Surgit un grand gaillard, bronzé, détrempe sportive, les traits burinés par l'âge, visiblement affûté pour une course sérieuse.
Je l’interroge sur l’état des névés sommitaux.
Il confirme mes craintes. Parle de l’utilité d’un piolet, de crampons peut-être…
Le doute commencerait-il à me tarauder ?
Je m’apprête à quitter ce frileux, à tenter un baroud d’honneur lorsque j’entends une autre chanson avec une pointe d’accent anglo-saxon que je n’avais pas perçue initialement :
– Je n’avais pas l’intention d’aller de ce côté mais, si vous le souhaitez, nous pouvons tenter le coup et y aller ensemble !
Je m’apprête à quitter ce frileux, à tenter un baroud d’honneur lorsque j’entends une autre chanson avec une pointe d’accent anglo-saxon que je n’avais pas perçue initialement :
– Je n’avais pas l’intention d’aller de ce côté mais, si vous le souhaitez, nous pouvons tenter le coup et y aller ensemble !
Banco !
L'ami de John Harlin…
On s’ébroue, traverse des sentes forestières, gagne peu à peu de l’altitude.
La conversation roule sur la montagne, sa beauté, des dangers, les plaisirs de l’escalade, le trophée des Muverans, son couloir glauque qui remonte le Pacheu, le miroir d’Argentine…
Arrêt bref pour se désaltérer et scruter le ciel avec son manteau épais de nuages. Une buse nous survole. Nous continuons à parler de montagne ; soudain, cette évocation, ce souvenir, étrange et douloureux, dont l’écho se perd dans le silence…
– Je suis arrivé en Suisse pour enseigner à l’école internationale de Leysin. J’ai fait plusieurs courses avec John Harlin. Je devais d’ailleurs faire partie de l’équipe de logistique lors de la tentative qui lui coûté la vie à l’Eiger en 1966.
– Je suis arrivé en Suisse pour enseigner à l’école internationale de Leysin. J’ai fait plusieurs courses avec John Harlin. Je devais d’ailleurs faire partie de l’équipe de logistique lors de la tentative qui lui coûté la vie à l’Eiger en 1966.
Le trailer tiré de The Alps, le film qui met en scène John Harlin Jr sur les traces de son père à l'Eiger : c'est très "américain" mais les images sont somptueuses.
Ai-je rêvé ? Je demande à mon inconnu de répéter ce qu’il vient de me dire, de me donner des détails.
Le hasard, ce dieu farceur, a mis sur mon chemin, Niggel, un des amis de John Harlin au moment même où je suis en train de retravailler le texte, assez prémonitoire, que je lui avais consacré !
Comme si le destin nous avait donné rendez-vous ce matin-là du côté de Plan-Nevé…
On a fini par arriver là-haut, dans la neige et le froid : il faut encore s'occuper du feu !
Il n'y a pas de coïncidences. Il n'y a que des hasards que, parfois, nous mettons toute une vie à interpréter.
La course départ de Pont de Nant (1253 m). Le sentier jusqu’au refuge (2282) est très bien tracé. Actuellement, les névés sommitaux sont encore bien fournis. Equipement "montagne" et prudence requis. Compter encore 2 à 3 semaines avant que l'itinéraire soit totalement en conditions.
Horaire compter 2h30 pour la montée.
Ambiance montagne sauvage avec une très belle perspective sur les Diablerets, Argentine, Grand Muveran et région du Chablais.
Au retour, arrêt obligatoire à l’Auberge du Pont de Nant où, David Favre, un ancien de Roland Pierroz propose une cuisine originale à des prix d’une grande aménité. Petite carte des vins sympa (Devayes, P.A. Meylan, Hortus, Gauby, etc.).
Ambiance montagne sauvage avec une très belle perspective sur les Diablerets, Argentine, Grand Muveran et région du Chablais.
Au retour, arrêt obligatoire à l’Auberge du Pont de Nant où, David Favre, un ancien de Roland Pierroz propose une cuisine originale à des prix d’une grande aménité. Petite carte des vins sympa (Devayes, P.A. Meylan, Hortus, Gauby, etc.).
David Berger et ses desserts : il fait même un soufflé à la Chartreuse.
Auberge du Plan de Nant
1888 Les Plans-sur-Bex
Téléphone 024/498.14.95
Fax 024/498 34 90
e-mail : info@pont-de-nant.ch
6 Comments
Voilà un sourire perrinien qui mérite un 10/10.
Un jour, tu écriras les hasards de tes rencontres : tu seras toi-même surpris par ce qu’ils représentent !
Quelle belle journée dans la nature…la montagne donne tellement de force!
A lire, peut-être : Eiger, la dernière course par Joe Simpson
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ! ! !
Heureux de te voir reprendre la route des cimes, Jacques.
Pus de 1000 m de dénivelé, avec l’entrainement resto que tu as, c’est pas mal.
Apparemment, c’est Einstein qui avait dit cette phrase, décidément le plagiat se retrouve partout. Cette dame aurait dû citer sa source, ça n’aurait enlevé à son livre.
"Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito." (Albert Einstein)
conscience.33.free.fr/Tex…