Genèse d’une affaire.
Bon, il est vrai que le vieil anar n’a pas fait dans la dentelle mais, après tout, qui aurait pu penser que le tranchant du stylet de Siné fût émoussé ?
Bon, il est vrai que le vieil anar n’a pas fait dans la dentelle mais, après tout, qui aurait pu penser que le tranchant du stylet de Siné fût émoussé ?
Ce qui va devenir l’ affaire Siné sortira un peu plus tard lorsqu’un journaliste du Nouvel Observateur, Claude Askolovitch évoque sur RTL un «article antisémite dans un journal qui ne l'est pas ».
Et tous les chroniqueurs vaguement désœuvrés, les professionnels en vacance de la philosophie, les éditorialistes doloristes, le cortège des bien-pensants d’entrer dans la danse pour stigmatiser l’énergumène et, ironie suprême, le ranger définitivement sous la bannière des antisémites !
Le Pen à Charlie-Hebdo : décidément le monde est bien étrange, cet été…
Le Pen à Charlie-Hebdo : décidément le monde est bien étrange, cet été…
Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo et, sans doute, ennemi crypté de Bob Siné, y voit l’occasion de se défaire du trublion. Viré Siné. A la trappe les grossiers personnages !
Viré vraiment ? Enfin presque : « Il a préféré s’exclure de nos colonnes et je le regrette ! »
Viré vraiment ? Enfin presque : « Il a préféré s’exclure de nos colonnes et je le regrette ! »
Diviser pour règner
Tollé. Polémiques. Discorde dans les rangs des vieux anars qu’on essaie de monter les uns contre les autres. D’autres attisent le feu dans les coulisses trop heureux sans doute de régler de vieilles querelles, de pointer du doigt le cynisme intolérable de ces moralisateurs dévoyés. Cherchez à qui ça profite !
Tollé. Polémiques. Discorde dans les rangs des vieux anars qu’on essaie de monter les uns contre les autres. D’autres attisent le feu dans les coulisses trop heureux sans doute de régler de vieilles querelles, de pointer du doigt le cynisme intolérable de ces moralisateurs dévoyés. Cherchez à qui ça profite !
On s’en est allé quêter les avis autorisés des autres figures historiques de Charlie Hebdo, le grand Cavanna et Charb. On sonde l’oracle Pollac.
"Ainsi donc, c’est la curée. Le lynchage. Tous les coups sont permis. Tous les braves gens exultent. Et envoient leur pierre. Ah, que c’est beau, la bonne conscience ! » lâche, écoeuré par ces turpitudes estivales François Cavanna.
Par où passe le clivage…
L’affaire est sur rails, relayée abondamment par les blogs.
On prend parti. On s’étripe. On lave ses vieilles fringues sur la place publique. Val, visiblement dépassé par l’événement qu’il a contribué à créer, disserte sur les attributs de la droite et de la gauche dans les joutes verbales. Aux uns le privilège de la politesse, l’art de dialoguer ; aux autres, c’est-à-dire à l’extrême droite le style pamphlétaire.
Il n’a pas tout tort Philippe Val lorsque, violemment pris à partie sur le net, il constate que la toile est une possibilité pour beaucoup de « s'adresser au monde entier sans même apparaitre à la fenêtre".
Et de conclure sur ce constat digne d’un grand moraliste : »Internet redevient le lieu où classer les gens entre sans couilles et avec couilles est tout à fait naturel". Récemment j'ai pu lire sur mon mail, répétée à l'envie et reprise ici ou là, cette condamnation sans appel concernant la rédaction de Charlie et moi-même : 'vous n'avez pas de couilles.' Comme si la couille était devenue une matière pensante infiniment supérieure à la tête. Comme si brutalement les femmes étaient de nouveau privées d'un attribut suprême."
Ces dames apprécieront l'ironie.
17 Comments
Pierre Desproges dans son réquisitoire au vitriol du Tribunal des Flagrants délires(sans doute l’un des plus violent que je connais) écrivait le 13 décembre 1982 il y a donc 26 ans ceci à propos du sinistre siné:
" l’homme qui stagne sur ce banc d’infamie ……………..ce morne quinquagénaire gorgé de vin rouge et d’idées reçues présente…………..la particularité singulière d’être le seul gauchiste d’extrême-droite de France. Xénophobe même avec les étrangers,…, masquant tant bien que mal un antisémitisme de garçon de bains poujadise sous le masque ambigu de l’anti-sionisme pro-palestiniens,……………………………..
En ce qui me concerne, ………..j’ai toujours été fasciné par les détenteurs de vérité, qui débarassé du doute, peuvent se permettre de se jeter tête baissée dans tous les combats que leur dicte la tranquille assurance de leur certitude aveugle………………… Vous êtes un militaire Siné, vous connaissez l’ennemi, tacatacatac, qu’on vous file un tromblon à la place de votre feutre à Mickey et tacatacatac vous allez tuer, détruire écharper. Vous êtes de ces pacifistes bardés de grenades et de bons sentiments trêts à éventrer quiconque n’est pas pour la non violence etc etc"
et puis Siné est un vrai démocrate n’est il pas l’auteur d’un fameux dessin avec un français accroupi la culotte sur les chevilles accompagné d’une légend votez mou votez dur mais votez dans le trou" Alors oui comme aurait dit Desproges: qu’il crève ce vieux con.
Oui bien sur, Yves, on peut avoir cette position. De toutes façons on n’est toujours trahis que par les siens. Comme écrit Amos Oz :"On peut considérer les gens comme des ennemis ou des camarades. De toutes façons, il faudra payer. Je préfère payer pour avoir fait confiance."
ARMAND:Amos Oz ne boxe pas dans la même catégorie que Siné, et que je sache il n’a jamais écrit pour France Dimanche alors que le second s’y est longtemps fourvoyé entre Kiraz et Bellus!et puis Siné ferait bien de lire "Aidez nous à divorcer" il ferait son profit des deux dernières lignes "vous n’avez plus à choisir entre être pro-israéliens ou pro-palestinien, vous devez être pro-paix"
Défense du dit Siné assez minable dans le Nel Obs par Delfeil de Ton admirateur sénile et béat de louis ferdinand Céline autre prosémite notoire!
Toute cette polémique me remémore ce dicton africain: "Si l’ombre projetée par les pygmées est si longue, c’est qu’il est bien tard dans la journée".
Il est bientôt minuit.
Admirer la prose célinienne (même si elle sent le gaz), ne fait pas pour autant de DDT un admirateur sénile et béat, on peut admirer Paul Morand, Heidegger, Richard Strauss et tant d’autres pour leur oeuvres sans approuver leur comportements. Avec Georges Steiner nous savons tous que la culture n’est en rien un rempart contre la barbarie.
Tout ça, c’est assez raz du caniveau et si typiquement, lamentablement parisien.
Faut vraiment que le Grand Jacques n’ait plus de scandales "à la suisse" pour porter un intérêt, secondaire, certes, à cette guerre pichrocholine (et en plus, c’est certainement mal ortographié).
Revenons à nos alpes, à Strauss, à Bérault. Evoquons la finesse du Petit Nicolas, de Sempé ou de Voutch, et laissons croupir les haineux, vindicatifs, malfaisants !
C’est que ces crétins là te salissent très vite l’âme et l’esprit : faut faire gaffe !
Ceci dit, cela donne l’occasion à Yves et Armand – bien en verve en ce moment – de quelques mots d’esprit bien appréciables : merci à eux !
Ah voilà que le président Mauss fait dans l’angélisme et l’anti-parisianisme secondaire, tout rasséréné par son séjour en Forêt-Noire, haut lieu de l’esprit ! Ce qui se passe est quand même intéressant, notammment la façon dont 40 ans après mai 68, on continue à régler de vieux contentieux.
Tout à fait d’accord avec vous Jacques.
Comme tout Suisse qui se respecte, il développe et entretient en son sein une affection particulière pour la France et particulièrement Paris et sa soit-disante intelligentsia.
Ce qui se passe est d’un ridicule achevé et ne peut qu’émoustiller quelques vieux journalistes qui se croient toujours un peu révolutionnaires mais qui ont profité de façon insensé du système : confer le patron de Libé et tant d’autres !
Non, désole, cela ne passe pas.
Mais comme Armand est avec Jacques, j’avoue être le perdant du jour.
Néanmoins avec un immense éclat de rire.
Vous faites erreur M. Mauss. Ce n’est pas à raz du caniveau comme vous le dites, c’est à ras le bonbon !
Armand j’ai toujours beaucoup de mal avec les intellectuels qui font preuve d’une promptitude exemplaire à exonérer leurs confrères de leur responsabilité (qui devrairt être la plus exigeante) quoi de pire que la trahison des clercs: que dire des misérables qui savaient et qui ont adhérés au National Socialisme pour quelque raision que ce soit, après avoir lu Mein Kampf. il y a certaines personnes qui pensent que Ernst Jünger (et voilà t’y pas que la Pléiade" publie les "Journaux de guerre" quintessence de la vision SS de la guerre), Heidegger et Carl Schmitt ont été des compagnons de route des grands Exterminateurs et de leur idéologie: ILS SAVAIENT et qu’ont ils dit ou fait; une petite chrestomathie de leurs textes en ce sens me serait utile!!!, ! alors c’est sûr Siné c’est dérissoire à côté!
bien à vous
Non, François, tu n’est pas le perdant. D’autres ont perdus depuis longtemps.
J’aime bien ce qu’écrit Cavanna dans Charlie Hebdo du 30 juillet 08: "L’affaire se réduit à cela: une plaisanterie, certes dangereuse mais occasionnelle, de Siné, une erreur d’appréciation de Val. Une gaminerie, une bouffée de panique. Pas de quoi fouetter un chat. S’il y a autre chose, je ne suis pas au courant. Vous qui savez, veuillez me le faire savoir."
Cavanna a sans doute raison de minimiser l’"affaire". Une gaminerie. Cela dit, licencier Siné pour une gaminerie, c’est un peu fort de tabac (je ne sais pas si Siné fume toujours des Celtiques !). A croire que ce vertueux M. Val reçoit ses ordres de l’Elysée… L’affaire est : fallait-il sauver le militant Siné, breloque provocatrice qui s’est a voulu se faire mousser un peu et qui a pris un bon shampoing de tête ?
"Là où Dieu se tenait jadis, se tient à présent la mélancolie"
Yves, vous avez bien sur raison, mais ne réexaminez-vous pas l’histoire avec les lunettes d’aujourd’hui?
Qui savait? Quand après l’incendie du Reichtag en février 33, et la suspension des libertés publiques et les arrestations qui se sont produites, beaucoup de gens (qui savaient ce que contenait Mein Kampf )sont restés, beaucoup pensaient qu’une fois au pouvoir le programme hitlérien serait atténué, qu’il ne resterait pas longtemps au pouvoir. ..Ma famille est partie en août 33, mais d’autres sont restés malgré ce que l’on savait déjà des camps (de concentration à l’époque). Et même après 42, ceux qui savaient en Allemagne ou ailleurs dans les pays occupés soit ne le croyait pas, soit n’ont rien fait ( pour ceux qui étaient à l’extérieur) . Et que pouvaient-ils faire?
Pensez au Rwanda. Qui alors que tout le monde savait ce qui se produisait, a fait quelque chose? Qui ,comme dit le père Desbois, cela a t’il empêcher de dormir et pourquoi?
Alors, les mots des uns et des autres, bien sur. Mais en fait, seuls les actes comptent.
Bien sûr Armand mais si ceux qui savent et qui ont les moyens de le dire ne se lèvent pas pour crier et dénoncer, qui le fera! et bien sûr le Rwanda et le Cambodge c’est la folie des hommes… Mais Le régime nazi c’était quand même autre chose Versailles, la crise de 29, Martin Luther et même la façon dont on raconterait les contes aux enfants en Allemagne rien ne m’explique cette horreur. Ils votent pour qui aujourd’hui ceux qui savaient (les hautes classes) et qui ont fait le lit d’Hitler?.
youtube.com/watch?v=i5P8l…