Pour d’autres femmes, terriblement adéquates.« Elle ne pleure pas. Elle aurait peur, même, de s’envoler, par cette fenêtre, de n’avoir pas plus de poids qu’un oiseau. »
Je ne vous raconterai pas cette histoire, ordinaire presque, sauvage, térébrante.
J’aimerais, par ces lignes, saluer cette élégance dans le désarroi, la pureté qui traverse ce livre de Marie Depussé : est-ce qu’on meurt de ça :
«Au bas de l’escalier, l’Anglais eut une élégance qui répondait à la grande élégance du vent : you are beautiful, dit-il, comme on salue la tempête."
J’ai déjà parlé ici de l’œuvre de Marie Depussé, découverte récemment. C’est également une des raisons d’être de ce blog, la mise en exergue de livres forts, uniques ; constellations silencieuses, à l’écart de la rumeur médiatique qui consacre souvent ce qui, demain, ne sera que souvenirs pétrifiés sur l’estran.
Le livre Marie Depussé, est-ce qu’on meurt de ça, P.O.L.
A lire aussi du même auteur :
Dieu gît dans les détails (magnifique livre sur le travail psychiatrique de Marie Depussé à la clinique de La Borde aux côtés de Jean Oury et de Félix Guattari).
Qu’est-ce qu’on garde, P.O.L.
Les morts ne savent rien, P.O.L.
6 Comments
Térébration [teʀebʀasjɔ̃] nom féminin
étym. 1540 ◊ latin terebratio
❖
■ Méd. Perforation chirurgicale ou spontanée.
C’est du violent, Grand Jacques !
Quelques nouvelles d’hivernales à venir ? Qui sont les Profit, les Boivin et autres fondus de notre époque ? Quels défis insensés se lancent-ils ?
Jacques , si tu le permets, je transmettrais à POL qui est un ami, tes compliments pour l’auteure.
Merci pour ces pistes, jacques !
Un autres livre fort, aussi brillant que méconnu, pour qui s’intéresse au voyage (intérieur) ?
Selon moi (et pas mal de connaisseurs), le plus beau livre sur l’Inde :
L’inde ici et maintenant, lettres du pays de l’être (Dervy) …
Erudition fulgurante, incarnée, (trop) confidentielle …
Ma rencontre avec Jean Biès fut un vrai bonheur.
Pour térébrant, l’homonyme concerne deux groupes d’organismes marins (des mollusques et des crustacés) pouvant à échelle macroscopique percer, creuser et dégrader les bois immergés voire des roches dures : tarets, pholades, limnoriidae.
Armand, très volontiers, d’autant que POL et moi avons un malentendu à dissiper…
Je viens de terminer "La nuit tombe quand elle veut" de la même auteure également chez P.O.L, avec l’envie immédiate de recommencer ma lecture.
Le récit ciselé dans la pudeur, l’infinie justesse et l’ellipse de l’accompagnement d’un frère en cancer.
Magnifique récit, lumineux et sombre à la fois, d’une humanité rare, servi par un vrai style d’écriture. Une plongée dans la maladie et la grande machine soignante bureaucratique, mais aussi l’affirmation des forces de l’amour !