais, ensuite, quelle montée en puissance, quelle vinosité. Grande trame, éclairée, et finale aux tannins racés sur des notes d’épices douces et de fleurs. Allez, encore un coup de cœur !
Clos Vougeot 2007 Très joli Clos Vougeot d’une couleur moins dense que sur la plupart des Gevrey. Notes de café, d’épices, de cuir. Bouche ample, sphérique, aux tannins parfaitement découpés et intégrés dans une chair d’anthologie.
Chambertin 2007 Il vient d’être remonté en cuve hier et s’est un peu refermé au niveau aromatique. En revanche le corps n’a rien perdu de sa force, de son énergie droite. Superbe de minéralité, à la trame presque aérienne, il se développe longuement en bouche et culmine sur une finale sur des notes de graphite et de fruits noirs envoûtantes. Encore un coup de cœur ? Cela va sans dire mais chut… il n’y en a que deux pièces et demi.
9 Comments
Jacquounet : il manque la photo de Rousseau à table.
Tu as beau le verbe !
Il est là, à table, Eric le discret. Tes désirs seront exaucés, François.
Le domaine nous avait conseillé, sur 2000 et 2001 et assez logiquement, de boire le Clos de Bèze avant le Chambertin …
Sur 2001, le chambertin était plus viril, fermé, que le Bèze.
Sur 2000, ce fut le contraire.
Je parle ici de la dégustation du soir, après qq heures d’aération.
"Ce sont des vins dont l’irréprochable classicisme enthousiasme, délie les langues, ne lasse jamais : le pinot comme on l’adore !"
Pour ma pomme, Rousseau est véritablement le plus régulier, sur 50 ans, des grands producteurs bourguignons. J’ai été très rarement déçu par ses grands crus.
Et, le Père comme le Fils, sont d’une modestie exemplaire et ne suscitent pas, comme d’autres, des zizanies clochemerlesques.
Bref, dans le monde des grands vins, des seigneurs.
Les 3 grands (CSJ, CdB, C) 89 et 90 sont aujourd’hui somptueusement bons !
Cela dit, le Musigny 90 de Roumier n’est pas mal non plus ! 😉
Jacques, au sujet des changements au Domaine Mortet, pourrait on dire que Arnaud se dirige plus sur un style classique et fin avec des boisés legerement moins marqués ?
C’est cela Fredi, plus zen, plus épuré encore que ce que faisait Denis !
De Montille Volnay 1C Brouillards 2007 : 15,5/16 – 27/3/09
Nez profond : violette et cerise confites. Bouche élégante, croquante.
De Montille Volnay Taillepieds 2007 : 17/20 – 27/3/09
Vin fermé. Senteurs mûres, corsées, racinaires : betterave, cerise confite, épices, roncier. Matière concentrée, logiquement encore engoncée, à l’acidité prononcée (j’ai encore ici comme un impact de rafle). Le toucher en bouche reste doux pour une assise conséquente, peu diserte mais qui vieillira très bien. Un Volnay viril, dirons-nous …
De Montille Pommard Pézerolles 2007 : 16/20+ – 27/3/09
Cerise lactée, épices dans un registre plus terrien qu’à Volnay. Le vin délivre un message plus immédiat, propre et fruité, alliant souplesse et acidité, restant relativement élégant.
De Montille Pommard Rugiens 2007 : 17/20 – 27/3/09
On monte naturellement d’un cran pour des exhalaisons puissantes : fleurs capiteuses, cerise, ronce, betterave. En bouche, le vin est massif mais non dénué de finesse, retenu. Comme enfoui dans le sol, il possède un fort potentiel
De Montille Corton Clos du Roi 2007 : 16/20 – 27/3/09
Vin minéral, enroché, fruité, très Corton … Pour notre hôte, on peut penser à Morey.
Dujac Morey-St-Denis 1C 2007 : 15/20 – 27/3/09
Nez profond transportant des senteurs de griotte, de pivoine, de betterave, de pain d’épices. Légèrement grillé, l’odeur de terre mouillée s’y fait plus discrète. Bouche subtilement amère, presque « salée ».
Dujac Gevrey-Chambertin Combottes 2007 : 16,5/20 – 27/3/09
Trio classique de fruits, de fleurs et d’épices : framboise, kirsch, cerise lactée, ronce, cannelle, muscade, girofle …
Un peu moins d’austérité qu’à Morey pour un beau vin (souvenir d’un 1989 géant, à se damner, merci à Jacques P.).
Dujac Clos-St-Denis 2007 : 17,5/20 – 27/3/09
Eclatant, parfumé, fruité : cerise, épices, kirsch, réglisse, minéral. Belle matière fine, assez exubérante et frivole, cohérente, d’appréciable allonge. Plus de finesse que dans le Combottes.
Dujac Clos de la Roche 2007 : 17,5/18 – 27/3/09
Olfaction de grand caractère au fruit en goguette : ronce, fleurs puissantes, fruits rouges, graphite, céleri, gingembre.
Matière « armoire à glace » mais parfaitement dosée, sapide, sorte de compromis entre la force du Combottes et la délicatesse du St-Denis.
Dujac Vosne-Romanée Malconsorts 2007 : 16,5/17 – 27/3/09
Nez fermé, rétif, pas vraiment aimable : fleurs fraîches (dont la rose), cerise, cannelle, clafoutis. On y devine bien l’impact végétal de la vendange entière, très noble, très Dujac. Bouche serrée, fine, longue. Austère certes mais avec en arrière-plan un velouté orientalisant qui attend son heure.