Tenez, comme ça au hasard, prenez le dernier numéro de la RVF – qui demeure après tout la plus sérieuse des revues françaises grand public consacrée aux vins – combien pensez-vous qu’on y trouve de publicité, directe et indirecte, pour les foires aux vins et, principalement, pour la grande distribution ? En additionnant les publicités et la rubrique « 300 hypermarchés passés au crible » qui ressemble furieusement à du publireportage, on doit bien frôler la majorité de l'édition ! Et dire que des gens paient pour ça… Le phénomène des foires aux vins est devenu un véritable aspirateur à pub et une gigantesque entreprise de désinformation. La quête du Graal a désormais ses étapes obligées dont les noms résonnent comme autant de promesses de félicité : La vie Auchan, elle change la vie / U les nouveaux commerçants / Carrefour / Géant Casino / E. Leclerc etc. Pub gratuite.
On dira que je suis jaloux, que je défends mon territoire ? Même pas. Tous nos 2005 sont vendus depuis longtemps déjà et je suis certain que nos clients ne regretteront pas de les avoir achetés. Comme ils n’ont, je l’espère, jamais regretté d’avoir suivi mes conseils les années précédentes. J’ai une certaine idée du vin, de sa noblesse, de sa culture, de sa signification et c’est cette idée que je défends, que nous défendons, dans notre travail au quotidien. En toute modestie, je compare le travail qui est le nôtre à celui d’un éditeur. Je ne suis pas sûr que, malgré toute la meilleure volonté du monde, ce soit là la préoccupation première de la GD. Le monde du vin, et plus particulièrement Bordeaux, entretient d’ailleurs un rapport ambivalent, souvent malsain, avec ce type de distribution qu’il considère, selon les millésimes, avec mépris ou avec les yeux de Chimène. La plupart des châteaux et des propriétés les plus réputés ne souhaitent jamais ouvertement être diffusés en GD, surtout quand le millésime est porteur, comme ce fut le cas pour le 2005. D’où les déconvenues possibles qui attendent cet automne les orpailleurs, les écumeurs des grandes surfaces… Entre l’offre proposée et la réalité des étals, il y aura sans doute quelques distorsions. Sans compter le régime VIP que certains centres commerciaux réservent à leurs meilleurs clients, invités la veille de l’ouverture officielle des ventes. Comme le reconnaît un acheteur GD dans les colonnes du même numéro de la RVF : depuis deux ans, les acheteurs peinent à s’approvisionner et comme la demande sur les 2005 va être très importante, il risque d’y avoir quelques déçus à l’arrivée. On verra des frustrations s’épandre comme des champs de luzerne parmi les barils de lessive, des désolations emplir l’horizon des caddies, des montagnes de Pampers trouver preneur au plus offrant, des mémères s’échiner en douceur, des vestales vous regarder avec la désolation au fond du regard :
On dira que je suis jaloux, que je défends mon territoire ? Même pas. Tous nos 2005 sont vendus depuis longtemps déjà et je suis certain que nos clients ne regretteront pas de les avoir achetés. Comme ils n’ont, je l’espère, jamais regretté d’avoir suivi mes conseils les années précédentes. J’ai une certaine idée du vin, de sa noblesse, de sa culture, de sa signification et c’est cette idée que je défends, que nous défendons, dans notre travail au quotidien. En toute modestie, je compare le travail qui est le nôtre à celui d’un éditeur. Je ne suis pas sûr que, malgré toute la meilleure volonté du monde, ce soit là la préoccupation première de la GD. Le monde du vin, et plus particulièrement Bordeaux, entretient d’ailleurs un rapport ambivalent, souvent malsain, avec ce type de distribution qu’il considère, selon les millésimes, avec mépris ou avec les yeux de Chimène. La plupart des châteaux et des propriétés les plus réputés ne souhaitent jamais ouvertement être diffusés en GD, surtout quand le millésime est porteur, comme ce fut le cas pour le 2005. D’où les déconvenues possibles qui attendent cet automne les orpailleurs, les écumeurs des grandes surfaces… Entre l’offre proposée et la réalité des étals, il y aura sans doute quelques distorsions. Sans compter le régime VIP que certains centres commerciaux réservent à leurs meilleurs clients, invités la veille de l’ouverture officielle des ventes. Comme le reconnaît un acheteur GD dans les colonnes du même numéro de la RVF : depuis deux ans, les acheteurs peinent à s’approvisionner et comme la demande sur les 2005 va être très importante, il risque d’y avoir quelques déçus à l’arrivée. On verra des frustrations s’épandre comme des champs de luzerne parmi les barils de lessive, des désolations emplir l’horizon des caddies, des montagnes de Pampers trouver preneur au plus offrant, des mémères s’échiner en douceur, des vestales vous regarder avec la désolation au fond du regard :
I saw her today at a reception
A glass of wine in her hand
I knew she would meet her connection
At her feet was her footloose man
The Rolling Stones, You can't always get what you want
Tout ça pour quoi ? Un an auparavant à peine, pour le même prix, voire moins, vous vous assuriez d’obtenir les vins désirés chez votre caviste préféré. Qui viendrait aujourd’hui vous le déposer devant la porte de votre cave ou dans le coffre de votre voiture. Avec le sourire en prime ! Nous vivons vraiment une époque formidable comme disait l’autre…
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