On fait un petit tour des millésimes avant d’entrer dans le vif du sujet.
2007 LS rappelle que le 26 mai une grosse grêle a durement touché le cru Bussia dans la région de Monforte. Millésime très précoce, 2007 a vu son avance réduite à l’arrivée. Il est encore un peu tôt pour se prononcer mais c’est un millésime avec des vins généreux, très colorés, très structurés avec des taux d’alcool un peu supérieurs à la norme beaucoup d’acidité.
2006 C’est un millésime plus sur la finesse et l’élégance que 2007. LS a l’air de trouver le 2007 supérieur au 2006.
2005 Les vins sont structurés, fermes, un style nebbiolo très classique.
2004 C’est très très grand. Le cri du cœur et la raison du palais ! Grande structure mais avec une grande élégance.
Barolo 2005 Le Vigne
Rappelons que ce vin est un assemblage de plusieurs crus, Vignane sur Barolo. La partie la plus haute de Vignane, en face de Cannubi ; Merle à Novello, vignoble plein sud, situé assez haut avec une très bonne ventilation ; Ceretta sur Monforte mais déjà sur le côté Serralunga, plus viril ; Conterni toujours sur Monforte, la partie la plus élevée de Monforte, près du restaurant La Posta, avec les plus vieilles vignes.
Belle entrée en bouche. Grande pureté d’expression sur des notes de figue, pruneau, réglisse, il évolue sur une trame ferme, continue avec des tannins un peu à découvert présentement.
Barolo Cannubi Boschis 2005
Très belle couleur. Intense. Davantage de jeunesse que sur Le Vigne. Magnifique entrée en bouche, précise, ferme, droit, C’est un Cannubi très structuré auquel le millésime confère une fermeté presque inhabituelle. Le Cannubi Boschis de Sandrone se caractérise notamment par une texture d’exception qui intègre une tannicité importante.
Sur ses 2005, Luciano va prolonger un peu l’élevage afin de suaviser et de polir leurs tannins.
Barolo Le Vigne 2004
Nez de café, épices douces, beaucoup d’élégance, de finesse. Il s’ouvre sur des notes de fumé, de tabac, de goudron qui rappellent le bouquet d’un grand Pessac…
L’attaque est ferme, précise, sans aucune rigidité, évolution ascendante avec une vraie dimension de sève. Il est ascendant, très racé. Très certainement le meilleur Le Vigne produit à ce jour par la propriété et qui pourrait surpasser le Cannubi Boschis. A vérifier.
Barolo Cannubi Boschis 2004
Le Cannubi a une pointe d’évolution supplémentaire sur la robe. Plus réglissé, vanillé. Grande texture, de la noblesse d’expression, il est raffiné, paraît un peu plus riche que le Vigne. Belle finale expressive. C’est mûr, complet, d’une belle richesse de constitution mais, effectivement, avec une dimension de sève en moins par rapport au Vigne.
Barolo Le Vigne 2003
Notes de fleurs séchées, réglisse, rose, tabac. L’attaque est riche, souple. Il évolue sur une forme ronde d’une grande richesse de constitution. Celle-ci confère au vin un très joli lissé de tannins, un style déjà très approchable mais intrinsèquement le vin a moins d’énergie que le Cannubi Boschis, contrairement à ce que pense Antono Galloni, le dégustateur de Robert Parker pour l’Italie.
Barolo Cannubi Boschis 2003
Davantage de fraîcheur et de précision ici. Magnifique entrée en bouche, précise, il n’est pas trop marqué par le côté solaire du millésime et prend appui sur une belle trame tannique, assez ferme. Ici le vin transcende le millésime. Beaucoup d’énergie sur la finale. On a beaucoup éliminé de raisins en 2003, tout ce qui était surmaturé.
Bon, c’est pas tout ça : dis, Luciano, quand est-ce qu’on va ensemble au Mont Viso ?
6 Comments
Grosse bouffée de souvenirs de Vegas où cette intrépide dame d’âge mûr, effectivement, s’est offerte dans toute la gloire d’un corps frémissant de jeunesse, à un Luciano d’une imperturbabilité inouie face à cet assaut public ! Il fut grand, notre Luciano ! Un vrai Seigneur piémontais… mais aussi fier d’avoir été le sujet de tant d’attentions !
Il était mortifié de n’avoir pu être des nôtres à Villa d’Este cette année, vu le planning de premier ministre que lui impose Barbara.
Va falloir calmer tout cela, pour qu’il continue, avec Luca, à nous offrir des crus d’un tel équilibre et d’une telle élégance. Pas convaincu ? Regoûtez un 90, un 96 ou le fruit sur les derniers millésimes.
Et, surtout, quelle immense Barbera !
D’âge mûr ou d’âge canonique ? Mais bien conservée apparemment avec son "corps frémissant de jeunesse" ? On n’y comprend plus rien… Et que s’est-il passé ensuite ?
Les chanoines que j’ai connus comme enfant de choeur à la cathédrale de Metz (une des plus belles d’Europe) étaient, eux, d’âge canonique.
Cette dame, vibrante d’émotion réelle, prête aux assauts les plus fougueux, était, ce soir là, la Bovary du XXIème siècle. Comprendre ce maelström de passion, de jeunesse, d’âge mûr, de regards assassins, de touchers électriques, oblige le lecteur à se transposer à Vegas, the Sin City.
Mais le grand Luciano, protégé par ses carreaux confessionnaux, n’a point perdu, cette vesprée, son sens inné de la retenue, et non, il n’y eut point de suite, au grand dam du Dr Bonobo et de votre serviteur pour qui, ces appâts, étaient une envolée possible vers des lucifers célestes totalement inconnus en notre vieux continent.
Bref, certains, ce soir là, ont manqué une grandiose expérience vers des nirvanas insoupçonnés !
Mais les souvenirs ne sont-ils pas plus beaux que les réalités blafardes ?
visiblement M Mauss n’a pas sucé que de la glace ces temps ci, deux textes aussi abscons ça se mijote ou ça s’évite!
Evite, evite… et arrête d’être boutonneux en étant aussi aigri !
Et notre atrabilaire, il suce quoi, du créosote ?