Parce que nous vivons dans cette illusion d’une vitesse infinie ; dans le fantasme d’une hyper-information qui viendrait combler nos manques à être ; dans le paradoxe d’une communication mimétique : dernier avatar en date, le twitter qui permet à chaque utilisateur de décrire, en temps réel, constamment, ce qu’il est en train de faire et qui fait fantasmer pas mal d’hommes politiques qui voient dans cet outil de réseau social un moyen d’échapper à l’emprise des journalistes (les vilains !).
« L’accélération de la production et de la transmission des informations modifie le style de la communication. On va davantage vers du direct. On a longtemps rêvé d’une information en temps réel au prétexte qu’elle allait permettre de mieux comprendre le monde. Nous sommes dans cet idéal de la vérité instantanée du direct. On s’aperçoit aujourd’hui de ses limites. Le direct ne vaut pas grand chose sans son contexte, sans mise en perspective, sans connaissances.
La question aujourd’hui est que le temps de la politique ne peut pas être le temps du media ou du direct. La compréhension, l’action, requièrent du temps. La société ne change pas au rythme des médias et de leurs interactions. Il faut compenser cette vitesse par la conscience que les sociétés sont lentes et complexes, surtout à l’heure de l’ouverture des unes sur les autres et du charivari provoqué par la mondialisation. Le fait de parler d’un problème ne suffit pas à le résoudre. »
Dominique Wolton, directeur de l’institut des sciences de la communication du CNRS dans Libération du lundi 4 août 2008
3 Comments
A associer à un pamphlet que vient d’écrire l’ancien Directeur de la Harvard Business Review dont on a pas mal parlé hier dans le poste.
On reste en surface, plus le temps de creuser les sujets; on passe si vite à autre chose.
Tiens : à ce sujet : qui parle encore du scandale des faux Brunello ?
Du temps des grandes heures, du temps du mexicain, quand on ajoutait du glycérol dans les blancs, on jasait costaud !
Maintenant ? Pfuitt, comme dirait l’autre.
Je ne sais pas, Grand Jacques, si tu as eu le mal de mer ou si tu n’as bu que de l’eau (pouah!),mais cela te donne un style, un vocabulaire pas piqué des vers !
Que la Vie te soit Douce !
Comme disait le guide dans le désert "vous les européens, vous avez l’heure, nous, nous avons le temps"
Transfiguration / compilation