Jésus-Christ s’adresse directement à Jean. Sa voix va jaillir des entrailles de la roche et dicter à l’apôtre un des textes les plus étonnants – et des plus contestés – de l’histoire de la chrétienté : l’Apocalypse ! Le livre des révélations, du dévoilement des fins dernières, du Jugement dernier…
Cave de l'Apocalypse, Patmos, 7 avril.
Ce récit d’une vision, étrange, hanté, aux frontières de l’hallucination, pose de nombreuses questions. A commencer par celle de l’authenticité et de la vision et de son auteur …
Les précautions rhétoriques sont d’ailleurs là pour tenter de le légitimer comme vérité absolue.
L’écriture témoigne de ce qui fut. La prophétie formule la réalité. Ce qui est couché sur le papier est travail de mémoire autant que prescience de ce qui va arriver.
« Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver après elles » (Apocalypse chapitre 1, verset 19).
Les précautions rhétoriques sont d’ailleurs là pour tenter de le légitimer comme vérité absolue.
L’écriture témoigne de ce qui fut. La prophétie formule la réalité. Ce qui est couché sur le papier est travail de mémoire autant que prescience de ce qui va arriver.
« Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver après elles » (Apocalypse chapitre 1, verset 19).
Avec Jean, l’écriture entre à la fois dans l’espace du sacré et de la fiction. Jean l’apôtre va écrire sur le mur de la grotte de Patmos. Ou plutôt : il va dicter à son disciple, Prochoros, le texte qu’il entend sourdre des profondeurs…
Qui est ce Jean de Patmos traversé par le souffle de l’inspiration ? Est-il vraiment Jean, le disciple préféré du Jésus ? Celui auquel ce dernier confiera sa propre Mère ?
Ou un Jean différent, imprécateur, vengeur, fondamentalement désespéré, au point de vouloir la Fin du monde ?
Qui est-il ce Jean de Patmos qui, s’adressant dans cet ouvrage aux sept Eglises d’Orient, aux Juifs comme aux incroyants, prétend les convertir, parler à la place du Messie et dire les signes de son avènement ?
Un avatar de l’apôtre originel, transformé en vieillard atrabilaire par le ressentiment ?
Ou est-il un autre Jean, différent, insaisissable, une énigme ?
Qui est-il ce Jean de Patmos qui, s’adressant dans cet ouvrage aux sept Eglises d’Orient, aux Juifs comme aux incroyants, prétend les convertir, parler à la place du Messie et dire les signes de son avènement ?
Un avatar de l’apôtre originel, transformé en vieillard atrabilaire par le ressentiment ?
Ou est-il un autre Jean, différent, insaisissable, une énigme ?
L’Evangile selon St-Jean et l’Apocalypse sont en effet si fondamentalement éloignés l’un de l’autre qu’il est permis de douter leur auteur soit une seule et même personne…
D’une œuvre à l’autre, on passe, comme le rappelle Lawrence, auteur d’une « autre » Apocalypse, du christianisme originel, celui des forts et des aristocrates au christianisme du ressentiment, du triomphe des faibles et de la culpabilité. Celui qui tente encore aujourd’hui d’imposer maladroitement son règne…
D’une œuvre à l’autre, on passe, comme le rappelle Lawrence, auteur d’une « autre » Apocalypse, du christianisme originel, celui des forts et des aristocrates au christianisme du ressentiment, du triomphe des faibles et de la culpabilité. Celui qui tente encore aujourd’hui d’imposer maladroitement son règne…
A Patmos, on vient de très loin pour visiter cette grotte d’où la vision s’est absentée, celle d’un dieu vengeur et d’un prophète extatique, un illuminé, qui vit un ange debout, un pied sur la terre, un sur la mer, un livre à la main.
Que sait-on vraiment de ce texte, de celui qui l’écrivit ? Sinon que, devant un tel excès, il se résolut, peut-être, à dévorer sa propre création ?
Que sait-on vraiment de ce texte, de celui qui l’écrivit ? Sinon que, devant un tel excès, il se résolut, peut-être, à dévorer sa propre création ?
« Et j’allai vers l’ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends-le et avale-le, il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.
Je pris le livre de la main de l’ange, et je l’avalai ; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l’eus avalé mes entrailles furent remplies d’amertume. »
(Apocalypse chapitre 10, versets 10 et 11).
Oui, mais alors quel est le livre que nous lirions aujourd’hui ?
« Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. »
(Apocalypse chapitre 20, verset 12)
Allez, j'arrête ici avec ces questions d'actualité en ce lundi de Pâques et vous adresse un grand bonsoir de Pythagorion , île de Samos, d'où le célèbre Pythagore, "prédit par la pythie", prit son envol philosophique !
9 Comments
Merci Jacques de partager un peu de ton voyage.
Ces hauts-lieux charges d’histoire ont la faculté de transcender et d’exalter le voyageur.
La magie des générations disparues est toujours présente comme si les âmes des anciens habitants avaient une emprise sur nos sensations. Et la connaissance de l’histoire de ces lieux que l’on visite grave dans notre subconscient des sentiments très profonds et particuliers.
Bon séjour.
Michel.
…plus douce que le miel http://www.youtube.com/watch?v=v...
Une question, cher Jacques, que je me pose en te lisant régulièrement, c’est de savoir combien de temps pour photographier, filmer, penser, écrire, mettre en forme "web" et publier tu passes quotidiennement. Tout cela sans "nègre"
Moi qui peine à tenir aussi un blog y consacre un temps fou.
En outre, j’ai envie de connaître ton adresse à Patmos et après Séville, ce serait une bonne idée.
Amicalement.
Bonjour Daniel, à toi qui vis aussi des moments palpitants à Séville ! On me pose souvent cette question, du temps consacré à Mille Plateaux.
Un autre ami m’a même demandé si on m’avait "cloné", si j’étais pluaieurs, etc… J’y réponds volontiers : oui, ça prend du temps mais ce temps est un privilège, un moment de pure contemplation. Sur quoi l’ai-je gagné ? Sur le temps perdu, à des fariboles, des choses futiles, des impatiences, des principes de désorganisation, sur les chronophages enfin… Sur le temps du sommeil aussi. Un peu…
Et puis, avec le temps, j’ai appris à m’organiser, à écrire efficace, direct, rapide. Et tout dépend ultimement de l’énergie que vous, chers lecteurs, me donnez ! Alors, continuez, faites du buzz !
A voir aussi : http://www.dailymotion.com/video...
Jacques,
Les voyages par procuration font un bien fou au corps et à l’esprit.Vagabonder à travers vos pas illumine un peu mon quotidien,merci.
Superbes récits grecs, Jacques …
Puisque je disais mon admiration pour Jean Biès il y a peu : http://www.le-livre.com/index.ph...
Pascal, vous m’en voyez ravi. Si ce blog existe, c’est pour ça, pour ces instants partagés. En revanche, je n’ai pas grand chose à raconter concernant mes expériences culinaires dans les îles grecques. De la salade grecque à foison et du poulpe (le plus souvent carbonisé). J’ai bien réussi à pêcher quelques oursins mais, sentimental, je n’ai pu me résoudre à les trancher et je les ai remis à la mer…Sur la Grèce, voici aussi ici : http://blog.cavesa.ch/index.php/2007/07/28/79845-a-la-peripherie-du-monde-grec
VOICI LA SEULE ET UNIQUE SOLUTION FACE A LA CRISE MONDIALE ACTUELLE :
perso.nnx.com/ianaywon
Merci de faire tourner cette information.AMITIES A TOUS!!!