Il y a en gros deux manières de célébrer un événement comme Woodstock : soit on tente de le répéter au risque de la nostalgie affadissante ; soit on s’en inspire, on puise dans ses lignes de force, pour aller vers autre chose. Quitte à le déconstruire. Et c’est exactement ce qu’ont fait TYG avec ce concert qu’ils donnent rarement. (droits d’auteurs importants à payer…)
Histoire de dire ce qu’ils savent aussi faire…
A la fin du set de l’enfant de Sheffield, le ciel s’est subitement assombri. 400 000 personnes ont repris à l’infini cette incantation : no rain !
Et l’ironie d’où vient-elle ? C’est surtout la très jazzy Erika Stucky qui l’incarne, sorte d’égérie volontiers provocatrice, née et grandie entre deux cultures, de San Francisco à Oberwallis…
Woodstock fut cette planète étrange où deux cultures puisant aux mêmes sources se rencontraient sérieusement pour la première fois pour s’éloigner irrémédiablement l’une de l’autre : le folk et le rock.
Franz Treichler résume le problème qui s’est posé à eux : La grande question était plus de trouver comment mettre de l'énergie là-dedans.»
This is the end, Beautiful friend
This is the end, My only friend, the end
It hurts to set you free
But you'll never follow me
The end of laughter and soft lies
The end of nights we tried to die
This is the end
Non, pas encore : avant cela, on retrouve cette scène emblématique, un des sommets de Woodstock. Le lundi 18 août, dans l’aube blême, devant les dernières rangées de festivaliers transis, Jimi Hendrix se lance dans une longue improvisation et incendie l’hymne américain (nous sommes en pleine guerre du Viet-Nam). C’est le fameux Star Spangled Banner jeté comme un cri au milieu d’un paysage dévasté, apocalypse des temps modernes, dans le désenchantement qui se tapit au cœur de la fête.
Woodstock : un commencement ou une fin ?
Pour les esprits fébriles, les ratiocineurs épris de catégories qui parlent sur les ondes, je répondrai à cette question. Woodstock est un pur événement, singulier, aléatoire, nécessaire, dont la portée a surpris tout le monde, y compris ses quatre initiateurs.
S’il faut absolument penser en ces termes, Woodstock ouvrait une nouvelle ère, aussi fulgurante que soudaine, brutalement interrompue, figée à jamais dans ces dates :
Décembre 1969, Altamont, le festival maudit, l’anti-Woodstock : meurtre en direct de Meredith Hunter…
Merci aux superbes TYG d’avoir réactivé ces énergies brutes, d’avoir été ces passeurs magnifiques, de nous avoir emporté sur ces flammes !
12 Comments
http://www.dailygalaxy.com/photo...
"The road of excess leads to the palace of wisdom."
Mr Mojorisin n’est pas mort pour tout le monde…
C’était effectivement un très beau concert ! Young Gods est au rock ce que Federer est au tennis. Vu que nous sommes en Suisse !
Anti Woodstock ou pas, Suisse ou non, on ne voit plus aujourd’hui les artistes jouer si proches de leur public.
http://www.youtube.com/watch?v=f...
Un petit coup de mixeur :
djzebra.free.fr/Bootstock…
"what a shame…" http://www.youtube.com/watch?v=j...
Merci de rappeler ce lien http://www.youtube.com/watch?v=j...
Sympathy for the devil est remixé d’une façon étonnante à travers la phrase historique de Jagger : "Why are we fighting ?" Concert étrange, maudit, qui signe la fin du Peace and Love.
C’est dans mon prochain livre, début septembre !
Le documentaire complet, "gimme shelter", doit se trouver dans le commerce. Document historique et, au fond, encore pertinent en ce qu’il montre l’irruption de ce qui, toujours, finit par deborder nos calculs. Sur cette ligne, j’aime votre article sur C. Rosset – un pas vers l’humanisme.
) http://www.youtube.com/watch?v=F...
«With a Little Help from my Friends», votre chanson préférée de Woodstock :
http://www.lefigaro.fr/musique/2...
Qu’est l’insouciance devenue ?
http://www.cinemas-utopia.org/to...