Sur le plan des affaires, faudra voir… Ne le cachons pas : le marché est tendu et la mévente est parfois sévère (de l’ordre de 20 à 50 % pour certains domaines). S’il est rassurant de voir de nombreux visiteurs asiatiques se presser dans les tasting room, de nombreux domaines se plaignent du marasme sur le marché américain.
Comment exister au milieu d’une telle profusion ? L’appellation ne suffit pas, ça on le savait déjà depuis longtemps. Alors, on fait appel à son imagination, ou à celle des publicitaires. On explore la magie des mots. On convoque enfants, grands-parents, toponymes, souvenirs, fantasmes…
Celle-ci, je l'attendais au contour…
J’ai relevé au hasard quelques-unes de ces cuvées nouvelles aux patronymes parfois ronflants, entre tradition et modernité. Elle laissent un sillage oulipien. A vous de composer, si ça vous chante, un poème ou un traité d’astronomie en y intégrant le plus grand nombre de ces noms de cuvées : Chant des Ames / Hors Norme / Pourquoi pas / Meli Melo / Un baiser / Eurythmie / Ganymède / No Name / Pulp / Abracadabra / Exultet / Nuit Noire / Jamais content / Cap sur…Pascale / Ni Ange Ni Démon / In Vino Erotico / Insania / Silencio / Three Peaks / Acutum / Les convoitises / Le lien…
David Reynaud du domaine des Bruyères : ses Crozes sont exquis !
On le constate, le latin (de cuisine), la mythologie, les astres et ce cher Eros dissimulé ont toujours le vent en poupe. Pour l’heure, sur les stands officiels, on s’en tient là et on évite encore les onomatopées glougloutantes de la constellation des sans soufre et sans reproches.
Jacques Castany et Pascal Dieunidou, les deux passionnés du domaine de l'Edre. Ils élaborent sur le terroir de Vingrau des vins vraiment épatants.
Si vous cherchez de ce côté, ll faut plutôt prendre les chemins buissonniers et arpenter le off. Car telle est la loi du genre et la rançon du succès. A côté du festival officiel fleurissent les salons particuliers où se presse le cercle des élus et ceux qui rêvent d’en faire partie.
Rencontre avec Olivier Jullien. Un vigneron de passion. "Je vote écolo et je suis chasseur: je passe des mois à raisonner comme un lièvre et quand j'en tire un, j'ai l'impression d'avoir tué mon frère…"
Pour CAVE SA, nous avons sillonné à deux équipes une partie de Vinisud. La seule visite de nos (nombreux) fournisseurs représente à elle seule plus d’une journée de dégustation.
Qui sont ces quatre vignerons ?
Reste à faire la synthèse de toutes les notes de dégustation et à passer les réservations. Un vrai travail de coureur de fond. Toujours aussi passionnant. Surtout quand on déniche de nouvelles perles ou que la chrysalide tient toutes ses promesses !
Et puisqu'il faut bien également se sustenter (un peu), sur le stand de Rhône Vignobles, il y avait Serge Ghoukassian, artiste en truffe du restaurant "Chez Serge" à Carpentras.
Un grand merci à tous ces valeureux vignerons qui nous ont accueillis et ont partagé leur passion avec nous et désolé pour celles et ceux que nous n'avons pas pu visiter !
11 Comments
Une question lanscinante : est ce que tu arrives à goûter sérieusement au point de passer des ordres d’achats ou est ce que ces salons sont des pinces fesses de qualité certes, mais des pinces fesses quand même ?
On sent la peine dans ton billet. la fatigue. La difficulté. Plutôt rallonger le temps, mais hors salons pour des visites vraiment joyeuses et efficaces ?
Ce souci de rentabilité – en un lieu, en un moment, en un temps – c’est tout bonus ou c’est source de questions ?
Il y a Nicolas Rossignol dans le lot. Le seul dont j’ai gouté (avec plaisir) la production
Y en a un qui ressemble à Stéphane Gros,celui à la casquette.
La peine, la fatigue dans mon billet ? Quoi encore, la misère, la déréliction ? Il est vrai que je l’ai écrit après une journée de dégustation et cinq heures de route mais, rassure-toi, j’étais en parfaite forme. Va falloir sérieusement songer à changer de sonar, Monsieur François ! Pour ce qui concerne la dégustation, je réponds volontiers à ta question. Certes, ce ne sont pas les conditions du GJE mais l’air est tonique, la saison agréable pour déguster et, à condition de s’abstenir de pincer les fesses, oui, on peut se faire une idée précise des vins. Et dans le doute on vérifie à tête reposée. Non mais !
Bravo Armand. Tu en as trouvé un ! Le troisième en partant de la gauche, c’est effectivement l’impétueux Nicolas Rossignol, véritable phénomène quasi doté du don d’ubiquité. Et ses vins sont superbes. Qu’on se le dise !
Merci Jacques d’avoir pris le temps de venir nous voir.
Pour répondre à François: oui Vinisud est épuisant: pour les exposants, avec la sensation d’être dans une vitrine des rues chaudes d’Amsterdam, une retombée moyenne des prospects, et qui repartent avec l’incertitude de l’utilité d’un tel show. (Ceci n’est bien sur, pas la position des stars);
et pour les participants à ce marathon,harassés par les dégustations, les mêmes discours, la foule, les conditions médiocres et le temps qui file.
cependant, faute d’aller visiter les domaines, ce que je déplore, c’est l’occasion pour les acheteurs, journalistes et prescripteurs d’opinions, de rendre un petit hommage à ceux grâce à qui ils existent et à leur labeur: des hommes et des femmes qui, animés par une philosophie, une passion, restent intègres, fidèles à leur quête et sourds aux chants des sirènes, sans céder à la facilité ni aux modes.
Je suis comme vous d’un avis mitigé sur Vinisud et autres grands shows du même acabit. Mais cela reste quand même, à notre niveau, nécéssaire.
Bonne journée.
Bon, je vais changer mon sonar, qui semble passablement défecteux ces derniers temps.
Petite frayeur du jour : si j’avais été élève du Grand Jacques, pouh, les raclées que j’aurai prises ! Hors sujet, mal compris, retour à la niche.
Frédérique : j’ai effectivement écrit mon billet ici après avoir lu des complaintes au sujet des stars qui font un "off" et qui ne seraient pas dans Vinisud.
Ces "offs" semblent croître un peu partout, Vinitaly compris.
On avait prévu des jours "que" pour les pro ? Ou c’était ouvert à tout public dès le premier jour ?
François,
tu crois qu’on se fait 2 jours de Vinisud et 1 matinée de GDPères avec Jacques pour beurrer des sandwiches et se faire pincer la partie charnue de nos anatomies respectives ?!
C’est une bonne partie de nos fournisseurs du grand Sud que nous sommes allés taster + de nouveaux éventuels. Plus de 50 propriétés au total, vins goûtés attentivement, salves de questions qui se veulent pertinentes, redégustations sur 2 jours en cas de doute, et tout le toutime.
Tout cela complété par le Marché aux vins de Cornas de novembre dernier, Ampuis en janvier, les échantillons dégustés régulièrement à Gland, et surtout, SURTOUT, de nombreuses visites que Jacques et moi même effectuons durant l’année.
Tout ça pour quoi ?
Pour tenter humblement – mais avec application et passion – de dénicher… "le meilleur du vin" !
Je me tais, je me tais !
On lira sagement et humblement le Vinifera qui sera consacré à la chose.
mais qu’est ce qui m’a pris d’écrire si tard alors que normalement j’attaque là mon 3ème sommeil ?
Désolé de tous ces crimes de lèse-majesté.
Bon, on va vite chez les nouveaux copains du Py histoire d’oublier ces outrages que je n’ai point voulu infliger à de si nobles amis.
Partie charnue : bon, faut pas pousser, y manque encore du volume… 🙂
Les prochains Vinifera sont prévus sur le thème des Primeurs bordelais 2009 et du Beaujolais !
Je ne relève pas la dernière "attaque" ayant trait au physique. Armand me morigénerait. On réglera tout ça calmement dans la cave de JMB. Entre homme de xx kgs et homme de xxx kgs.
🙂
Nicolas,
Tu es parfait en commercial du cavesa … 🙂