Direction Libourne, quai du Priourat, pour déguster les vins de la toute puissante maison Mouiex. C’est l’heure calme. Peu de monde dans la salle de dégustation. Arrive Jean-Claude Berrouet, le quasi mythique œnologue « maison ». Il a pris sa retraite l’an dernier et, averti de mon passage, est venu me saluer. Il évoque ses passions actuelles (le conservatoire des vieux cépages du Sud-Ouest, la dégustation, les voyages).
Un moment de calme et d’amitié au milieu de ce tourbillon.
Un moment de calme et d’amitié au milieu de ce tourbillon.
Dégustation chez J.P. Mouiex à Libourne, une dégustatrice sympathique.
Et bientôt, la route me happe à nouveau. Toujours cette course frénétique, syncopée, éperdue, ces petits blocs d’espace-temps, juxtaposés les uns aux autres, sans autre souci de cohérence que celui de dresser la carte des illusions du dégustateur. Ce fantasme, jamais assouvi : tout voir, tout goûter, tout comprendre. Tout savoir enfin du millésime échu et des vins en devenir auxquels il donna naissance.
Tout évaluer ! « Comme si vous visitiez un musée et que vous compariez Le Greco à Vélasquez… »
Oui, mais qui a dit cela ?
Tout évaluer ! « Comme si vous visitiez un musée et que vous compariez Le Greco à Vélasquez… »
Oui, mais qui a dit cela ?
Dégustation ensuite à L’Evangile, Lafleur (toujours un vrai moment de sérénité ici) puis à Ausone, autre sommet du millésime avec Latour.
Une belle découverte, le château Lafon La Tuillerie de Pierre Lafon.
Et quittant Ausone, cette belle rencontre, que je dois à un des lecteurs de ce blog (merci à vous, Jimi, le fan d’Hendrix !) : Pierre Lafon, exilé des mathématiques, vigneron opiniâtre et idéaliste qui, du côté de St-Etienne de Lysse, produit un merveilleux vin. Son Château Lafon La Tuilerie 2008, dégusté en toute fin de marathon, m’a épaté densité épicée, sa très belle maturité. Une révélation. M. Lafon, ne perdez pas courage !
Soirée en compagnie de quelques journalistes au Canon La Gaffelière. Jalonnée de quelques vins dégustés à l’aveugle : Château d’Aiguilhe 2001 très fin, tout en fraîcheur, il a complètement intégré son bois et se distingue par jeunesse. Superbe accord gourmand avec une Joue de veau exécutée dans les règles de l’art.
Clos de l’Oratoire 2000 il est sur les épices, le tabac, les notes balsamiques, dense et serré. Très bon.
Canon La Gaffelière 2001 quelle trame, quelle qualité de tannins. Superbe longueur avec une dimension séveuse. Une des très belles réussites du millésime
La Mondotte 1999 une autre réussite significative du millésime. Grand nez, complexe, graphite, épices, truffe. Encore beaucoup de jeunesse dans l’expression. Confirmation au palais. Fraîcheur superbe et finale de grande envergure aux nobles tannins réglisses. Dégusté il y a deux ans, le vin demeure égal à lui-même et a encore un magnifique potentiel.
Canon La Gaffelière 1950 le père de Stefan von Neipperg a acheté Canon La Gaffelière en 1973. Ce millésime a donc été vinifié par les précédents propriétaires. Un vin assagi par le temps. Difficile de lui donner un âge exact, aveugle que nous sommes. Notes de bois brûlé, de santal, d’épices douces. Le corps est souple, fondu.
Guiraud 2001 somptueux éclat aromatique, notes de fruits confits, de safran, de miel. Une façon de ponctuer en beauté le dernier vin dégusté de cette longue série.
Clos de l’Oratoire 2000 il est sur les épices, le tabac, les notes balsamiques, dense et serré. Très bon.
Canon La Gaffelière 2001 quelle trame, quelle qualité de tannins. Superbe longueur avec une dimension séveuse. Une des très belles réussites du millésime
La Mondotte 1999 une autre réussite significative du millésime. Grand nez, complexe, graphite, épices, truffe. Encore beaucoup de jeunesse dans l’expression. Confirmation au palais. Fraîcheur superbe et finale de grande envergure aux nobles tannins réglisses. Dégusté il y a deux ans, le vin demeure égal à lui-même et a encore un magnifique potentiel.
Canon La Gaffelière 1950 le père de Stefan von Neipperg a acheté Canon La Gaffelière en 1973. Ce millésime a donc été vinifié par les précédents propriétaires. Un vin assagi par le temps. Difficile de lui donner un âge exact, aveugle que nous sommes. Notes de bois brûlé, de santal, d’épices douces. Le corps est souple, fondu.
Guiraud 2001 somptueux éclat aromatique, notes de fruits confits, de safran, de miel. Une façon de ponctuer en beauté le dernier vin dégusté de cette longue série.
Avant de finir, demain, par les St-Emilion et les Pomerol. Et puis, juste avant le retour, il y aura encore, après la dégustation des Premiers crus de St-Emilions, cette chance, ce cristal inouï, la sélection de vieilles vignes de Château Trottevieille 2004. 100 % cabernet franc, 100 % préphylloxérique : la vigne date de 1890, 3200 pieds. Une partie est isolée dans cette cuvée d’exception produite depuis 2004 (135 bt). Un vin d’émotion, venu d’un autre temps, dense, serré, d’une allonge et d’une profondeur de saveur exceptionnelles. La finale est aérienne, portée par des vagues d’épices, interminable.
Je croyais l’avoir encore sur les lèvres lorsque, au-dessus de Léman bleu d’acier, j’entendis le commandant de bord (et de Baboo) annoncer à la cantonnade : « camarades syndiqués, eh bien, préparez-vous à atterrir ! »
10 Comments
Efcharisto
Aiguilhe 2001 était très bon dans une série de Castillon 2001 en mai 2005 …
Bon cela dit, Lafleur 2005 (sur fût) et 2004, ce n’est pas mal non plus …
Bien aimé Olivier rouge 2005, assez complet (millésime oblige). Olivier 2007 fermentaire, variétal …
Gouté lors des primeurs 2005, la sélection de vignes préphylloxériques de Trottevieille avait été un très grand moment de dégustation. Dans mes notes de l’époque, la plénitude et profondeur du fruit avaient réveillé le souvenir de quelques rares grands pinots burgonds. Mais je ne l’ai pas recroisé en bouteille.
On l’oublie souvent, mais à son meilleur ce château peut produire des vins de grande race, dans un secteur un peu à part du reste de l’appellation. Le plateau où se situe cette vigne, et la vigne en elle même, sont d’ailleurs à voir absolument. J’adore ce lieu, surtout lors des premières éclosions de fleurs printanières…
Et cette cuisine grecque : émotionnante ?
La cuisine, je ne sais pas (enfin c’est pas tout à fait vrai). mais comme je viens de lire le billet sur le blog de Pierre Assouline pour le 40eme anniversaire de Z :
passouline.blog.lemonde.f…
Je pensais à cet autre Jacques Perrin grâce à qui on a eu la musique de Theodorakis sur ce film et à Maria Farantouri chantant dans ce stade en Grèce, en 1974, après la chute des colonels.
Ah, ces préphylloxériques, quelques rares mais très beaux souvenirs … Ce supplément de finesse certes mais aussi un supplément d’âme qui devrait leur éviter toute dégustation à l’aveugle.
L’Histoire mérite plus que cela …
Une reeur s’est glissee dans cette breve, en effet le chateau olivier et plus generalement l’AOC Pessac Leognan+ la foret des Landes se situent en rive gauche !!!! pas d’erreur possible pourtant Mr Perrin, la semaine des primeurs est definitevent trop longue… amicalement
Bonjour,
tout d’abord, félicitations pour votre blog que je visite de temps à autres et sur lequel vos propos sont toujours judicieux.
Concernant LAFON LE TUILLERIE que j’ai découvert il y a maintenant plusieurs années est véritablement un très grand vin. Je languis déjà ma caisse de 2007 réservée en primeur et grâce à vous n’ai plus de doute sur le 2008. Ceci dit, je suis ravi de mettre un visage sur ce remarquable viticulteur. En fait, son vin doit lui ressembler…
amicalement
Bonjour, je suis la Juliette de vos spirituelles bouchées dégustées au château Olivier. Ravie qu’elles vous aient laissées autant de bons souvenirs. N’hésitez pas à visiter mon site et à bientôt dans le bordelais.
Juliette
Au fait, c’est ici : bonne visite !
http://www.juliettedanslacuisine...
Bienvenue Juliette ! Je vois que vous n’êtes pas que spirituelle. En plus, vous êtes toute mignonne !