Je chante sur des routes sans parapets, des nuits inouïes,
des tam-tams de désespoir prodigieux.
Je chante sur des rythmes, des clameurs,
l’invisible déchirure :
des tam-tams de désespoir prodigieux.
Je chante sur des rythmes, des clameurs,
l’invisible déchirure :
ce mince sillage de la beauté
que laisse
une femme
derrière elle
que laisse
une femme
derrière elle
Je chante au dedans.
Avec cette voix qu’on me prête,
celle d’un chat qui se noie,
celle de toutes les femmes
qui jamais
ne cessèrent
de chanter
Je me demande pourquoi
je ne vois pas ce que vous voyez
Mon cœur,
mon tendre cœur
qui bat.
Le cœur du monde,
l’espace intérieur.
mon tendre cœur
qui bat.
Le cœur du monde,
l’espace intérieur.
De qui suis-je le chant ?
De qui ai-je rêvé
un jour…
de vous, perdus, au milieu de la musique ?
J’habite au-delà de ces frontières
Je creuse des puits sans fond
J’invente des clameurs
Je capture
J’illumine
Je froisse les ailes
de la nuit
J’écris sur des nuages
qui vous ressemblent
Je m’appelle A. Puis B.
Comme Beth.
Beth Gibbons.
Portishead, Magic Doors
14 Comments
http://Www.youtube.com/watch?v=pcr-DtTyOio
J’aime bien ce petit côté Patti Smith jeune, mais en moins rebelle.
Glory Box revisité : http://www.youtube.com/watch?v=b...
Que pensez-vous, Dr Freud, de l’attrait qu’exerce les chanteuses rock sur Jacques Perrin?
– Hmm,Hmm! Les femmes, c’est le continent noir.
Armand : ce brave docteur ne changera rien à l’affaire. Parce que ces rockeuses sont belles et vivantes. Tu connais mon tiercé : Janis Joplin, Grace Slick, Patti Smith. Mais, rassure-toi, je parlerai des chanteurs également : Jim Morrison (il est dans mon prochain livre) et les autres.
Wouaou ! la video, Magic doors, j’aime beaucoup ! Belle découverte !
Elle est belle, Beth… comme vous la décrivez… Et puis zut. Je ne change rien.
Cher Jacques, aujourd’hui je doit me lancer,
c’est plus fort que moi, Je vais faire un
"coming out" .
Oui, il y a bien un mystère Perrin
Cher Jacques , voila l’homme le plus raffiné que je connaisse, m’éblouissant chaque jour de sa culture parfaitement intégré en une démarche philosophique globale et non académique.
Me redonnant régulièrement espoir en ce monde, ou le concept de civilisation est presque devenue une injure.
Mais voilà, il y a la musique ou la mus "hic"
Ce même homme , objet de mon admiration
qui ne voit pas qu’en musique aussi, il y a plus haut, plus noble, plus difficile, plus juste, parce que plus vrai de la profondeur des sentiments humains.
L’homme semblait bien sur la piste avec le jazz, mais il se relâche, et s’émeut principalement de jeunes filles pleurnichardes….
je comprends la sincérité de chacun dans l’émotion de sa relation à la musique et je la respecte, comme je respecte l’amateur de dôle diluée ou celui de chardonnay ultra boisé, son émotion n’est elle pas sincère ? mais la sincérité du propos peut elle tenir de substance a celui ci ?
Merci, cher Jacques de ne pas être parfait…
Du coup, nous nous sentons plus proche.
Affectueusement
Manuel
Merci Manuel pour ce très beau post, émouvant ! Vous avez tout dit ! Rien à ajouter… Je dois être un peu fleur bleue, imparfait (beaucoup), "emotionnaly undone". J’aime ces voix de chats qu’on écorche, les petites fêlures des chanteuses de rock. Vous avez raison concernant Beth, elle pleurniche… Comme pleurnichait Kate Bush (qui émut Peter Gabriel : allez savoir pourquoi on est ému par ces larmes faciles dans la voix… Cher Manuel, revenez souvent nous poster des commentaires de cette trempe. On avancera vers la lumière…
Vous m’enlevez Fleur bleue des doigts; me reste Novalis. Cruel.
Manuel, diriez-vous d’un chanteur qu’il est pleurnichard, geignard ? Moi, je la trouve adorable Beth Gibbons et Portishead a un son unique !
All mine : http://www.youtube.com/watch?v=v...
Orelie,
Je le dirais peut-être de Vincent Delerm …
Oui, mais un peu "binaire" votre commentaire Manuel. Aimer les félures musicales de ces félées aux vies courtes souvent, extrêmes parfois, ce n’est pas, de grâce, moins haut et/ou moins noble que de s’abîmer dans les tourments – souvent – de Schubert, sans parler de Chopin, de Mozart parfois et de bien d’autres "fragiles", plus classiques et de meilleur ton.
Vous dire que j’aime les brisures et les brisé(e)s qui geignent dans les deux "genres". Ce qui m’évite peut-être mais ce n’est pas une posture de ma part, de rester un peu coincé dans le "blanc" et de vilipender le "noir"…
Amicalement.
Christian.