Pourquoi sommes-nous bouleversés par une œuvre d’art ?
Quelle est la part du hasard et celle de la nécessité dans la rencontre avec une œuvre d’art ? Pour moi, ce fut un tableau, un cadeau, intitulé « Le meilleur et le pire ».
Quelle est la part du hasard et celle de la nécessité dans la rencontre avec une œuvre d’art ? Pour moi, ce fut un tableau, un cadeau, intitulé « Le meilleur et le pire ».
Pendant longtemps, rien, je n’ai rien su de son auteur !
Je n’avais même pas réussi à déchiffrer sa signature elliptique…
Pourtant, ce tableau a aussitôt fait partie de ma vie.
Pourtant, ce tableau a aussitôt fait partie de ma vie.
Portrait de l'artiste en jeune chien selon Gravleur
Quelques années plus tard, invité chez un ami, célèbre journaliste du vin (il se reconnaîtra…), nous passons au salon, après le repas, pour écouter de la musique : mon regard est happé par une série de toiles, d’un dépouillement et d’une force d’expression sidérante.
Toutes étaient signées Gravleur ! Je pouvais enfin mettre un nom sur l’auteur du tableau qui m’avait été offert…
Toutes étaient signées Gravleur ! Je pouvais enfin mettre un nom sur l’auteur du tableau qui m’avait été offert…
Gravleur entre ombre et paillettes
Thierry Alonso Gravleur, peintre génial, a ainsi quelques aficionados dans le monde, des passionnés, qui achètent régulièrement ses toiles.
Récemment, il a pris l’avion (était-ce la première fois de sa vie, lui qui hésite à se rendre de Chartres à Paris ?), dépassé quelques appréhensions pour assister au vernissage très smart de l’exposition organisée en son honneur à la Trigg Ison Gallery à Hollywood…
Un peu gêné aux entournures devant les caméras et le gratin d’Hollwood, il a sacrifié à ce rituel, qu’il déteste, la mise en scène de l’artiste devant ses œuvres.
Il l’a fait pour son pote, Johnny Depp, co-organisateur de l’exposition, qu’il a rencontré lors d’un vernissage à Paris.
Quelques propos oiseux plus tard et une foison de mains serrées, l’artiste avait déserté le lieu et, en compagnie de son nouvel admirateur, s’en était aller écluser quelques verres…
De Nick Tosches à Artaud, peindre au bord du gouffre !
Aux Etats-Unis, la peinture de Gravleur a failli sortir de l’ombre. Le cercle des passionnés s’est un peu élargi, le gothique Marylin Manson et, surtout, l’écrivain culte Nick Tosches qui, de tout évidence, a capté la force et la singularité de cette œuvre :
« Thierry Alonso Gravleur est capable de saisir un visage comme personne depuis Rembrandt, et de s'emparer d'une âme comme personne depuis Hiéronymus Bosch »
Je ne mettrai aucun bémol à cette assertion définitive !
Tout au plus, risquerais-je une incursion en direction de Giacometti (que Gravleur admire) et du côté d’Artaud le sacrifié.
Gravleur a peint ce visage, celui d’Antonin Artaud, énuclé, dépouillé, frémissant, brûlé à son feu intérieur.
Artaud le Mômo lui-même qui, face à l’indicible du visage, écrivait : » La visage humain porte en effet une espèce de mort perpétuelle sur son visage. C’est au peintre justement à le sauver en lui rendant ses propres traits. «
Gravleur, veilleur solitaire, est sur cette route où des visages sont sauvés.
Et nous avec peut-être !
Et si vous passez par Paris, dès la semaine prochaine, Gravleur expose à la Connoisseur's Gallery, rue Mazarine 28. Cliquez ici, pour l'invitation et pour lire l'intégralité du texte de Nick Tosches !
11 Comments
Beau, magique et très humain… J’imagine quelques vignerons que l’on aime se faire tirer le portrait par ce grand artiste !
Superbe séquence, la video est incroyable. On dirait un personnage inventé, la figure de l’artiste maudit, et pourtant il existe, où êtes-vous allé chercher un cas pareil ?
Gravleur est d’accord d’exposer à Genève. Les vignerons, on les a sous la main. Ne reste plus qu’à trouver la galerie qui l’accueillera… Si vous avez des tuyaux, don’t hesitate !
Termes au maître, à quelle tempe et ratures tu pètes…
Ri Maline pour Gravleur
……………….. cet artiste mérite mieux que cela !
Ah ! c’est easy, Ri maline, de l’oulipo de sous-préfecture. En plus, tu crois parler à la place de Gravleur. On existe comme on peut…
Détends-toi "Arcimboldo-florine"!!! Crois-moi, si Gravleur lisait cette phrase, il en pèterait de joie !!!
loudreams.com/2009/01/17/…
NEVER TRUST A LOVING GOD
http://www.cavesa.ch/more_wine.p...
Le livre de Nick TOSCHES et de GRAVLEUR vient de sortir chez Somogy Art Publisher.
Térébrant !
voir ici
http://www.lemonde.fr/culture/po...
Cet homme est décidément "too much". A elle seule, sa vie est un poème sombre…
vimeo.com/9077942
Cet artiste fait tout et rien, les notes et le silence, le visage et l’inconnu, le présent et l’absent ! C’est la tout l’art : faire et ne pas montrer …. et montrer et …. ne pas montrer ….. faire attendre. J’aime cette note bleue : entre musique et silence : connue de tous et attendue depuis l’éternité !