C’est une superbe consécration pour un vigneron exemplaire, d’une droiture et d’une modestie rares, mon ami Maurice Zufferey, avec lequel je partage la même passion pour le vin et la montagne.
Si nous avons rarement fait cordée ensemble – comme sur cette photo (prise dans le secteur d'escalade Demi-Lune à la falaise de Dorénaz) – nous avons en revanche davantage fait équipe en matière de vins.
Maurice Zufferey, Demi-Lune à Dorénaz.
Par le passé, il y a eu la Malvoisie Cuvée Rimbaud en 1991, puis les premiers essais du Cornalin Viouc et, enfin, l’Orchis 2009, un assemblage auquel j’ai eu le plaisir de contribuer. J’ai même eu le plaisir de pouvoir nommer le « bébé ».
J’ai beau être négociant et critique de vin, j’adore passer de temps en temps de l’autre côté. Par passion et par amitié. C’est le cas avec Maurice Zufferey et avec Jacques Tatasciore dont la cuvée des Rissieux est devenue en quelques années un vin reconnu en Suisse et à l’étranger.
Août 2010. Maurice Zufferey m’appelle. Il aimerait réaliser un nouveau vin d’assemblage. Nous prenons rendez-vous pour les premières dégustations. Nous sommes devant différentes cuves, un peu comme un peintre avec ses couleurs ou un musicien avec ses notes. Quelle tonalité ? Quelles harmoniques développer ? Quelle identité gustative ? Quelle synergie au final ? C’est ce qui est difficile avec un vin d’assemblage. On commence à tâtons, par petites touches, par vibrations accordées et, en même temps, il faut avoir déjà en quelque sorte rêvé le vin, avoir en tête une image aussi exacte que possible de ce que l’on souhaite faire. Tout passe ensuite par des gradients subtils qui sont ceux de la dégustation, des modifications des pourcentages. Et puis tout à coup, c’est là, on est passé dans le champ de l’aquarelle. On ne touche plus rien. Par souci de vérifier, on recompose toutefois un autre assemblage qui va être faire contraste avec le précédent. Pas de doute. Orchis est là, floral, épicé. Sur orbite, ou presque !
Il lui faudra au préalable affronter le jugement des palais affûtés. La première présentation officielle à Martigny (Quatre Glorieuses). Dominique Fornage, le directeur du château de Villa, est le premier à réagir :
» Je viens de goûter l’Orchis 2009, je vois très bien ce que vous avez voulu faire… On dirait un château Margaux en Valais ! Il est fin, racé et digeste avec des notes de cèdre, un côté oriental… »
Ben, dis donc, petit joker va !
PS : la cuvée Orchis 2009 représente 1800 bouteilles. Ce vin est épuisé à la propriété. Quelques bouteilles sont encore disponibles au CAVE.
4 Comments
Vendu !
http://www.youtube.com/watch?v=6...
Toutes mes felicitations Jacques !
vives les vins Suisses
Et l’ayant dégusté avec l’incroyable Paul Amsellem qui ne mérite pas la compagnie de Christine Vernay (mais si, mais si : je blague), on peut le dire : c’est un vin rond, souple, agréable, digne d’une belle cuisine.
Encore une nouvelle corde à ton arc insensé !
Sacré spounz 🙂
"dans le monde disait M…. vous avez trois sortes d’amis: vos amis qui vous aiment,vos amis qui ne se soucient pas de vous, et vos amis qui vous haïssent"
Nicolas de chamfort