On démarre avec un Chambolle-Musigny 2006 de très haut niveau, issu de la partie «village» de la Combe d’Orveaux (qui amène le fruit) et du climat Les Plantes (qui intègre l’éclat), en fait un premier cru, situé à côté des Charmes. Puis le Chambolle-Musigny 1er Cru Les Fuées, issu d’une vieille vigne d’une superbe plénitude avec une définition exacte du terroir et un air de parenté indéniable avec un Bonnes-Mares.
Le village de Chambolle-Musigny, vu du climat "Les Fuées".
On y arrive au Bonnes-Mares : le domaine Mugnier y bénéficie d’une bande de vigne étroite qui va du bas en haut du cru et qui associe donc les deux types d’argiles qu’on y trouve. Minéral, élancé, d’une très belle vibration, ce Bonnes-Mares révèle une grande complexité. Voici les Amoureuses, les grandes Amoureuses (clin d’œil à Rimbaud). Un vin marqué du sceau d’année en année, surtout chez J.F. Mugnier qui, visiblement, adore ce climat et sait en exprimer la quintessence. «Aux Amoureuses, on est dans un endroit particulier, baigné de lumière, confie Jacky Rigaux… L’excellente revue Le Rouge & Le Blanc dirigée par mon ami Paul Hayat vient d’ailleurs de publier dans son numéro de janvier une analyse passionnante du climat Les Amoureuses que je vous recommande.
J.F. Mugnier nous parle des Amoureuses : la magie est au rendez-vous !
Un cran au-dessus encore – comment est-ce possible ? – et l’on touche au sublime, au rêve ! Le Musigny dans toute sa splendeur, d’un raffinement incroyable ! C’est tout l’art de J.F. Mugnier que de réussir à exprimer avec une précision absolue le caractère sublime de ce climat, tant dans sa texture, son expression aromatique que sa forme fuselée, archétypique :
«S’il y a un endroit qui est particulièrement magique, c’est le Musigny. Il faut aller à mi-coteau ; c’est un lieu qui retentit d’une vibration particulière. Lorsque je suis dans le Musigny, je sens sous mes pieds l’héritage des générations, ces gestes qui se répètent depuis plus de mille ans. On ne peut qu’éprouver ici une émotion particulière, une responsabilité particulière. A la différence du Bonnes-Mares qui est en coteau mais plat, le Musigny, c’est une croupe, c’est exposé au vent et à la lumière, il y a une ambiance particulière ici.» (J.F. Mugnier)
On passe ensuite au Clos de la Maréchale, le cru le plus important du domaine, un Nuits St-Georges qui, venant après les fleurons de Chambolle, ne décroche pas et surprend par sa tenue et sa finesse. Certes son grain est assez ferme mais la finesse est là. Le Clos de la Maréchale – connu au 19e siècle sous le nom de Clos des Fourches – est d’ailleurs vinifié exactement comme les Chambolle, en finesse. «Beaucoup de producteurs de Nuits se sont plus à accentuer le caractère supposé des Nuits, le côté ferme et viril.»
Nous poursuivons cette dégustation époustouflante avec un Bonnes-Mares 2005, flamboyant, très droit et sensuel, le seul vin de la cave où le bois se perçoive un peu, avant de terminer avec un Musigny 2004 qui transcende complètement les caractéristique du millésime.
Un grand moment de civilisation et de passion partagée qu'une visite dans ce domaine qui figure aujourd’hui parmi l'empyrée de la Bourgogne !
Un grand moment de civilisation et de passion partagée qu'une visite dans ce domaine qui figure aujourd’hui parmi l'empyrée de la Bourgogne !
4 Comments
Incontestablement, dans le carré d’as de la Bourgogne rouge. Avec l’analyse du R&B, voilà un homme discret, sensible, avec un ego quasi inexistant, d’une modestie exemplaire, pétri de poésie retenue, qui réussit avec ses vins une des plus belles alliances de rigueur et de plaisir.
Et, Grand Jacques, ne nous dis pas que tu n’as point discuter montagne avec lui ?
Best
Amorce de bonheur – The Rain Song
Sometimes It Snows in April
http://www.youtube.com/watch?v=e...