Hans Ulrich Kesselring avait fait un stage chez Jules Chauvet qu’il révérait, à l’instar de la plupart des personnes qui l’ont connu.
J’ai relu le texte écrit par Kesselring à l’occasion de la publication d’un recueil de témoignages, Jules Chauvet, naturellement… chez l’éditeur Jean-Paul Rocher.
J’ai relu le texte écrit par Kesselring à l’occasion de la publication d’un recueil de témoignages, Jules Chauvet, naturellement… chez l’éditeur Jean-Paul Rocher.
Le texte de Hans Ulrich est intitulé, Le Sisyphe de la Chapelle. Camus n’est pas loin, avec sa problématique du seul problème philosophique vraiment sérieux et sa conclusion, « il faut imaginer Sisyphe heureux », qui m’a toujours taraudé lorsque je l’enseignais à mes jeunes élèves.
C’est la conclusion même du témoignage de M. Kesselring sur Jules Chauvet :
« Chaque fois que je le quittais, il me disait : Il faut encore travailler beaucoup, je ne sais encore rien du vin ! Et quand je le voyais traverser la cour, gagnant son bureau tout seul au crépuscule, je me disais : Dans l’esprit de Camus, Jules Chauvet était un homme heureux ! »
« Chaque fois que je le quittais, il me disait : Il faut encore travailler beaucoup, je ne sais encore rien du vin ! Et quand je le voyais traverser la cour, gagnant son bureau tout seul au crépuscule, je me disais : Dans l’esprit de Camus, Jules Chauvet était un homme heureux ! »
"Le voyage se fit dans son Alvis-Graber spéciale, une beauté de voiture comme on en trouve plus." H. U. Kesselring
Un texte que j’ai relu avec l’éclairage grave que lui confère cette disparition. Cette légèreté aussi, cet humour un peu décalé, presque british, qui s’exprime dès les premières phrases :
«Ma première rencontre avec Jules Chauvet date de 1969. Monsieur Riehl-Rietmann, le légendaire marchand suisse, avait préparé mon stage chez son vieil ami à la Chapelle de Guinchay. Le voyage se fit dans son Alvis-Graber spéciale, une beauté de voiture comme on en trouve plus. Au volant trônait le chauffeur, M. Glaus, dans sa livrée bleu Swissair. M. Diehl à sa droite, contrôlait l’horaire à l’aide d’un chronomètre. A la dernière station d’essence avant la frontière, un arrêt permit à M. Diehl de fixer à sa veste sa rosette du Mérite agricole. En même temps le chauffeur fit le plein de la magnifique Alvis qui était équipée d’un réservoir spécialement grand. M. Diehl était un grand amateur de vins français, mais il n’avait pas grande confiance dans ce qu’on vendait aux pompes de ce pays, et ne voulait pas que sa voiture en déguste. »
A sa famille et à ses proches, ma sympathie émue.
7 Comments
Triste nouvelle à l’aube des vendanges…
Hans Ulrich Kesselring est un vigneron qui ne laisse pas notre émotion dans la poche. Passionné, il était aussi proche de la famille Lapierre à Morgon. Il savait écouter, partager et donner une âme à ses vins.
Adieu !
Je viens d’apprendre la disparition de Hans,c’est trop triste, au revoir l’ami tu vas terriblement nous manquer.
Jean-Paul Rocher.
Cet homme discret était un grand monsieur. Chaque fois que j’ouvrirai une bouteille de Schlossgut ce ne sera plus la même chose mais je penserai à lui.
C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends la nouvelle. Je suis d’autant plus peiné que j’ai interviewé son neveu le 29 aout et que nous avions envisagé, à A Bon Entendeur de tourner une séquence de notre prochaine émission sur les vins en son domaine.
Il nous reste aussi de lui une formidable interview de Jules Chauvet parue aux éditions Jean-Paul Rocher.
Une chose est sûre : les vrais vignerons ne meurent jamais.
Affreuse nouvelle… effectivement. J’avais aussi partagé un petit moment avec lui chez les Cruchon. Mais n’avais jamais fait le voyage en Thurgovie (et non en Argovie). C’est si loin, n’est-ce pas, même pour un Romand…
J’eusse aimé rendre visite à Hans Ulrich en Thurgovie au volant d’une Alvis-Graber, lui faire la surprise mais c’est lui qui est parti…
Un beau jour de 1990 , cad un an après la mort de mon frère Jules , je reçus de Kesselring , alors un inconnu pour mois , les 4 cassettes contenant le mémorable interview de Jules Chauvet effectué en 1981 ( publié par Jean-Paul Rocher dans " le vin en question " en 1998 )
Nous étions du coup devenus de vrais amis. Je n’oublierai jamais Kesselring , ni sa vieille maman si gentille , non plus que H.Diehl-Rittmann , qui l’avait présenté à mon frère…