en déversant des torrents d’eau sur ces Valaisans récalcitrants ; du livre de Marc Lambron, Une saison sur la Terre avec ce très beau portrait de Clapton ; de quelques albums mythiques de Led Zeppelin ; de l’amour de la philosophie : on se trouve ici, en Valais, dans un bastion encore tout pétri de tradition, dominé par de laborieux professeurs de philosophie, d’éminents Trissotins, réactionnaires dans l’âme, valétudinaires de la pensée, capable de disserter avec morgue aussi bien sur la pédagogie, la légitimité de l’interruption de grossesse que sur la différence entre les Droits de l’homme et les droits humains. Soyez toutefois rassurés : s’ils sévissent encore, tentent d’occuper l’espace, ces penseurs de sacristie, ces Iroquois de la transcendance, jettent en quelque sorte leur derniers feux et, dans ce Valais natal, je vois se lever des multitudes, des enragés, des penseurs vraiment libres, débarrassés enfin de la religion, non pas du religieux…
En vitesse, voici l’adresse de la Sitterie, route du Rawyl 41 à Sion. Tél. 027 203 22 12. Si vous y croisez des philosophes, ce sont des vrais qui ont « juste des idées, pas des idées justes… » S’ils vous invitent à leur table, saluez-les de ma part !
Dégustation chez Denis Mercier ensuite. Quel personnage ! J’adore son scepticisme, comme une forme supérieure de dandysme chez lui : « parfois on a l’impression qu’on est un peu à côté de nos pompes, qu’on fait des vins dont on ne sait pas à qui ils plairont.»
Et c’est ce bougre d’homme, cet insatisfait permanent qui cisèle quelques-uns des vins les plus originaux du Valais !
On termine la dégustation avec son Ermitage 2005 Grain Noble, récolté le mercredi 8 février 2006. Je me souviens exactement du temps qu’il faisait ce jour-là. Un jour je vous dirai peut-être pourquoi… Ou l’info paraîtra dans un livre de hasard, comme ça subrepticement… Ou peut-être que je l’aurai oubliée. Comme on oublie un visage qui a fait son temps ou une voix dont on n’a plus besoin pour parler.
L’hôtel du Besso à Zinal est un des plus vieux hôtels du Val d’Anniviers. Construit dans les années 1890, il a abrité de nombreux alpinistes partis à l’assaut, à la fin du XIXème, des cimes des environs. Peut-être même Leslie Stephen est-il parti d’ici, accompagné de Melchior et Jakob Anderegg. Aujourd’hui cet établissement est géré par un jeune cuisinier talentueux, Philippe Coulon, et propose une halte gourmande très agréable au fond du val d’Anniviers. Voir : www.lebesso.ch
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