Même si de nombreux articles sont consacrés sur ce blog aux vins et à la gastronomie, vous aurez remarqué, fidèles lecteurs, que je parle aussi de beaucoup d’autres choses. Ce prix témoigne donc également de l’ouverture d’esprit de la Presse du Vin.
Lorsque j’ai commencé à rédiger ce blog le 28 mars 2007, j’étais loin de me douter de l’ampleur qu’il prendrait et, surtout, de l’importance qu’il occuperait dans ma vie et dans ma perception des êtres et des événements. Je l’ai déjà dit ici : je voulais avec Mille Plateaux échapper à la dictature du spécialiste ou de l’expert, voire du monomaniaque qui caractérise de nombreux blogs.
Au début, un peu étonnés peut-être, désarçonnés peut-être (de quoi va-t-il nous parler aujourd’hui ?), vous avez débarqué sur ces plateaux, un peu frileusement.
Quelques (trop) rares commentateurs se risquaient. Les autres lisaient. D'autres attendaient. Pour voir
Puis les vagues sont arrivées, un joli ressac, un maillage, un réseau vaste, multiple. Avec de beaux débats à la clé. Parfois des polémiques futiles (mais c’est le lot de la toile…)
Merci à tous les lecteurs français qui se reconnaîtront (Google analytics, toujours.)
Une question récurrente que l’on me pose encore : mais comment êtes-vous venu au vin ? comment êtes-vous passé de la philosophie au vin ? La réponse est (presque) simple. C’est le mot sapientia qui m’a un jour permis de mieux comprendre le lien qui s’était tissé : je franchissais des mondes en passant de mes études husserliennes à la cuisine de Girardet à Crissier. J’étais censé étudier l’amour de la sagesse et, tout à coup, je m’apercevais que la saveur, la sagesse et la sapidité avaient la même étymologie (sapientia en latin). Voilà mon chemin de Damas.
Sans oublier la Suisse, l'axe Genève-Zurich.
Mille plateaux est devenu peu à peu pour moi le laboratoire d’écriture et de perception dont je rêvais, une sorte d’expérimentation permanente, une manière de se forcer à voir mieux, à percevoir avec davantage d’intensités encore. A écrire aussi, en variant les vitesse, les rythmes, les styles. Comme une promenade à la Robert Walser, disgressive, limite erratique, par bocages, collines et futaies profondes, le nez au vent, dans l’impatience de la découverte.
Celui qui fut mon "maître en cuisine" dans mes jeunes années et avec lequel je déguste parfois : le grand Fredy Girardet himself. Pour lui, pour sa cuisine, j'ai quitté momentanément les pages ardues de Husserl !
Conquis de haute lutte sur le sommeil et le temps libre, ce laboratoire fermera peut-être un jour ses portes.. Ou se mettra en veilleuse. Pour d’autres projets d’écriture qui me tiennent à cœur. Notamment une série de nouvelles consacrées au vin.
Pour l’instant, ce rendez-vous presque quotidien avec vous, lecteurs sagaces, est festif, joyeux, ironique et léger ; il donne à ces journées et à ces expérimentations multiples un relief que, franchement, j’étais loin de soupçonner.
20 mois, 433 articles et 2000 commentaires plus tard, je m’arrête un instant pour savourer ce prix et vous remercier lecteurs du monde entier (surtout de France, de Suisse mais regardez la carte ci-dessus, ça s’étend…), de partager un peu, beaucoup, de mes passions.
20 mois, 433 articles et 2000 commentaires plus tard, je m’arrête un instant pour savourer ce prix et vous remercier lecteurs du monde entier (surtout de France, de Suisse mais regardez la carte ci-dessus, ça s’étend…), de partager un peu, beaucoup, de mes passions.
Lire également ici.
23 Comments
Bravo, donc, Jacques !
Je me demande des fois quand vous dormez.
Savoir = saveur !
Un grand bravo et mille fois mérité !
Un grand plaisir de suivre votre blog chaque jour! Merci beaucoup pour votre travail culinaire et culturelle!
Y à un Nobel? félicitations!
De l’ouverture nait la richesse, le renouveau perpétuel, la vie, le mouvement, d’où le succès de ce blog qui en plus est vraiment "écrit". Le fond et la forme.
Pour l’auteur, un petit "Chet" de nuit pour savourer le moment : http://www.deezer.com/track/1944...
"Seize the day" disait Thoreau…
De ce point de vue, la France apparait comme le nombril du monde.
Merci infiniment pour cet espace de liberte (la liberte se conjugue-t-elle au pluriel?) qui ressemble, presque, a la realite.
http://www.youtube.com/watch?v=J...
Bravo, c’est un grand plaisir de lire vos mots!
Félicitations Jacques,
mais surtout merci pour ce blog aussi varié qu’instructif. Quel rythme aussi !
La carte de Google analytic de votre lectorat de la région zurichoise est impressionnante.
ZH, le huitième canton romand ?
De façon étonnante, le Tessin est très peu présent par contre. Alors que je sais qu’au moins trentre producteurs de cette région parlent un français remarquable. 😉
cordialement,
Laurent
Deux mots, dans l’attente, un jour (avec un peu plus de courage), de vous en transmettre bien d’autres….
"Félicitations" et surtout "MERCI" pour ces évasions quotidiennes.
Un épicurien totale et sincère.
Complimenti, il frutto di tante notti sacrificate a scrivere, così possiamo condividere la tua grande esperienza in moltiplici campi.
Tutto ciò che fai lo fai sempre ad altissimo livello. Bravissimo e grazie
Gabriele
Merci monsieur Perrin de nous faire profiter de votre blog si instructif et en même temps si empreint de poésie et de sagesse:incontournable pout tout épicurien qui tente d’avoir "quelque chose (de plus) entre les oreilles"
amitiés
bertrand
Jacques,
Cette récompense est entièrement méritée tant pour le fond que pour la forme…. Je suis un lecteur assidu, mais ne participe malheureusement pas. Pas encore….
Un grand bravo également au CAVE et tous ses collaborateurs pour leur gentillesse et leur compétence.
Voilà, c’était l’occasion… (Il était temps) de vous féliciter, ainsi que toute votre équipe.
Cordialement.
Bravo pour cette récompense mais surtout pour ce site, qui porte un regard global sur toutes les alliances possibles autour du vin. Bref, un peu de culture….Amitiés
Stéphane
Jacques,
J’ai été frappé de voir à quel point les premiers posts (tout aussi intéressants) n’avaient chroniquement pas suscité pas de commentaires.
Il faut bien qu’un blog sorte progressivement des limbes mais vous avez du vous sentir bien seul (cybernétiquement parlant) pendant les premiers mois (de mars à juillet 2007, disons).
A partir de quand les commentaires sont-ils apparus ?
Est-ce du à une raison particulière ?
Dynamique des blogs …
Année lysergique (post de juillet 2007)
Heeter inspiré en octobre 2008, soit 15 mois plus tard ?!).
Long life !
Jacques,
Un bel hommage amplement mérité!
Tu exprimes dans ce blog une vision du vin, tellement loin de la relation à l’hectolitre récolté ou vendu…
L’amaurose des responsables de la politique viticole des années 70-80, nous amène à ces crises récurrentes: sélection clonale, quotas maximum à atteindre, marché concurrentiel excessif qui plombe la production…
Le vin est passé d’une boisson alimentaire à une boisson plaisir, culture.
Grâce à des passionnés comme toi, au travers des outils modernes de communication, le vin retrouvera une identité sapientiale (pour reprendre les racines de ton texte) et le caractère emblématique de notre civilisation, contre vents et marées.
Merci.
Bueno, il me semble que tout a été dit ou presque.
personnellement, entre un envoutant morceau de Lee Konitz et de Chet Baker ensuite, je tenais juste a te dire depuis Gratallops comme je te l’avais deja dit en 2004 au restaurant Sport de Falset, Gracias pour partager avec nous ce que tu vis et ainsi nous permettre de devenir chaque fois plus exigeant avec cette passion commune.
tout comme la famille Chollet ou le domaone Cornulus, toi aussi tu participes a l’édification de ma vision ou culture viti-vinicole.
ainsi que tout les autres intervenants de ce Plateau ludique et interactif .
buenas noches a todos
ps: mais ou est François ?? bon sang de bonsoir
Bravo Jacques, c’est mérité !
Mais que boit-on pour fêter cela ???
Merci à vous amicaux lecteurs et contributeurs : sans vous, ce blog n’aurait pas de raison d’être. Keep on rockin’ !
Avant toute chose félicitations pour ce prix, une chose me surprend aucun blogueurs dans cette selection au hasard http://www.leblogdolif.com/ ou encore celui d’Emmanuel Delmas, je m’etonne que ce monde ne s’ouvre pas…
"Il n’y a pas de progres, il y a des naissances successives, l’aura nouvelle, l’ardeur du desir, le couteau esquive de la doctrine, le consentement des mots et des formes a faire echange de leur passe avec notre present commencant, une chance cruelle."
Rene Char – Veira da Silva, chere voisine, multiple et une…
http://www.youtube.com/watch?v=w...
Les images changent, le son demeure, un temps… http://www.youtube.com/watch?v=r...