Un très joli cornalin de robe foncée, sur le fruit, assez concentré, à la finale tonique, menée par une importante vivacité. Ce vin présente un archétype de l’expression variétale d’un cornalin parfaitement réalisé.
Cornalin de Vétroz 2007, Cave du Vieux Moulin, Romain Papilloud
Il ressemble beaucoup au précédent avec, cependant, un peu moins de définition aromatique à ce stade. Cela est sans doute dû à une légère réduction, fréquente sur les cornalins jeunes (la réduction n’est pas toujours facile à dompter sur ce cépage: pour preuve, passablement de vignerons se sont mis à l’élevage en fût). Quelques mois de cave remettrons probablement tout en place !
Cornalin fût de chêne 2007, Philippoz Frères
Elevé en fût de chêne, ce cornalin se montre fidèle au style Philippoz avec pas mal d’extraction en bouche et des tannins puissants. Ça peut parfois coincer sur certaines cuvées (finales sèches) mais ce n’est pas le cas ici et cela donne un joli vin corsé, sur un versant oriental plus que fruité et qui ira très bien en accompagnement d’un traditionnel gibier.
Cornalin Sélection Rochat 2006, Defayes et Crettenand
Ce vin friand, digeste, doté d’un beau volume d’arômes, est réalisé en cuve avec beaucoup de doigté. Un vin de plaisir immédiat, de restauration. On y perçoit bien le style du millésime 2006, marqué en Valais par du foehn en fin de cycle végétatif, ce qui a renforcé le côté mûr, voir un peu cuit du fruit.
Cornalin 2006, Philippe Darioli
La robe est un peu fatiguée et le vin semble dans une phase difficile à ce stade, avec un fruit légèrement éteint et un profil très marqué par l’élevage. Il faudrait le revoir dans quelques mois…
Cornalin Domaine Saint-Théodule 2006, Les Serpentines, Gérald Besse
Robe atramentaire, nez fortement réducteur à l’ouverture, boisé présent accompagné d’un reste de carbonique : on découvre ici un vin issu d’un élevage très peu interventionniste, sur une matière première de qualité. Un peu brutal pour l’instant, très moderne dans son approche, ce vin doit être aéré avant le service ou gardé quelques années en cave car il en a les moyens.
Cornalin Quintessence 2006, Benoît Dorsaz
Un peu sur le retrait au premier nez, marqué par des nuances lactiques, orientales avec un fruité plutôt discret, ce vin se distingue par sa bouche élancée, fuselée, tonique et minérale, sensation que l’on a pour la première fois depuis le début de la dégustation. On pourrait cependant se demander si, sur un millésime comme celui-là, l’élevage n’est pas un peu trop long…
Cornalin Carmin des Pierres 2006, Claudy Clavien
Un beau nez complexe, à la fois fruité, boisé, épicé et une bouche stylée, de belle allonge, franche dans ses saveurs. Finale assez riche pour cette cuvée qui représente, année après année, une valeur sûre.
Cornalin 2006, Nicolas Zufferey
Produit à quelques centaines de mètres du précédent, sur un terroir réputé pour sa chaleur, il s’en distingue par un profil plus solaire, avec des côtés bois secs et fruits à l’alcool. Dotée d’un très beau volume dès l’attaque, la bouche se termine toutefois de manière un peu linéaire.
Cornalin Viouc 2006, Maurice Zufferey
Fidèle au style du domaine, ce vin se montre tonique, serré, presque tranchant dans sa forme de bouche. Plus austère que ses pairs, il plait par sa fraicheur aromatique, son style sans concession et sa longue finale ciselée. Trois fûts produits dont un neuf et deux nettement plus anciens. A noter que Maurice Zufferey est l’un des premiers à avoir misé sur le renouveau du cornalin puisqu’il en produit depuis le début des années huitante.
Cornalin Saint-Léonard 2006, Marie-Bernard Gillioz
Ce vin se situe dans un registre assez différent de ses pairs, avec des notes minérales, de cendre, de schiste, d’ardoise et de poivre. La bouche, très allongée, d’une grande précision, se montre un peu sévère pour l’instant : elle demeure dans le style habituel du domaine. Bon potentiel de garde. La petite note caramélisée en finale rappelle en quelque sorte le caractère chaleureux du millésime 2006.
Cornalin Clos des Montzuettes 2006, Domaine Montzuettes
Une robe très foncée, un nez comme une grande corbeille de fruits noirs, une bouche souple mais concentrée, aux tannins très fins, satinés, bien marqués par l’élevage. Un très joli vin, assez lisse, idéal pour la restauration. Il pourrait cependant montrer un peu plus de caractère…
Le tout premier nez est marqué par les notes d’eucalyptus et de géranium signe d’une vendanges de très grande maturité et d’un boisé floral appuyé. L’aération fait ressortir de multiples strates de fruits, de bois précieux et d’épices. La bouche développe une très grande puissance, une trame aux tannins serrés, parfaitement cadrés sur une matière vineuse qui se prolonge sur l’une des plus longues finales de la soirée.
Cornalin 2005, Grand Brûlé, Domaine de l’Etat du Valais
On passe, avec ce vin, sur un millésime très réussi en général pour le cornalin et bien différent de 2006. Le nez est dégagé, sur des notes de coulis de fruits, de fleurs séchées, d’épices douces. La bouche est au diapason, assez riche en alcool, fluide dans un premier temps puis resserrée par des tannins un peu fermes en finale. Rétro légèrement rancio pour ce bon cornalin qui se situe toutefois en cran en dessous des meilleurs.
Cornalin Champmarais 2005, Jean-René Germanier
Cette cuvée est issue d’une jolie parcelle d’1 ha située en début de coteau, en dessous du village de Saint-Séverin. Vinifiée de manière très ambitieuse par Gilles Besse (l’entier de la vinification a été effectuée en demi-muid neuf, comme certaines micro-cuvées de Bordeaux), elle est issue d’une excellente matière première, ramassée à grande maturité (103 °Oe). Le vin est très boisé, oriental, marqué par des notes de laurier, de garrigue et la bouche, souple, crémeuse, offre une grande puissance. Un vin qui ne fait pas dans la dentelle et dont le cépage serait sans doute difficile à replacer à l’aveugle…
Cornalin Vieilles Vignes Cœur du Clos des Corbassières 2005, Dom. Cornulus
Rubis foncé mais pas noir. Le nez présente un profil très mûr, on sent quasiment le côté aride de ce terroir d’exception. Notes de fruits confits, de bois sec. La bouche est fuselée en attaque. Elle développe une grande vinosité en évolution, tout en conservant sa vivacité et se termine sur une finale opulente, aux tannins très serrés et à la longue finale minérale. Un vin certes très riche, comme souvent chez Cornulus, mais admirablement magnifiée par le terroir et l’âge de la vigne (environ 50 ans).
Cornalin 2004, Pierre Robyr
Ce cornalin vinifié en cuve présente une légère réduction qui s’estompe rapidement à l’ouverture. On perçoit un vin sapide, friand, doté d’une jolie vibration de fruit en bouche, tout en développant des notes légèrement caramélisées, comme passablement de cuvées issues de cette région (Sierre). La finale est enjouée et laisse paraître un fruité originel, non transformé par l’élevage sous bois.
Cornalin de Sierre 1998, Denis Mercier
Et pour finir, que devient un cornalin de noble origine après presque 10 ans de cave ? Et bien, dans ce cas, un vin sur les fleurs séchées, le cachou avec une bouche large, ample, volumineuse, encore très légèrement sur le géranium en évolution et qui se termine en une longue et jolie finale d’âtre froid. Un beau vin qui a bien évolué et qui possède encore un potentiel de quelques années devant lui.
9 Comments
Merci pour ces pistes …
Bu un beau Cornalin 2000 de Zufferey, que j’avais imaginé être un pinot noir bourguignon.
Vinification en vendange entière ?
Pour moi le cornalin est un cépage qui me parle, pour deux raisons.
-C’est mon ami et regretté Michel Allard qui me l’a fait découvrir, il y a déjà quelques années de ça…
-Le cornalin est très proche du persan, cépage emblématique de la Savoie.
Jusqu’en décembre dernier, j’ai cru que c’était le même cépage.
Mais José Voulliamoz, par ses recherches avec l’ADN m’a enlevé mes certitudes.
Merci, Michel
Jamais rencontré ce cépage à ce jour … (mais croisé le gringet).
Synonymes : Princens, Becuette, Petit-Becquet, Posse de chèvre …
lescepages.free.fr/persan…
Je suis passé au domaine le we dernier, guidé par l’ami Laurent Probst.
Philippe Darioli Cornalin 2007 : 15,5/20 – 28/11/08
Comme chez MB Gillioz, le cépage offre une tournure farouche, plutôt vibrante, sur le cassis, la griotte, la ronce, la violette, les épices, la réglisse. Ce fruit croquant rappelle un peu Gevrey. Bouche qui fait sens, nette, suffisamment dense pour le coup, avec de la respiration.
Au domaine également :
Marie-Bernard Gillioz Cornalin 2007 : 14,5/20 – 28/11/08
Autant le pinot et la syrah laissent de marbre (cf. les canons bourguignons et rhodaniens), autant ce cornalin jouit d’une indéniable personnalité. Senteurs sauvages, un peu empyreumatiques, de violette, de fumée. Connotation rustique, un peu comme pour un carignan.
Le cornalin comme on le connaît aujourd’hui au Val d’Aoste n’est-il pas l’équivalent de l’Humagne rouge au Val d’Aoste? (c’est ce quej’ai bien retranscrit d’après ce que Constantino Charrères m’a dit, je me suis peut-être trompé cela dit…)
Pour simplifier et pour clarifier. Il y a deux Cornalins. Le Cornalin du Valais (issu d’un croisement naturel entre le Mayolet et le Petit Rouge), donc probablement né dans le val d’Aoste. Le Cornalin du Val d’Aoste que l’on connaît en Valais sous le nom d’Humagne rouge.
Voici un reportage intéressant de Paul Vetter sur l’un des « sauveurs » du Cornalin, Charles Caloz dont Maurice Zufferey a repris la cave il y a un quart de siècle.
http://www.dailymotion.com/video...
Pour les amateurs de cornalin, rendez-vous pour:
Le Temps du Cornalin, 5e édition
Samedi 18 septembre 2010,
de 10h30 à 22h, à Flanthey (VS, au-dessus de Sierre)
Le clocher étant au milieu du village, les 13 vignerons-encaveurs de Flanthey seront rassemblés autour de l’église!… Ils y proposeront leurs cornalins ainsi que quelques autres crus 2009, une année que les spécialistes prédisent déjà comme «exceptionnelle»!
Trois encaveurs d’outre-Sarine, invités d’honneur, proposeront également leurs meilleurs vins,
en particulier leurs pinots noirs:
• la Winzerkeller Strasser,
• la cave Jürg Saxer (où œuvre Stefan Gysel, vigneron suisse de l’année 2009)
• et Nicole Staubli.
Restauration de 12h à 22h, non-stop
(chasse, raclette, etc. / fromages de l’alpage de Mondralèche, pain au cornalin, etc.).
En fin de journée, l’accordéonniste fera danser les plus enjoué(e)s!
(En cas de mauvais temps, la manifestation est déplacée à la salle polyvalente.)
http://www.letempsducornalin.ch
Petite erreur de patronyme, la cave Saxer ne sera pas celle de Nadine Saxer et Stefan Gysel (et de leurs parents/beaux-parents) mais celle de leurs cousins, de la cave Weingut Saxer de Nussbaum.
Mais cela n’enlève rien à leur qualité puisqu’au dernier Grand Prix du Vin suisse, la cave Weingut Saxer est lauréate dans les Pinots noirs avec sa Sélection Barrique Nussbaumen 2007.