Je ne connaissais pas le domaine Marchand-Grillot à Gevrey-Chambertin. L’ami qui me l’a fait découvrir, fin connaisseur des deux Bourgognes, m’avait alerté sur le changement de style et de le potentiel de cette propriété dirigée par Jacques Marchand. Ce dernier s’inscrit dans une longue lignée de viticulteurs gibriaçois puisqu’il représente la sixième génération. Ancré dans son terroir certes, comme tout vigneron bourguignon qui se respecte mais ouvert sur son temps. Avec l’assistance amicale et « exclusive » de Gavin Purcell, un œnologue anglais, Jacques Marchand a franchi avec le millésime 2005 un cap intéressant et la dégustation de ses vins s’est avérée très intéressante. La gamme est très homogène mais je mettrais particulièrement en exergue, le Gevrey-Chambertin Jouise, la Petite Chapelle, le Perrière, le merveilleux Ruchotte, bien sûr, avec un coup de cœur pour le Gevrey-Chambertin Champerrier (voir video !, issu d’une vigne centenaire.
J'en profite pour rappeler qu'un grand millésime – et c'est le cas du 2005 – n'est pas nécessairement un millésime qui donne des vins aimables, bons à boire tout de suite. Les impatients risquent donc d'être déçus. Comme le rappelait il y a quelques semaines J.F. Mugnier certains de ses vins seront pour nos petits enfants…
Et nous, en attendant, on fait quoi alors ? On rêve, on rêve…
7 Comments
Ben non : on déguste les 2002 et les 2004 !
Un sacré bonhomme que ce Marchand… dont on a dégusté, Grand Jacques, plusieurs fois les vins au GJE ! Une définition du madre, dans le sens noble du mot !
Qu’est-ce que le madre ?
Un madre – à tout le moins chez nous en pays bitchois – c’est un brave Monsieur (dans le sens noble, hein ?) mais dont l’oeil pétille toujours plein de malice. Un qui sait mais qui n’en dit pas moins. Un qui te laisse causer sur le vin pour entendre les monstruosités qu’on va dire alors qu’il suffit simplement de lui dire : j’aime ou j’aime pas.
Un qui ne t’en voudra pas d’avoir été élémentaire car, ces gens de la ville, "ça cause beaucoup, mais ça sait pas grand’chose" (ce que me répétait chaque fois un autre madre superbe : Coche-Dury Père).
Un madre, c’est un bonhomme qu’on aime pour sa simplicité alors qu’on fond de lui, il comprend bien plus, mais veut rester au niveau de l’homme simple qu’on est (en matière de vin, s’entend).
Leur Maître à tous, natürlich : l’immense Charles Rousseau è
Merci à Monsieur Mauss pour cette belle définition du madre. Je pense qu’il faut des madres pour offrir au vin une âme ! Monsieur Bernard Noblet ou Raymond Paccot sont-ils des madres ? Je me donne la liberté de le croire… En lisant Ode aux grands vins de Bourgogne de Jacky Rigaux, Henri Jayer "que je n’ai hélas pas rencontré de son vivant" est pour moi un autre madre. Bon dimanche à vous…
Le Grand Noblet est définitivement propriétaire d’un Master ès Madre ! Choix extrêmement judicieux !
Noblet et Jayer, certes ! Des maîtres ! Cela dit, leur associer Raymond Paccot, vous êtes bien gentil tout plein, Christophe, mais je ne suis pas sûr que Paccot soit vraiment dans cette catégorie. Restons modeste…
Faut-il vinifier que du Richebourg ou de la Côte Rôtie pour être un madre ? À mon avis, certains vignerons aux terroirs moins prestigieux peuvent aussi prétendre au noble titre de madre "selon la définition de Monsieur Mauss". Pour ce qui est de Raymond Paccot, il est un madre pour ma pomme…