A ce jour sur 121 châteaux qui sont sortis en primeur, 4 ont augmenté leur prix par rapport à 2005, soit 3.31 %. 9 châteaux ont gardé le même prix qu’en 2006, soit 7.44 %. 41 % des propriétés ont baissé leur prix jusqu’à 10 % par rapport à l’an dernier et 38 % ont baissé de plus de 20 %. Au total, et toujours à ce jour (7 juin 2007), la variation entre 2006/2005 est de moins 9.41 % à peine…
Il est intéressant d’ailleurs d’observer que ces baisses ne sont pas réparties de la même manière sur l’ensemble des appellations, la baisse la plus importante est enregistrée par St-Emilion (–16.07 %) alors que Pomerol se contente de – 5.49 %… L’intelligence serait-elle inégalement répartie dans un périmètre si restreint ? Il est vrai aussi que 2006 a favorisé davantage les Pomerol que les St-Emilion. Confirmation avec la baisse liliputienne des Pessac-Léognan (– 5.03 %) qui font encore plus fort que les Pomerol et de Margaux (– 6.64 %). Suivez le régime des précipitations à l’orée des vendanges, toujours irrégulièrement réparties, et vous aurez l’indice des prix. Avec une telle logique, il est à craindre que certain cru célèbre au-delà de la Jalle du Breuil n’ait cette année encore une ambition démesurée, si j’en juge en tout cas par cette observation invérifiable du directeur d’un cru célèbre : » Nous n’avons pas été trop gênés par la pluie ; en tout cas, nous en avons eu moins qu’ailleurs. N’avez-vous pas remarqué que la pluie s’arrête souvent à Lafite et ne remonte pas jusqu’ici ? »
Un mot encore sur ces baisses de prix. Il est évidemment beaucoup plus facile de faire un geste fort à l’attention du marché quand, entre 2004 et 2005, on a augmenté d’une façon importante que si la hausse entre ces deux années a été beaucoup plus raisonnable. Voir l’exemple de Larcis-Ducasse !
A un propriétaire qui me sondait pour savoir à quel prix il devait sortir, j’ai, faute d’arguments rationnels pour en juger, répondu ceci : prenez le prix de votre 2004, celui de votre 2005, vous additionnez les deux et vous faites la moyenne : pan dans le mille !
Pourvu toutefois que les premiers crus classés (pas encore sortis à ce jour) n’appliquent pas une formule car cela donnerait, pour un cru comme château Margaux, un prix de 255 euros !
Une chose est certaine : le millésime qu’il fallait absolument acheter et mettre en cave demeure le 2004. Dégustés récemment, les vins étonnent par leur fraîcheur et leur tenue. Sans doute, chez ceux qui l’ont réussi, le 2006 est-il meilleur mais doit-il, pour autant être beaucoup plus cher. J’en doute.
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