Mais plutôt que d’en discourir longuement, il était bien plus agréable de le vivre in situ. Voici mes notes de dégustation.
Où on ne l’attend pas ?
Côtes du Jura Grusse en Billat 2007 J-F. Ganevat : Petite note vanillée, nez floral, doux, flatteur, qui contraste avec une bouche tendue, percutante, droite, à l’acidité très vive. Un vin pointu, un peu restreint en maturité par l’année mais qui ne laisse pas indifférent, comme son géniteur !
Vin de Pays d'Allobrogie Schiste 2005 Domaine des Ardoisières : Fumé et délicatement mousseronné, avec une pointe de cire d'abeille et moka, il montre une évolution sensible. L’attaque suave et enveloppée lui permet de développer sa personnalité ample. Très bel équilibre gras/acidité, pas de rudesse, salivant. Très « schiste » malgré la jeune vigne.
Vin de Pays d'Allobrogie Schiste 2005 Domaine des Ardoisières : Fumé et délicatement mousseronné, avec une pointe de cire d'abeille et moka, il montre une évolution sensible. L’attaque suave et enveloppée lui permet de développer sa personnalité ample. Très bel équilibre gras/acidité, pas de rudesse, salivant. Très « schiste » malgré la jeune vigne.
Rieslings d’Andlau, Alsace…
Riesling Clos Rebberg 2007 Dom. Kreydenweiss : Premier nez légèrement « nature », ouvert et expressif, avec une nuance de poivre blanc. S’ouvre sur le cédrat, la bergamotte. Bouche expansive, un peu fragile mais très fumée, longue. Etonnant constraste entre une sapididté à nue et le déroulé harmonieux. Finale légèrement chaude, mais surtout salée.
Riesling Grand Cru Kastelberg 2007 Dom. Kreydenweiss : Plus retenu que le Clos Rebberg mais on devine une race certaine avec à l’aération des notes d’épices et pierre chaude. Attaque très dense, grand volume de bouche, forte personnalité qui s’exprime en puissance avec un corps en tunnel. A mille lieues d’un variétal facile. Et il se goûtait encore mieux le lendemain !
Riesling Clos Rebberg 2007 Dom. Kreydenweiss : Premier nez légèrement « nature », ouvert et expressif, avec une nuance de poivre blanc. S’ouvre sur le cédrat, la bergamotte. Bouche expansive, un peu fragile mais très fumée, longue. Etonnant constraste entre une sapididté à nue et le déroulé harmonieux. Finale légèrement chaude, mais surtout salée.
Riesling Grand Cru Kastelberg 2007 Dom. Kreydenweiss : Plus retenu que le Clos Rebberg mais on devine une race certaine avec à l’aération des notes d’épices et pierre chaude. Attaque très dense, grand volume de bouche, forte personnalité qui s’exprime en puissance avec un corps en tunnel. A mille lieues d’un variétal facile. Et il se goûtait encore mieux le lendemain !
Nicolas Herbin concentré sur les schistes.
…et d’Allemagne
Riesling Spätlese Niederhäuser Hermannshöhle 2007 H. Dönnhoff : Notes expressives de fruits jaunes et d’abricot, évoluant sur la violette, l’orange sanguine. Sucrosité présente mais légère, idéalement contrebalancée par une franche acidité. Très beau dynamisme avec une amertume qui le porte. Excellent aujourd'hui, et pour de nombreuses années.
Riesling Auslese N°10 Brauneberger Juffer-Sonnenuhr 2007 F. Haag : Plus fermé et réduit, et aussi un peu serré par le soufre à ce stade. Mais très belle bouche intense, plus « sucrée », à l’acidité enrobée. De suite on sent un peu la construction, mais l’aération fait ressortir ses qualités de finesse ; et surtout la finale aromatique est dentelée. Patienter 10 ans pour avoir l’expression de l’ardoise.
Riesling Spätlese Niederhäuser Hermannshöhle 2007 H. Dönnhoff : Notes expressives de fruits jaunes et d’abricot, évoluant sur la violette, l’orange sanguine. Sucrosité présente mais légère, idéalement contrebalancée par une franche acidité. Très beau dynamisme avec une amertume qui le porte. Excellent aujourd'hui, et pour de nombreuses années.
Riesling Auslese N°10 Brauneberger Juffer-Sonnenuhr 2007 F. Haag : Plus fermé et réduit, et aussi un peu serré par le soufre à ce stade. Mais très belle bouche intense, plus « sucrée », à l’acidité enrobée. De suite on sent un peu la construction, mais l’aération fait ressortir ses qualités de finesse ; et surtout la finale aromatique est dentelée. Patienter 10 ans pour avoir l’expression de l’ardoise.
La roche pourrie !
Morgon Côte-du-Py 2007 L-C. Desvignes : Derrière la petite réduction, on découvre les « classiques » du Py : fumé et kirsch. Bouche corpulente, mâchue, tanins fermes mais structure un peu désarticulée, légère amertume et allonge réservée. Moins ouvert et exotique que dans mon souvenir, peut être est-il dans une phase ingrate.
Morgon Côte-du-Py James 2008 J-M. Burgaud : Le nez est ici pur, dégagé, très fin, sur une palette de cerise épicée. ll offre une très belle vinosité et profondeur malgré la difficulté de l‘année. Les tanins sont stylés, précis, renforçant son élégance et son « souffle ». Finale austère avec des amers typiques qui imposent un minimum (2-3 ans) de garde.
Morgon Côte-du-Py 2007 L-C. Desvignes : Derrière la petite réduction, on découvre les « classiques » du Py : fumé et kirsch. Bouche corpulente, mâchue, tanins fermes mais structure un peu désarticulée, légère amertume et allonge réservée. Moins ouvert et exotique que dans mon souvenir, peut être est-il dans une phase ingrate.
Morgon Côte-du-Py James 2008 J-M. Burgaud : Le nez est ici pur, dégagé, très fin, sur une palette de cerise épicée. ll offre une très belle vinosité et profondeur malgré la difficulté de l‘année. Les tanins sont stylés, précis, renforçant son élégance et son « souffle ». Finale austère avec des amers typiques qui imposent un minimum (2-3 ans) de garde.
Débris secs du faugérois
Faugères Montfalette 2007 Mas d'Alezon, C. Roque : Passé le premier nez un peu lardé, il s’ouvre sur des choses plus subtiles : graphite, ciste, poivre. Attaque expressive, tanins fins, suaves mais très sapides, superbe qualité tactile. Ensemble particulièrement frais, à la saveur mentholée. Finale légèrement ferme. On « croque du schiste » d’altitude.
Faugères Magnoux 2006 Domaine St-Antonin, F. Albaret : Nez riche, solaire et finement boisé, sur la cerise confite. Bouche ronde, peut être moins précise en attaque que le précédent mais plus puissante, massive. Si l'alcool enrobe davantage le terroir en l’état, la finale étirée affirme vraiment l’origine. Magnoux est un vin ferme, tenu, entier.
Faugères Montfalette 2007 Mas d'Alezon, C. Roque : Passé le premier nez un peu lardé, il s’ouvre sur des choses plus subtiles : graphite, ciste, poivre. Attaque expressive, tanins fins, suaves mais très sapides, superbe qualité tactile. Ensemble particulièrement frais, à la saveur mentholée. Finale légèrement ferme. On « croque du schiste » d’altitude.
Faugères Magnoux 2006 Domaine St-Antonin, F. Albaret : Nez riche, solaire et finement boisé, sur la cerise confite. Bouche ronde, peut être moins précise en attaque que le précédent mais plus puissante, massive. Si l'alcool enrobe davantage le terroir en l’état, la finale étirée affirme vraiment l’origine. Magnoux est un vin ferme, tenu, entier.
L’Europe du Cambrien
Collioure Schistes 2006 La Coume del Mas : Petit réduit qui laisse place à un fruit finement vanillé rappellant la crème de cassis et la liqueur de cerise. Bouche souple aux tanins fins et intégrés. La sapidité et les amers arrivent de suite pour le tendre et lui apporter de la fraîcheur. Petite côté métallique typique de ce terroir en finale. Expression d’origine.
Douro Vertente 2006 Niepoort : Léger beurré avec une empreinte de bois, puis derrière des épices et du fruit. Bouche horizontale, langoureuse, facile, texturée et sexy, plus intéressante que le nez. Mais la finale aujourd’hui légèrement sur l’élevage indique que l’attendre ne serait peut être pas vain. On devine moins le schiste que dans le Collioure.
Priorat l'Arbossar 2005 Terroir al Limit, Dominik A. Huber et E. Sadie : Malgré une volatile un peu haute qui l’épice sensiblement, il offre une belle texture, des tanins fins, soyeux et une expression plutôt tempérée. Même si le bois « appuie » la finale légèrement à ce stade. Attendre car la richesse de constitution est là, le caractère catalan également!
Collioure Schistes 2006 La Coume del Mas : Petit réduit qui laisse place à un fruit finement vanillé rappellant la crème de cassis et la liqueur de cerise. Bouche souple aux tanins fins et intégrés. La sapidité et les amers arrivent de suite pour le tendre et lui apporter de la fraîcheur. Petite côté métallique typique de ce terroir en finale. Expression d’origine.
Douro Vertente 2006 Niepoort : Léger beurré avec une empreinte de bois, puis derrière des épices et du fruit. Bouche horizontale, langoureuse, facile, texturée et sexy, plus intéressante que le nez. Mais la finale aujourd’hui légèrement sur l’élevage indique que l’attendre ne serait peut être pas vain. On devine moins le schiste que dans le Collioure.
Priorat l'Arbossar 2005 Terroir al Limit, Dominik A. Huber et E. Sadie : Malgré une volatile un peu haute qui l’épice sensiblement, il offre une belle texture, des tanins fins, soyeux et une expression plutôt tempérée. Même si le bois « appuie » la finale légèrement à ce stade. Attendre car la richesse de constitution est là, le caractère catalan également!
Serge Pulfer : d'habitude c'est lui qui prend les photos…
Le sucre et l’alcool gomment-ils le terroir ?
Banyuls Quintessence 2007 La Coume del Mas : Superbe nez d'After-Eight, goudron, gousse de vanille, balsamique et même des notes d’oxyde de fer ! Tanins soyeux, précis, ultra savoureux, sur un goût caractéristique de menthe poivrée, réglisse et fruits noirs. Equilibre magnifique de cette bouteille qui laisse parler son schiste et ne se fait pas engluer dans ses sucres, le mutage agissant comme exhausteur de terroir. Véritable « Quintessence » !
Banyuls Quintessence 2007 La Coume del Mas : Superbe nez d'After-Eight, goudron, gousse de vanille, balsamique et même des notes d’oxyde de fer ! Tanins soyeux, précis, ultra savoureux, sur un goût caractéristique de menthe poivrée, réglisse et fruits noirs. Equilibre magnifique de cette bouteille qui laisse parler son schiste et ne se fait pas engluer dans ses sucres, le mutage agissant comme exhausteur de terroir. Véritable « Quintessence » !
Porto Vintage 2005 Niepoort : Nez plus riche, dense et opaque que le Banyuls, mais il est moins immédiatement diversifié (épices et goudron). Attaque opulente, tanins goûteux, mûrs, la masse est importante. Très bien défini dans le grain, aromatique sur l'allonge, il finit sur une rétro-olfaction d’anthologie qui évoque la garrigue et les herbes médicinales (gentiane, quinquina). Ultra prometteur pour la prochaine décennie, et même davantage.
Remerciements aux participants de ce cours pour leur écoute et intérêt. Ainsi qu’aux vignerons m’ayant donné de leur temps pour expliquer leurs terroirs et vins si singuliers et identitaires.
Nicolas Herbin
34 Comments
Purée : vous êtes des sacrées pointures !
Je n’ose intervenir. Bravo les garçons !
Nicolas puisque tu me dis que le Niepoort a un poil souffert de son passage après le Banyuls – et je veux bien te croire – ça me donne de furieuses envies de Roussillon !
Concernant Desvignes, je suis déçu, déçu et déçu ces derniers temps.
Je trouve que les vins sont – depuis qq millésimes – ds une phase de recherche qui à infléchi l’austérité du style Desvignes au profit d’une certaine immédiateté liée a l’égrapage, nouveauté au domaine.
Cette disponibilité semble engendrer d’abruptes effondrements, ne laissant que la maigre gangue d’un vin ayant perdu son fruit quand quelques minutes avant il semblait bâti tout en chair.
Laissons les évolutions évoluer mais diable que le style racé et austère – pur Py – du papa était bon !
J’oubliais, très belle dégustation originale par son propos, cohérente et éclectique à souhait. Bravo aux équipes du CAVE.
Le Niepoort n’a pas tant souffert, c’était juste un autre grand vin, à apprécier dans qqes années. Moins "immédiat". Un vrai Vintage, quoi !
Pour tout te dire, dans la salle, ce soir là une majorité était amoureuse du Port’. Une belle parmi les belles a même vanté ses qualités "masculines" et "viriles" !
Le Docteur Bonobo quant à lui avait décidé de son immenssissimité avant de l’avoir dans le verre, y allant d’un comparatif dont il a le secret : selon lui le Banyuls était d’esprit "genevois" et le porto plus "valaisan". Sacré Dottore…
J’en profite – puisque j’ai oublié – pour remercier également Delphine et Serge qui m’assistaient ce soir là, ils sont des soutiens précieux. Et Sydd également, ma « prof de géologie » attitrée.
Et donc un vin qui se livre immédiatement est à qualifier de genevois alors qu’il est dans cette république où souffle encore l’haleine méphitique de Calvin d’une infinie politesse que de cacher le moindre de ses sentiments. Sacré docteur.
Paul,
Il me semble que le Banyuls aurait encore probablement plus souffert en étant servi après le Porto, bien plus muté.
On peut s’amuser à monter en puissance en goûtant Niepoort LBV 2003 (merci au domaine de nous avoir offert cette bouteille lors de notre passage dans le Douro) puis Fonseca 2003, puis Dow’s 2003 et enfin Taylor 2003, d’une puissance de feu asez inimaginable !
Dégustation hyper intéressante que cela a dû être! J’aime beaucoup en général les vins de schiste (j’ai eu la chance de goûter quelques vins présentés ici), et je me retrouve dans tes commentaires. Il est à noter que, même jeunes, les schistes rouges et noirs du secteurs de Brauneberger donnent des vins d’expression assez différentes… la chose étant d’autant plus intéressante que beaucoup de domaines proposent des vins des 2 sols, ce qui diminue d’autant plus les variables "hors sol" entre les-dits vins.
Superbe soirée, ludique et passionnante. Mes deux vins préférés sont le Kastelberg et le Banyuls. Mais à la question, « le sucre gomme t’il le terroir ? » posée sur les deux VDN, celle ci, sous cette forme, reste toujours en suspend. En effet, si on peut louer la qualité et la race incontestable des deux VDN, on peut toujours s’interroger sur les « sucres » allemands. Car si j’ai bien apprécié le Donnhoff, j’ai trouvé que les techniques de vinification exacerbées de l’Auslese de Haag (SO2, CO2 et sucrosité) masquent actuellement toute forme d’expression. A voir à l’évolution évidement car s’il est encore bien jeune, cela en montre peut etre les limites sur ce type de vin.
Après un tel exercice, il serait peut être intéressant d’aller plus loin dans la réflexion. Pourrions-nous envisager une dégustation (à l’aveugle !) avec une sélection de sols calcaires versus sols schisteux ? Il serait possible de comparer des lieux climatiques proches (en Alsace, Languedoc, Loire, Savoie) ou des cépages identiques (riesling, syrah, gamay, chardonnay) sur ces deux terroirs. Personnellement, je pense qu’entre ces deux types de sols, s’ils sont pauvres, pierreux et peu argileux, la différence d’expression dans les vins est loin d’être si évidente.
Mention spéciale pour les deux Faugères qui tirent remarquablement leur épingle du jeu, tant sur le niveau qualitatif que sur le respect de leur origine.
Nicolas,
Et l’alcool, sur les VDN ? (plutôt que le sucre).
Perso, je ne connais rien de précis aux terroirs du Douro.
Dans le cas présent, l’alcool n’a pas gommé le terroir. Au contraire même car pour les deux vins Allemands, celui-ci ne dépasse pas les 8 degrés. D’où mon interrogation ramené simplement au "sucre" (que l’on pourrait surtout extrapoler vers une question d’interventionnisme dans les vins : vinifications et/ou élevages)
Nicolas,
Je parlais de vins lusitaniens mutés à 20° …
Côté sucre en Alsace, un échange récent avec Thierry Meyer (sur un PG Windsbuhl de Zind) dans une forum pas trop cher à notre hôte ! 🙂
Excellent article ! Mais faut-il absolument que la vigne souffre pour donner un vin à forte personnalité ? N’est-il pas mieux de dire que le schiste contraint la vigne à exprimer un caractère unique ? Désolé, mais je n’aime pas souffrir et faire souffrir…
Pour répondre, Christophe, il faudrait que je demande à Philippe Gard ce que ses vieux grenaches ratatinés du plateau banyulenc qui ramassent la Tramontane, parfois de violents orages, souvent les rayons du Mahomet, et qui bouffent un schiste Cambrien acide, sec et "métallique" lui murmurent à l’oreille, quand il est seul avec elles, en ces fins de journées estivales. Au moment où la lumière violacée catalane attrape le littoral à pleins bras…
A ce propos, si on aime le coin, on lira avec attention : http://www.pierreseche.com/terra...
Et surtout on ira, là bas. Parce que c’est beau…
Merci jacques pour la qualite de ton blog que je suis ( en silence ) depuis bien longtemps et quotidiennement ..
Bonjour Nicolas,juste un grand merci pour vos commentaires de dégustation publiés ici! Vous avez été assez discret mardi soir en laissant la parole aux personnes présentes, et souvent je fus curieuse de connaître votre commentaire… Soirée hyper intéressante, et je suis partante pour une autre soirée à l’aveugle cette fois.
Françoise,
j’ai personnellement peu de goût pour les cours magistraux unilatéraux où le "prof" débite sans discontinuer, sans prendre le soin d’échanger un peu avec ses "élèves". On s’endort vite.
En tout cas durant mes études je n’aimais pas ça, exception faite des enseignants charismatiques qui vous changent la vie par leur personnalité et discours, mais c’est si rare.
Ne pensant être de cette catégorie, et appréciant bien la formule de l’Université Populaire de Caen (http://www.dailymotion.com/video... je préfère partir sur un peu de théorie au début pour poser qqes bases et le contexte, puis la dégustation, avec des échanges et la participation de tout un chacun, en tout cas les moins timides.
La seule limite et « rançon du succès » étant les langues qui se délient grandement et un éventuel bourdonnement de ruche. Sans compter les élèves zélés qui nous expliquent comment ils détectent – au nez – les guêpes qui sont allées grignoter les raisins de Touriga très mûrs du Douro. Mais on les aime bien aussi, ceux là…
🙂
A plaisir de vous revoir, autour d’un nouveau thème que j’espère intéressant, ou mieux… intriguant !
Nicolas,
Tu as bien du noter que l’attention décline au fur et à mesure des verres inspectés, non ?
En tout cas, moi je l’ai constaté, crachoirs ou pas ! 🙂
Nicolas,
Merci pour le lien! Il est vrai que "Tout pouvoir n’existe que parce qu’on y consent", mais il est parfois très agréable d’y "consentir", ou plutôt de le mettre en résonance avec ses propres expériences.
Quant aux guêpes, les seules certitudes à leur sujet sont qu’elles ont plutôt bon goût, et qu’elles participent à réduire des rendements parfois déjà faibles!(cf vendanges tardives, ça me fait penser à un commentaire de M-Th. Chappaz sur sa marsanne flétrie)…
C’est un plaisir de vous lire.
Pensées amicales à tous les membres du CAVE
Françoise,
on va remédier à tout ça la prochaine fois !
Peut être un cours sur les meilleurs chardonnay du Mâconnais, où je pourrais subrepticement glisser à l’aveugle de grands noms de la Côte-de-Beaune afin de montrer que les meilleurs producteurs de Pouilly-Fuissé n’ont à souffrir d’aucun complexe !
A suivre, second semestre 2010. Et surtout, que la vie vous soit douce…
Nicolas,
Un vin calamiteux hier soir, lourd, très boisé.
Condescendants, nous avons pensé Fuissé.
Il s’agissait en fait d’un Perrières 93 des Comtes Lafon : désolation !
Salut Nicolas,
Bravo pour ce travail passionnant.
Pour ma part, étant donnée mon incompétence en géologie, je me pose encore des questions sur la définition de schiste que j’ai longtemps confondu avec ardoise; il va falloir que je m’en occupe c’est essentiel pour en discuter.
A propos des schistes en Allemagne, pour trouver l’ardoise dans les vins d’Oliver Haag, il faut goûter l’Auslese #06 et ou l’Auslese Goldapsel #09 car les #10 et AGK #12 (ou #15, selon les années) sont plus opulents/riches/botrytisées mais moins sur ces arômes d’ardoise. C’est marrant de comparer les ardoises de Brauneberg et de Wehlen, et les vins de Wehlen sont plus marqués par la crème. Et je parle pas des ardoises rouges d’Erden.
Chez Dönnhoff, c’est le bazar géologique, les sols sont souvent des conglomérats de roches volcaniques/d’ardoise… Je crois que l’Oberhäuser Leistenberg est plus marqué par l’ardoise (d’ailleurs le sec correspondant est appelé Tonschiefer).
David.
PS : tu as oublié les Côtes-Rôtie pour les schistes, c’est impardonable 🙂
Laurent,
J’ai goûté le Perrieres 96 il y a un an et il paraissait bien pataud (boisé, mur plutôt que tendu) en comparaison des Genevrières 2004 de Latour-Giraud et surtout des Poruzots/Genevrières 1995/1990 de François Jobart (excellentissime vigneron dont on parle (hereusement) moins que de certains de ces confrères)
David.
Salut David, plaisir de te lire !
Pour te répondre de façon pas trop emberlificotée, l’ardoise est en fait une "étape" de schiste, à savoir une argile peu métamorphisée, très feuilletée, avec formation inexistante ou infinitésimale de cristaux.
J’ai volontairement oublié la côte-rôtie pour des raisons de… budget !
Comme tu le sais, plus que des schistes, le nord de l’appellation est constitué de micaschistes, donc des argiles fortement métamorphisées par les effets de pression et température. Tellement métamorphisées que des cristaux se forment, notamment ceux que l’on nomme micas.
La réputation des meilleurs vins de ce secteur nord (d’à peu près le centre d’Ampuis jusqu’aux confins de St Cyr) n’est plus à faire (Landonne, Côte Rozier, Grandes Places, Côte Brune, La Turque, etc).
Mais comme toujours en géologie, on sait bien que l’homogénéité parfaite n’existe pas, et des micro différences parcellaires subsistent. Il arrive ainsi qu’on trouve trace sur les hauts de loess (sables éoliens), et même dans la pente d’anciennes alluvions du Rhône. Je passe sur les variations de cristallisation.
Pour tout ça, cette carte est assez complète : http://www.cote-rotie.com/pdf/te...
Là qu’on voit d’ailleurs que plus l’on descend la côte-rôtie, plus le métamorphisme a été fort car des micaschistes on passe aux leucogneiss (Sud d’Ampuis et Nord et centre de Tupin) et enfin aux migmatites sombres (Sud de Tupin).
On se voit ça tantôt dans les vignes ?!
😉
Merci pour les renseignements, je vais potasser ça pour une prochaine rencontre à Ampuis.
Au plaisir,
David.
David,
Cuvée des Pierre, pour toi, chez Latour-Giraud ?
Nous goûterons un Charmes 2002 des Comtes Lafon dans les 3 sessions de Printemps.
Retrouvé Jamet 2007 en grande forme (et en augmentation de prix).
Reviens donc nous voir plus souvent.
🙂
Bonjour Nico,
Wow, quelle dégustation! Très intéressant.
En ce qui concerne le Kastelberg d’Antoine Kreydenweiss, lui trouvais tu de la vivacité/tension? Comment décrirais tu l’acidité? J’avoue être un peu surpris de ta déscription, mais je n’ai pas goûté ce vin en particulier. Ta précision me permettra de savoir si je comprend mal ton CR où si le vin est différent de la manière dont je l’immagine.
A bientôt!
Florian
Salut Florian,
Je ne sais pas s’il pourra te répondre rapidement, car Nico traine du coté de Bordeaux jusqu’à la fin de semaine. En tout cas pour ma part, je rejoins son commentaire. Il parle d’un corps « en tunnel », j’ai plutôt l’image d’une boule d’où rien ne dépasse. J’ai été impressionné par son équilibre, très abouti à ce stade. Une matière dense et mûre ciselée par une acidité fine et salivante. Nous avions affaire à un vin un peu en retenu sur le plan aromatique mais il gagnera certainement en complexité, en fougue et en race au vieillissement (confirmé par sa très bonne tenue le lendemain). Et nous étions bien loin des notes variétales parfois inhérentes aux expressions de riesling sur schistes.
Voilà, si j’ai pu un peu t’éclaircir en attendant la réponse de Nicolas… 🙂
Merci Nico pour ces précisions! J’ai une image plus vive et tendue des vins du Kastel, vos commentaires me font penser à des acidités moins tranchantes et à un peu plus de gras. Je ne sais pas si c’est ce vin particulier qui diffère un peu de ce que j’ai goûté ou si c’est nos perceptions qui varient. Très intéressant en tous cas.
Florian
Laurent,
Il s’agissait de la version "normale" des Genévrières, pas de la cuvée des Pierres dont tu viens de m’apprendre l’existence.
Quant à Jamet 2007, le prix fait effectivement jaser… J’ai entendu, sans avoir pu vérifier, que le prix particulier aurait plus augmenté que le prix pro (20€ pour le 1997, 47€ pour le 2007), aurais-tu des infos là-dessus?
Au plaisir de te revoir à Toulouse, en vallée du Rhône ou en Bourgogne.
David.
David,
Le prix est celui que tu annonces (la Brune est à 80 euros je crois).
Michel Bettane parle du Genevrières de Latour-Giraud dans le dernier magazine "3 étoiles" : Adria en couv et Goujon à l’intérieur : gourmand, dans les 2 cas, selon moi … 🙂
Un chardonnay sortant de l’ordinaire.
A bientôt, oui … (2005 est loin)
Pour ceux qui possèdent des Riesling GC Kastelberg 1997 du domaine Kreydenweiss, ils se goûtent fichtrement bien en ce moment… et il est assez frappant de voir comment un vin qui a toujours possédé – et possède encore – des sucres résiduels mêlés à une richesse en alcool non négligeable (13.5°) peut en s’affinant dans le temps trouver un équilibre insoupçonnable… grand riesling de bouche plus que de nez, qui exsude son terroir de schistes regardant le sud… la plus grande richesse "fourrée" dans une tension enrobée idéale… du grand vin bu ce soir avec l’artiste qui a illustré les étiquettes du domaine en 1997, Eric Poitevin, lorrain et meusien d’adoptien, un ami d’enfance… http://www.exporevue.com/magazin...
Bienvenu au club Nicolas :=)
Il faut que tu développes pour le "club", ABM, je ne comprends pas tout… les club des "riesling-addicted" ?
Du Kastelberg de Kreydenweiss,Yes Sir!