– l’histoire et les lieux (du monde grec au monde romain)
– le vin et les lettres (ses relations avec les écritures sacrées)
– le monde antique (les mythes, le rapport du vin à la philosophie, les codes du banquet, etc.
Connaissez-vous par exemple le symposarque ? Celui qui, chez les Grecs, décidait du dosage d’eau et de vin, du nombre de coupes que chaque convive doit boire à la fin du banquet. Certains d’entre eux, férus en harmonie dionysiaque, ont mis en évidence trois accords pour le mélange du vin et de l’eau : la quinte, la tierce et la quarte.
Les Grecs étaient des gens de mesure et boire du vin pur (oinos akratos) était pour ces derniers un signe de démesure (hybris). Grands buveurs et, surtout, buveurs de vins purs, les Scythes étaient du coup associés à la barbarie au visage inhumain.
Avec le Moyen Age se développe la fonction eucharistique, s’affine la fonction du vin liturgique et, même, mystique. On y croise d’authentiques pèlerins, des forces qu’il faut restaurer, des moines inspirés qui n’ignorent rien des plaisirs de la table, qui ne se contentent pas toujours d’une hémine de vin par jour (27 centilitres), des philtres d’amour, toute une stratégie et des manières, par le vin choisi, sa qualité, son goût, de marquer la façon dont on entend honorer ses hôtes. Toute une dialectique du goût qui est en passe de s’affiner, articulée autour de cette unique question : comment marquer les différences ? 1. La couleur. 2. La saveur. 3. L’odeur. 4. La puissance et la consistance. 5. La force. Nous apprend Le Secret des secrets, paru vers 1300.
Un histoire passionnante à déguster sans aucune modération. Dans la foulée des grandes fresques de Lachiver et de Dion, cet ouvrage collectif constitue la synthèse la plus aboutie à ce jour de l’histoire de la vigne et du vin dans ses relations avec la religion, la philosophie, la littérature et l’économie.
Une lecture indispensable pour tout amateur de vins et une façon de relativiser aussi les positions dominantes et définitives qui, en réalité, qui ne sont que transitoires. Dans cette perspective, le bruit fait récemment autour du « mythe Parker » relègue l’événement au rang d’épiphonème.
Bonne lecture. J’ai un autre livre sur le feu, Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel…
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