Estelle et son Jules, le Godard nouveau est arrivé…
Et pendant ce temps que fait l’entraîneur, le long de son banc ? Le nœud de cravate ballant, il regarde au loin, interroge des pythies, s’abîme dans des calculs de stratège. Eperdu d’amour…
Et pendant ce temps que fait l’entraîneur, le long de son banc ? Le nœud de cravate ballant, il regarde au loin, interroge des pythies, s’abîme dans des calculs de stratège. Eperdu d’amour…
Je l’aime bien Raymond Domenach. N'allez pas penser que je me rallie ici à la bronca ambiante.
Non, je cherche à comprendre pourquoi cet homme visiblement intelligent n’a pas mieux réussi avec cette équipe pourtant pétrie de joueurs talentueux.
Non, je cherche à comprendre pourquoi cet homme visiblement intelligent n’a pas mieux réussi avec cette équipe pourtant pétrie de joueurs talentueux.
Bon, c’est vrai qu’il a un petit côté torturé, Raymond le ténébreux. C’est étrange, il me fait penser à Jean-Luc Godard, en moins frêle : même regard de sphynx, même ironie décalée, même look ravageur, façon grand magasin Goum. Jusqu’à ses conférences de presse qui parfois ressemblent à s’y méprendre à celles du cinéaste rollois. « Merci à toutes et à tous d’être là : vous ne saviez pas quoi faire, moi non plus… »
Malgré sa réputation de rugosité – quand il était joueur il ne passait pas précisément pour une midinette aux manières gominées – Raymond Domenech est au fond un grand sensible, un incompris. Un visionnaire en avance sur son temps.
Si d’aventure les Bleus remportaient le Mondial en 2010, nous en connaissons tous un à qui ce titre donnerait raison…
Petite leçon de philosophie pratique
Des erreurs dans le casting, une mise en scène approximative, des imprécisions ? Non, répond Raymond l’écorché.
Petite leçon de philosophie pratique
Des erreurs dans le casting, une mise en scène approximative, des imprécisions ? Non, répond Raymond l’écorché.
Question suivante ?
Raymond Domenech aurait dû pourtant s’inspirer de son illustre prénomonyme, Raymond Goethals, dit « Raymond la science » et laisser à la maison quelques étoiles déclinantes. Hélas, il n’a pas osé, Domenech, il n’a pas su trouver la formule.
Comme cette fameuse fois où « Raymond la science », entraîneur de l’OM, a annoncé au prodige Cantona que ce soir il ne jouerait pas, tout grand Canto qu’il était :
– Personne ne peut obliger Cantona à rester sur le banc ! fulmina ce dernier
– Eh bien, prends une chaise et assieds-toi à côté du banc ! lui répondit « Raymond la science ».
– Personne ne peut obliger Cantona à rester sur le banc ! fulmina ce dernier
– Eh bien, prends une chaise et assieds-toi à côté du banc ! lui répondit « Raymond la science ».
Domenech, lui, a choisi une autre voie. Celle de l’intégration, du new age, alchimiste prisonnier de ce rêve impossible, fusionner deux générations de footballeurs, fédérer les talents, créer l’osmose. Quand on voit ce que ça donne dans les tunnels qu’emprunte la meute pour regagner ses pénates, on peut douter de cette réussite. Pourquoi cette rage de Viera contre Evra ?
Le mot de la fin
Quand tout s’écroule, quand tout devient si compliqué, ne reste plus alors que l’amour et la liberté. Et c’est là que Raymond Domenech est grand et maladroit, exilé sur le sol au milieu des huées. Dans ce registre, on peut tout de même lui suggérer de réécouter la non-demande en mariage de l’ami Brassens :
Quand tout s’écroule, quand tout devient si compliqué, ne reste plus alors que l’amour et la liberté. Et c’est là que Raymond Domenech est grand et maladroit, exilé sur le sol au milieu des huées. Dans ce registre, on peut tout de même lui suggérer de réécouter la non-demande en mariage de l’ami Brassens :
Ma mie, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche,
Tant d'amoureux l'ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège…
J'ai l'honneur de
Ne pas te demander ta main,
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D'un parchemin.
Laissons le champs libre au oiseaux,
Nous seront tous les deux priso-
nniers sur parole,
Au diable, les maîtresses queux
Qui attachent les coeurs aux queues
Des casseroles !
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche,
Tant d'amoureux l'ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège…
J'ai l'honneur de
Ne pas te demander ta main,
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D'un parchemin.
Laissons le champs libre au oiseaux,
Nous seront tous les deux priso-
nniers sur parole,
Au diable, les maîtresses queux
Qui attachent les coeurs aux queues
Des casseroles !
Laissons le mot de la fin à Liliam Thuram, bouleversant de lucidité, qui prouve que cette équipe de France fourmille décidément de talents cachés : "On ne choisit pas sa fin. Toutes les fins sont malheureuses.
3 Comments
La fin du séjour de Mandela en prison était-elle vraiment malheureuse ?
Attention JP : j’essaie de faire de l’Yves !!!!!
C’est pas donné à tout le monde! je sais: c’est injuste!.
Je n’aime pas trop les gens (quelle que soit leur nationalité, cela va de soi http://www.paroles.net/chanson/1... )qui trouvent toujours des excuses à leur échec et qui veulent se décharger de leur responsabilité : "On n’a pas pris plus de mesures (de sécurité et de protection) qu’en Allemagne pendant la Coupe du monde 2006, mais là, il y avait la configuration de l’hôtel, presque une forme de cul-de-sac et on a été victime de cette géographie qui nous a donné ce côté plus fermé"
" y a eu aussi plus de directives au niveau des instances suisses, pour bloquer des attroupements devant l’hôtel, a poursuivi le technicien national. Nous, on avait demandé à ce qu’il n’y ait pas d’attroupement devant l’hôtel, pas de caméras devant l’hôtel qui nous prennent en train de manger."
….
la suite : info.rsr.ch/fr/sports/Dom…