Bref, nous sommes partis sur des chemins aériens, sur la trace des chevaux qui, autrefois se baladaient sur ces escarpements pour aller chercher du bois dans le val Ferret.
En route vers le col des Chevaux, le Grand Combin et le Mont Vélan.
D’où le nom du premier col, le Col des Chevaux, agréable mise en jambes sous le scintillement du Grand Combin et du Vélan.
Le col du Bastillon, vu du col des Chevaux, avec le Triolet, le Dolent et le Tour Noir en arrière-fond.
En face, c’est le Col du Bastillon, 2761 m. Juste une vallée à traverser. Cap sur ce promontoire d’où l’on découvre un panorama sublime sur le val Ferret, la face est des Grandes Jorasses et le Mt-Blanc, versant Courmayeur.
Les Grandes Jorasses (Walker), le Mt-Blanc et le grand Pilier d'Angle, la Noire de Peuterey.
M’est revenu alors ce fragment de Chappaz que j’ai revu, peu avant sa mort, tout près d’ici.
« J'ai vu, j'ai passé tant de cols qui varient, je me suis exercé à un chant ! Que voilà tous les chemins aujourd'hui mènent à l'intérieur, où devrait naître, où est déjà né tout ce que j'ai aimé. »
En route vers le troisième col.
On amorce une petite descente périlleuse. Puis la sente se perd et l’on crapahute de rocher en rocher pour gagner un troisième col, juste sous les contreforts des Monts Tellier.
Les lacs Fenêtre vus du Col du Bastillon.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? On file avec allégresse (le paysage et…les endorphines !) sous la Pointe des Planards, la Pointe des Gros Six (découvert à cet endroit un endroit de bivouac idéal mais je garde l’adresse pour moi).
Petits farceurs, va…
Avant d’entamer la rude montée qui mène au Col du Névé de la Rousse avec ses Dolomies fauves du trias moyen.
Et revoilà le vent qui vous fouette. Vous venez de franchir le quatrième col. Devant vous, la Combe de l’A, superbe vallée sauvage. C’est la moitié du parcours…
Reste encore à parcourir ce bonheur extrême, douze kilomètres au milieu de prairies alpines et d’alpages ! Mais avant, à l’abri de la bourrasque, il y aura eu ce moment de grâce, presque impromptu : la dégustation d’un Brut Nature de Raymond Boulard hissé jusqu’ici en sac isotherme et servi dans des flûtes idoines.
Sûr que le Champagne s’accommode très bien de ce genre d’expédition et, surtout, loin de scier les guiboles (ce qui serait fatal), vous donne juste le coup de pep nécessaire pour vous laisser glisser le long de ces heures où conversations, silences et contemplations sont les trois versants d’une seule et même source, celle de l’être au monde. A travers la marche, ce n’est pas le monde qui m’appartient, j’appartiens au monde.
Doping ? A vous de juger !
Doping ? A vous de juger !
Superbe fin de parcours, avant de d'arriver à Vichère. Un sentier le long d'un bisse parmi les mélèzes et les arolles.
Itinéraire : voir la carte.
La réalisation de ce raid commence par un paradoxe : deux voitures sont nécessaires. Laissez la première à Vichère (fin de la combe de l’A) et, avec l’autre, montez jusqu’au col du Gd St-Bernard. A la fin, il vous faudra remonter au Grand St-Bernard pour récupérer le deuxième véhicule. Le sentier pour le Col des Chevaux démarre à gauche, en contrebas du parking.
Horaire compter 7 à 8 heures de marche effective. Sans la pause Champagne !
Horaire compter 7 à 8 heures de marche effective. Sans la pause Champagne !
13 Comments
A bout d’excuses, mais pas de motifs
L’antilogie du titre, me laisse réveur Dr Freud
Antilogie est un mot qui n’existe pas dans mon vocabulaire…
Et dans les miens, non plus
Disons que pour Armand, "hédonico-sportif" sonne comme un oxymore, ou presque.
Ca y’a, dans vos dictionnaires ?
Et après on dit que je pinaille sur les mots…
Pas question de pinaillage, me semble-t-il, mais de concordance des temps.
Objection mes seigneurs!
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935):
ANTILOGIE. n. f.
T. de Logique. Contradiction entre quelques idées d’un même discours.
Coi…
Pour ce qui est de la concordance, pourquoi ne pas associer sport et dégustation en même temps ? Très bonne idée, docteur Perrin 😉
Ce que j’en retiens, de magnifiques paysages, un bon bol d’air et une aération salvatrice du cerveau.
Un peu de finesse dans ce monde mercantile.
Bruno
Noter que les dégustations comme celles du GJE sont une forme de sport (on les appelle d’ailleurs marathon). 🙂
Monsieur Perrin !! je connais un peu la montagne dans le vald’Aoste mais je ne connaissais pas cet endroit, tellement merveilleux de pouvoir ce poser dans ses montagnes! amitiés et avec plaisir de se revoir;Roselyne Grisard:
Très beau reportage, un grand bol d’air bien frais. C’est le genre de "balade" que tout sportif amoureux de nature aimerait faire au moins une fois.