Et vous voilà embarqué dans cette aventure, a priori passionnante, aux côtés de cet homme âgé, encore vif… D’autant que, même s’il vient d’être largué par sa femme, il ne restera pas longtemps seul. Ex ancienne et jeune élève du temps où le visionnaire enseignait (avant de s’adonner à l’élevage des léporidés et des bœufs Angus), Marybelle, rejoint l'ours solitaire.
Elle ne lui laissera guère de répit. Insatiable évidemment, la belle…
Buckskin-gulh, Utah (renommé Soshone)
"L'Utah serait un Etat formidable si l'on pouvait en retirer Salt Lake City, dont les embouteillages ont essoré mon âme comme un vulgaire torchon."
Vous traverserez le Wisconsin, le Minnesota, le Dakota, quelques autres encore. De la chaleur en boîte, des paysages, des oiseaux, l’hymne céleste, la vie qui déroule avec ses questions simples, fondamentales: comment assurer l’ordinaire, entre Chile, tourte au poulet, saucisse grillée et steak de porc pané, et assurer question galipette et servitudes volontaires :
« C’était là un cul capable de déclencher une guerre, et je me suis senti très privilégié d’en avoir l’usage momentané, sachant combien j’allais le regretter dès qu’il serait parti. »
Il est vrai que sur le chapitre, notre Ulysse en connaît un bout. Ne déclarait-il pas récemment dans une interviouve, réunissant ses passions en un saisissant raccourci :
« C’était là un cul capable de déclencher une guerre, et je me suis senti très privilégié d’en avoir l’usage momentané, sachant combien j’allais le regretter dès qu’il serait parti. »
Il est vrai que sur le chapitre, notre Ulysse en connaît un bout. Ne déclarait-il pas récemment dans une interviouve, réunissant ses passions en un saisissant raccourci :
« J'adore la cuisine française, et aussi celle de l'Italie du Nord. Depuis mes 14 ans, je m'intéresse à la littérature française. Les Françaises peuvent aussi se targuer d'avoir les plus beaux culs. »
Beartoothlake, Wyoming (renommé Cheyenne)
"Quand nous avons franchi la frontière du Wyoming, j'ai prié en silence pour que ce nouvel Etat rende le comportement de Marybelle moins frénétique."
Cette vie peut finir par lasser les héros (et nous aussi). Qui se mettent à rêver de solitude, de vertu contemplative et d’onguent réparateur. C’est le moment où, dans les paysages endoloris, perce l’écrivain, le vrai, revenu de tout. Celui qui se sait seul face à l’inéluctable. Qui sait que la sexualité ne peut rien pour la condition humaine.
« Le temps nous convainc que nous faisons corps avec lui, après quoi il nous laisse sur le carreau. »
Arizona (renommé Apache)
"Je lui ai cité la phrase de Lawrence : "La seule aristrocratie est celle de la conscience", et Viv s'est mise à hurler : Mais putain, ça veut dire quoi ?"
J’entends d’ici les aficionados, les inconditionnels, les faux lucides : mais la bonne chère, le vin, cette joie dionysiaque d’Harrison, l’oublieriez-vous ?
Pas de consolation. Dans ce domaine également, le rabelaisien Harrison semble avoir perdu un peu de son inspiration.
Pas de consolation. Dans ce domaine également, le rabelaisien Harrison semble avoir perdu un peu de son inspiration.
De la grande cavalerie américaine, question bouffe et, en ce qui concerne le vin, des évocations assez convenues. Comme si le géant avait épuisé le répertoire.
Une allusion au Bandol de Tempier, son vin préféré avec la Romanée-Conti 1953 et le Petrus 1985 : »on aurait dit en le buvant – le Bandol – que c’était la lumière du soleil qu’on avait emprisonné dans ce vin. ».
Un Vacqueyras Sang des Cailloux fait aussi son apparition. Après quoi, l’ayant vidé, on emmêle tristement ses lignes, à la pêche…
Chimney Rock, Nebraska (renommé Poncapawnee)
Saura-t-on le fin mot de l’histoire, les mots de la fin. Le roi d’Ithaque rentre chez lui, renoue – un peu – avec sa Pénélope diabétique, adopte une chienne au nom de tempête et parachève l’œuvre de sa vie, cette odyssée qui s’épuise. Eclair de lucidité dans le noir et la confusion :
« Là, sur une partie dégagée du bureau, trônait ma liste des Etats et de leur nouveau nom – qui ne brillaient toutefois pas encore dans l’obscurité grandissante. Je devrais peut-être essayer de trouver une machine à écrire dans une brocante. Mais je n’allais certainement pas me laisser embobiner par la folie informatique et par l’orage merdique des e-mails qui dévorent la vie des gens. Je savais qu’un artiste doit tenir debout tout seul, en marge des modes de son temps. »
« Là, sur une partie dégagée du bureau, trônait ma liste des Etats et de leur nouveau nom – qui ne brillaient toutefois pas encore dans l’obscurité grandissante. Je devrais peut-être essayer de trouver une machine à écrire dans une brocante. Mais je n’allais certainement pas me laisser embobiner par la folie informatique et par l’orage merdique des e-mails qui dévorent la vie des gens. Je savais qu’un artiste doit tenir debout tout seul, en marge des modes de son temps. »
Le livre Jim Harrison, Une odyssée américaine, 316 p. Flammarion
Montana (renommé Absoroka)
"Le Montana était un Etat gigantesque, mais avec un peu de chance je serais débarrassé de ma passagère dans deux jours."
54 Comments
Rester grand toute une vie : pas facile, hein ?
Cela me rappelle les livres qui ont pu nous bouleverser et qu’on n’ose plus rouvrir de peur d’être déçu.
Nostalgie de lectures adolescentes ?
En tout cas, Grand Jacques, tu as trouvé de superbes photos.
Le bon vieux Jim s’est fait étriller par la critique de Télérama …
La toute récente sortie du premier roman d’un ami oenophile très proche :
http://www.loubatieres.fr/ouvrag...
http://www.telerama.fr/livres/un...
Et François Simon qui éreinte (dans ma lecture toute récente) Gérald Passédat …
Un faux sens sur prémices ???(vs prémisses)
»on aurait dit en le buvant – le Bandol – que c’était la lumière du soleil qu’on avait emprisonné dans ce vin. ».
=> il n’aurait pas piqué cette allusion au grand Frédo Dard (que j’aime de tout mon coeur) qui disait en parlant de l’Yquem : "de la lumière bue" ?
Au fait Jacques, je confirme, les fromages de chez Michelin sont sensass’ !
😉
Prémices ou prémisses, that’s the question… A votre choix, Laurent !
PREMICES
B. −Au fig.
1. Littér. Début, commencement. Je ne sais trop pourquoi on veut voir dans l’automne les prémices de l’anéantissement; pour moi, il me semble qu’alors la vie me donne à signer un nouveau bail (Green, Journal, 1940, p.20).
2. Première manifestation, premier résultat d’un processus, d’un phénomène.
3. Avoir les prémices de (littér.). Avoir la primeur de. [Santeul] passe par la place Maubert, et les harengères du lieu, qui le connaissent et qui aiment à l’attaquer, ont quelquefois les prémices de la pièce de vers du matin (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.12, 1855, p.28).
http://www.cnrtl.fr/definition/p...
PREMISSES
A. −LOG. Chacune des deux propositions, majeure et mineure, d’un syllogisme, d’un raisonnement. Le syllogisme est un raisonnement composé de deux prémisses et d’une conclusion (J.-J. Ampère, Corresp., 1818, p.154). Le Rapport motif-décision est plus vaste que le rapport de prémisses à conséquence dans un raisonnement pratique (Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.68).
B. −Proposition, affirmation entrant dans une démonstration dont on tire une conclusion. Dans un grand nombre d’affections nerveuses, dans les hystéries, les névroses d’angoisse, les névroses obsessionnelles, nos prémisses se montrent justes (Freud, Int
Mettez nous le lien de simon le Mexicain que l’on rigole…et quand je pense qu’on lui trouve du talent. allez lire son papier sur un restaurant l’aubergade: c’est pathétique. le jour où je le croiserai, il faudra qu’il court vite!
Yves,
J’ai connu un fiasco à l’Aubergade par un beau mois de Juillet …
Le propos est dans son livre : "pique assiettte".
Mais votre propos me va très bien !
Jacques,
fr.wikipedia.org/wiki/Pr%…
Les prémices sont, chez les Hébreux, les premiers produits d’une terre ou d’un arbre et les animaux premiers-nés, qui étaient consacrés à Dieu et destinés aux lévites, aux orphelins ou aux veuves. Dans l’ Antiquité, c’était les premiers fruits de la terre et du bétail offert à la divinité.
francoissimon.typepad.fr/…
Text identique à celui du blog dans le livre édité chez Grasset
http://www.gastromondiale.com/
message cruel sur la jeune gastronomie espagnole: Adria devant et les clones tous derrière tous derrière et lui devant…., ça me rappelle Malraux qui disait que nos constructions modernes ne feraient pas de belles ruines, et sa cuisine à Adria elle laissera quoi??,….. et le Simon qui en faisait des crises d’énurésie tellement il était content d’y avoir manger!!!
Oups, Yves,
Je parlais de l’Aubergade de Trama, à Puymirol, pas très loin de ma Haute-Garonne !
2 étoiles à l’époque, 3 aujourd’hui, si je ne me trompe.
http://www.omnivore.fr/?p=2457
On aura compris que François Simon ne prise guère les petites salves apéritives, les préliminaires gourmands. Il préfère entrer directement dans le vif du sujet. C’est un choix. Le sien. Cela dit, chez Passédat. Lui et moi, à des époques différentes, nous n’avons pas vu exactement le même film. Comme je doute que le paysage et le contenu des assiettes aient changé à ce point, pourquoi ai-je tant aimé ce lieu, un 30 décembre. Il faudrait que je demande à celle qui m’accompagnait…
François SIMON, le faucheur volontaire ? Il fait aussi dans la restauration ? Chapeau bas François !
Jacques,
Etiez-vous chez Passédat avec Mme Simon ? 🙂
Moi pour un repas chez Trama,avec l’addition j’en fais un chez Toursel et l’autre chez Biasolo!et pourtant j’aime beaucoup le coté impertinent de la cuisine de Michel Trama mais je n’aime pas payer les folies décoratrices d’un gout douteux de leur demeure.L’assiette oui les rideaux un peu moins!
Pascal,
Il vous restera même un peu d’espèces sonnantes et trébuchantes pour un repas à l’auberge de l’horloge à Auvillar.
Les Prémices,
Restaurant sous coté au Michelin et 16/20 Gault&Millau à Bouron Marlotte en région parisienne,près de Fontainebleau,très bon souvenir.
Laurent,
Je reconnais mes limites!mais cette adresse m’est absolument inconnue,ou se trouve donc cet établissement?
http://www.chemindecompostelle.c...
90 kms de la ville rose et pas loin d’Astaffort ou de Moirax.
Ce cher Gérald Passédat!ferait mieux d’être moins prodigue avec les amusettes et être un poil plus généreux et créatif avec les desserts!Sinon ou ailleurs que chez lui déguster un poisson nommé Beaux Yeux!Pour une plongée dans le grand bleu Le Petit Nice reste pour moi une grande adresse.
Pour le dessert, trouvé bien quelconques lors des frimas de janvier 2009, je souhaite la même chose à Didier Elena (les Crayères).
Laurent,
Les Crayères bien,L’Assiette Champenoise à Tinqueux beaucoup mieux et même pour les desserts!
Didier Elena en haut de l’affiche selon François Simon …
Je n’en ai pas été convaincu lors du dîner de janvier 2009 même si la volaille (en croûte de sel au beurre de truffes noires) fut superbe, ainsi que les Gillardeau lutées en coquille saucisse de pays (clin d’oeil arcachonesque ?) …
Olivier Krug nous décrivait un restaurant qui agitait le landerneau champenois, j’ai plutôt trouvé une cuisine très classique.
Tarifs assez élévés.
Pour 48 euros, un très beau vin élégant et fruité : le simple Bourgogne 2002 de Coche-Dury.
48 euros un Bourgogne générique au resto. Des fois je me dis qu’on marche vraiment sur la tête en France.
Ca doit valoir 3 à 4 fois moins au domaine.
En plus tu les as en direct, Laurent. Non franchement, des fois tu es trop lignivore, je m’excuse…
(et paf !)
😉
Nicolas (rabat-joie) 🙂
Bon, on s’était autorisé à amener une Mission Haut Brion 96 (car un ami proche est ami du second d’Elena).
Nous avons été remarquablement bien accueillis, dans le cadre de cet entregent.
Un Tessons Clos de mon Plaisir 2000 de Roulot a un peu gaché la fête.
Tu connais les coefficients multiplicateurs assassins dans notre beau pays (quel serait-il pour un Narvaux ?).
PS : c’est Pierre (Citerne) qui a choisi le vin et nous l’avons dégusté à l’aveugle comme un 1er cru de la Côte de Nuits (style chambolle Cras de Roumier).
Dans un genre radicalement différent, le Trouche-Misse à Trumarle sur Grabuche. Peu connu des chasseurs d’étoiles mais qui vous y emmène, par la grâce insolente d’une cuisine proche du Galactique. On peut y boire pour deux Kopecks, un délicieux Rimache, cépage en voie de disparition du Domaine Bouzicles. Le vin se roule avec délices entre les tentacules bleuies d’un émincé de poulpe cru, longuement mariné à l’essence de Courliche vierge. Le mariage entre la fraîcheur de ce breuvage encore heureusement ignoré et la vigueur alcaline de l’octopus, risque d’incommoder les pacemakerisés. Petites glottes s’abstenir….
Le mexicain j’avais compris que vous parliez de Trama. Simon c’est un nul une fois que l’on a compris y a plus de problème; c’est juste une chochotte parisienne (ex provinciale basique: les pires) qui s’extasie dans une brasserie devant des haricots verts gros comme le pouce, ça ne vaut pas le mépris qu’on leur voue ces gens là. J’ai retenu votre adresse à Auvilar que j’espère atteindre cette année sur le chemein de Saint Jacques.
Il faudra que j’aille un jour avec Nicolas Herbin faire un tour dans le Muscadet; il a l’air bon connaisseur!
Djieu Yves, d’où c’est-y que vous connaissez ma tendresse pour les grands Muscadets ?! I’ve got an idee…
J’ai il est vrai une inclination naturelle pour les "grands petits vins" de France que l’on a tendance snober, je le confesse. Ayant remarqué par ailleurs que c’était dans les AOC qui ont le plus de mal à se vendre que l’on pouvait trouver des vignerons parmi les plus appliqués et ambitieux qui soient. Les meilleurs n’ont pas le choix : ils sont obligés de faire très très bon pour vendre, la renommée internationale n’étant pas derrière eux pour les aider. Je vous passe les rapports qualité/prix qui peuvent en découler, et la simplicité et humilité des gens qui les produisent, un bonheur.
Que l’on prenne au passage bien note que tout cela n’est pas du snobisme inversé, mais juste du véritable amour des choses et gens "simples" du vin, rien d’autre.
Pour en revenir aux muscadets, j’ai surtout la chance d’avoir de très bons amis fins connaisseurs et amoureux des meilleurs vins de la région nantaise, donc guides émérites. Pour la virée, c’est quand vous le voule, et le pouve. Un tour chez Huchet (fraichement sélectionné au CAVE), Brégeon, Cormerais, Olivier, Gouraud, ou qui sais encore, et votre cave ne saura plus où donner du melon !
Jacques me transmettra vos coordonnées si vous le souhaitez, ou vous pouvez tout aussi bien m’appeler au CAVE.
Je le sais parce que vous en avez déjà parlé, du Muscadet Nicolas et bien parlé,
mon premier vigneron fournisseur s’appelait Emile Biré au Patis à Gorges, il doir aller sur ses 92 printemps.
Et entre le clocher de Gorges et celui de Saint Fiacre c’est que du bon!!
Ah Yves… les Gorgeois, quand c’est grand, c’est quelquechose ! Le première réaction quand on en boit de beaux de 10 ans à l’aveugle est souvent : "c’est quoi, c’est un (grand) Chablis ?". Ceux qui en ont bu savent de quoi je parle.
Pour info, j’ai vu récemment encore quelques pieds de melon sur les Hautes Côtes, à Conceur. De très vieilles vignes, qui n’ont jamais quitté leur terre natale pour aller vers l’Atlantique. Sans doute intéressant à goûter un de ces jours face à des Muscadets : cépage identique, terroirs et climat diférents. Je peux récupérer des bouteilles.
A suivre…
…ce qui ne me dit toujours pas si Harrison aurait pompé "mon" Fredo Dard ?!
Des remanences de tablées surgissant de toute part, des échanges d’une fraîcheur juvénile digne des meilleurs correspondances collégiennes, le combat de Simon Figaro "Chic et Toc" contre Passédat "Beaux Yeux", un revenant et un ermite240 qui surgissent pour vitupérer 😉 , du muscadet comme du chemin de Compostelle …
… la voilà l’odyssée Jacques !
Nicolas, si Harrison a pompé, il n’a fait que pomper un joli cliché, certes, mais un cliché quand même.
Paul, vous avez raison, c’est une vraie odyssée, tous ces échanges. Parfois, j’ai de la peine à suivre, je l’avoue. Que vient faire Madame Simon (existe-t-elle ?) ici ?
On reste dans le cliché mais mes lectures adolescentes (combien d’autres comme moi ?) doivent beaucoup à Jim Harrison pour l’irruption de Dalva dans leur paysage.
La violence de l’innocence perdue, la pudeur cachant à peine la crudité. Les rites de passage, les secrets … Une fresque grandiose cachant en son sein la mise en lumière du fil acéré des chemins vers l’âge adulte, d’un homme seul comme de leur union en société.
Ce fut une belle nuit blanche.
Envoûtant …
Ce sont ces dérives joyeuses que j’aime sur ce blog d’une réjouissante richesse.
Pour Mme Simon, c’est une blague de potache …
Quant au contexte ! 🙂
Laurent,
Elena aux Crayères,d’une culture classique,grand pote de Jean-François Piège avec le talent et l’espièglerie en moins que ce dernier.Et que dire des tarifs pratiqués,digne d’un 3 étoiles!Filez tous chez Arnaud Lallement!
Laurent,
Elena aux Crayères,d’une culture classique,grand pote de Jean-François Piège avec le talent et l’espièglerie en moins que ce dernier.Et que dire des tarifs pratiqués,digne d’un 3 étoiles!Filez tous chez Arnaud Lallement!
Laurent,
Elena aux Crayères,d’une culture classique,grand pote de Jean-François Piège avec le talent et l’espièglerie en moins que ce dernier.Et que dire des tarifs pratiqués,digne d’un 3 étoiles!Filez tous chez Arnaud Lallement!
Elena est surtout une sorte de dauphin de Ducasse …
M Henry: pour les adresses on se débrouille pas mal tout seul
Yves,
J’aime bien les points de vue de Pascal Henry, pour ma part !
Excusez moi le mexicain mais je viens de m’apercevoir que j’ai commis une grosse faute: "tout seuls!! scusi!!!
Et big Jim, évidemment, passé à la trappe. Tout le monde s’en fout… Has been ?
Al Dente,
Je me suis contenté de relayer une critique …
Pas lu ce livre.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Moi aussi j’aime bien ses avis au Pasacl mais si on ne taquine pas les pros, à part discuter des jolies filles qu’est ce qu’il nous reste???
au fait le Grand Jacques est il un authentique Spinoziste 😉
"Le grand Jacques" est déjà en route vers de nouvelles aventures messieurs, tenez vous le pour dit. Toujours avoir un coup d’avance, très important.
Yves, des fois ce n’est pas tout mal de parler des jolies filles aussi, non ?! Enfin… leur parler directement c’est encore mieux je crois…
😉
(réécouter "j’aime les filles" de Dutronc…)
La critique, a généralement bien accueilli « Une odyssée américaine ». Quant à l’article dans Télérama, il s’agit d’une exécution très sommaire, commise peut-être par une des ces féministes radicales dont Harrison craignait les réactions plutôt aux Etats-Unis. Mais peu importe, finalement.
J’avoue volontiers être un inconditionnel de cet écrivain – j’ai lu tous ses livres, certains plusieurs fois, souvent en anglais et en français. « Une odyssée américaine » n’est certes pas le meilleur mais il ne m’a ni ennuyé, ni déçu. Pour la simple raison que j’y ai retrouvé ce qui fait la typicité de Jim Harrison : un style à la fluidité élégante, tour à tour ciselé ou pimenté, précis ou foisonnant d’images improbables, toujours en alerte sur le fil du rasoir. Et puis cette capacité permanente à l’autodérision, et son corollaire, une cocasserie tonique. Pour moi, la griffe des grands.
Harrison a écrit « Une odyssée américaine » immédiatement après « Retour en terre », sans la moindre transition, comme un exutoire au spleen qui l’habitait au point final de son roman précédent. Il ne faut guère s’étonner alors que ce périple-là n’ait pas la profondeur des suites flamboyantes que sont Dalva/La Route du Retour et De Marquette à Veracruz/Retour en terre.
À l’instar des vignerons d’exception – ceux qui ont naturellement imposé leur empreinte, leur caractère, leur talent sur la durée – Jim Harrison peut avoir un millésime plus difficile. On ne va pas arrêter de l’aimer pour autant.
Il en est donc en quelque sorte des livres comme des vins.
Des critiques à lire prudemment.
Des intimités qui ne s’évaluent pas seulement sur une échelle numérique aride.
Des points de vue humains sur des productions humaines …
Il faut choisir…
Je me souviens d’un "motel de truckeur" perdu quelque part dans le Montana, je me souviens d’un "casse-croute" au bord d’une route dans le Dakota et des forêts qui entourent Sault-Ste-Marie, des lieux qui même pour une femme de l’Amérique me semblaient irréels. Je me souviens de "station service" au sol de sable jaune, où erraient en liberté de gros chiens jaunes aussi. Ils reniflaients les mollets d’hommes immenses aux cheveux noirs luisants qui avaient l’air d’être nés à une autre époque. C’était l’an 2000 pourtant…
C’est quand j’ai vécu un mois en France que j’ai compris, que j’ai revisité tous les auteurs français lus depuis mon enfance avec un autre regard.
Harrisson ……a besoin d’être vécu pour constater combien, comment son regard, ses mots, et surtout le rythme de son écriture est juste. Aux premiers pas dans cette Amérique profonde vous le retrouverez…mais avant …
Jeanne
Il y aura aussi parmi ses lecteurs ceux qui ont été paysans et qui savent que nulle part alors on ne reste étranger au paysage et à ce qui l’habite, toujours et partout encombré de soi-même et de la simple évidence de ceux qui y sont encombrants : les humains de rencontre, qui portent tous leur part de séduction, de dégoût, de fatigue, d’exigences…
Ce livre parle plus et mieux de ma vie que tout autre que j’ai lu (ou presque). Pour être extrême, je rappellerai qu’on a parfois le choix entre une chèvre et rien. Camilleri en a très bien parlé dans une de ses nouvelles.
Les humains qui n’aiment rien qu’eux mêmes sont tellement encombrants nous rappelle ce livre. Reste alors le loisir d’être un autre Cliff, soi-même, et de savoir où peut vivre le bonheur simple d’un homme comme lui, un homme comme moi.
Ces hommes là, vous n’en rencontrerez plus beaucoup. Il faut du courage pour ça.
Je ne suis pas surpris que cent faces de ma propre vie vous ennuient. C’est même peut-être une confirmation qu’un haiku n’est réellement perçu que par le lecteur, la lectrice qui a rencontré très exactement le même moment de la même émotion.
Il est des livres du réel. Pas pour exposer, pour promettre, pour démontrer. Juste pour partager.
Je suis de ceux à qui Harrison a parlé. J’ai ce vécu qui le comprend, qui l’accompagne tout au long de ce livre.
Et osez songer qu’Harrison est vieux. Je m’y prépare. Je comprends ce qu’il veut laisser de lui dans ce livre.
Navré que vous y soyez étranger.
Je trouve discutables les trop belles images qui accompagnent ce sujet du "Grand Jacques"…
Ou plutôt que trop belles, les images d’un seul domaine du livre.
Pas une seule truite, pas un seul oiseau, pas un seul cul monumental et ami…
Qu’avez-vous compris de ce livre qui n’est pas une ode aux paysages sublimes de l’Amérique?
La boue y est si présente… dans ce sud étranger.
L’eau pure?
Et l’alcool?
Jeanne,
il ne s’agit pas d’Amérique profonde.
Harrison parle ici d’un monde vrai qui porte le regard simple de la Terre sur la pitoyable attitude des humains qui ne la rencontrent pas.
Il faut un jour penser que le conflit Israélo-Palestinien serait plus rapidement résolu en confiant les rênes des deux états à des planteurs d’oliviers ou de citronniers plutôt qu’à des hommes politiques où des polémistes de tous poils.
Un monde simple qui rencontre la simple vérité des rivières propose des solutions simples, et parfois évidentes.
Oui, Harrison est Juste.
Pour ceux qui ne cosmétisent pas ce monde…
J’ai eu du mal à finir les derniers. Celui-ci je ne l’ai pas lu. J’ai pourtant tellement aimé les autres, mon auteur préféré durant ces dernières années. TEMPIER c’est bien, mais il y en a tellement d’autres formidables. PASSEDAT je l’ai fait, j’ai eu mieux mangé chez des gens de son niveau MICHELIN. Question de gout! Maintenant les "pseudo critiques intellos" je leur pisse au fion.