Michel Grisard, lui, a vu les couleurs de Cevins, en Tarentaise, ce vignoble enfoui dans les cachotteries de l’histoire, à quelques jets de pierre d’Albertville. Le progrès est arrivé un jour par ici, le développement, la modernité, vivre avec son temps ; les enfants à la ville, les mères aux alpages. Ou le contraire, c’est comme vous voudrez. La Savoie allobrogiviticole en a fait les frais. Vignoble peau de chagrin. Plus que 3000 ha aujourd’hui. Contre 20 000 ha avant.
Le vignoble de Cevins réhabilité dominé par la Tournette (?) et le Sécheron (?)
Selon certains journalistes alpestres, Michel Grisard passe pour un saint homme : celui-ci est avant tout un homme de convictions, heureux de la beauté du vin et des paysages qui a cru en ce rêve, réhabiliter un vignoble enfoui dans les mémoires labiles. 7 ha de coteaux abrupts regagnés sur les bois, les sentes perdues et les friches où le persan, la mondeuse, l’altesse, la roussanne, la mondeuse blanche, le pinot gris et la jacquère parmi la bure des schistes. Si c’est ça la sainteté, je veux renoncer à toutes mes turpitudes et me retirer au désert ! Si le fruit de ce terroir n’est pas un grand vin, je veux bien être brûlé sur la place de Cevins…
Je veux bien être brûlé sur la place de Cevins, mais en hiver et les skis aux pieds !
Un jour, presque par hasard, j’ai goûté ce vin de Cevins, la cuvée Schiste 2005. Il y en d’autres tout aussi belles que vous pourrez découvrir ici ou ailleurs.
Le Schiste m’a enchanté, (j’y ai trouvé, même si l’on n’est pas sur le calcaire, ce filigrane de minéralité qui m’émeut tant sur un vin blanc, cette alacrité vive) et je l’ai dit à Michel, le modeste, que j’ai le plaisir de connaître depuis plus de vingt ans.
Le Schiste m’a enchanté, (j’y ai trouvé, même si l’on n’est pas sur le calcaire, ce filigrane de minéralité qui m’émeut tant sur un vin blanc, cette alacrité vive) et je l’ai dit à Michel, le modeste, que j’ai le plaisir de connaître depuis plus de vingt ans.
Certains rétorqueront (encore) que c’est du copinage mais je veux bien être ami avec ce gentilhomme. Michel, c’est promis, je te dois un voyage (ou plusieurs) à Fréterive et à Cevins ! Et prochainement, je publierai également les notes de dégustation de la verticale de Roussette et de Mondeuse de ta propriété, le Prieuré St-Christophe.
Keep on dreaming !
Keep on dreaming !
2 Comments
J’ai beaucoup de respect pour Michel : pour l’homme dans toute son humanité ; pour ce qu’il a entrepris et entreprend encore ; et pour cette infatigable énergie qui le meut, et le pousse à transmettre et donner, car il a bien compris que l’on était "de passage", et que la transmission de la culture et de la civilisation du vin prévalaient sur beaucoup de choses dans ce "Métier" qui est le sien. J’encourage quiconque à le rencontrer sur ses terres : là qu’on mesure ce qu’un "Personnage du vin" peut être.
A propos de la réhabilitation des Ardoisières, une phrase (assez connue) me vient à l’esprit : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » – Mark Twain
Bonjour,
"Le vignoble de Cevins réhabilité dominé par la Tournette (?) et le Sécheron (?)"
En fait la Tournette et le Sécheron sont dans le dos du photographe. En face, il s’agit (de gauche à droite) de la Dent du Corbeau et de la Grande Lanche.
Samuel
PS. Même avis sur Michel : superbe entreprise que ce vignoble.