Et tout ceci autour d’un Château Simone rouge. On connaissait le blanc, pour ses aptitudes particulières au long vieillissement. Voici le rouge qui décline toute un sortilège de cépages, le grenache, le mourvèdre, le cinsault, la syrah, le castel manosquin, le carignan, le muscat.
Et – je sais, je sais, je n’ai pas pu l’éviter… – en voiture Simone pour un beau voyage dans des contrées franches, à l’ombre de la Sainte-Victoire où Cézanne cisela des paysages, des airs du Sud, bien sûr, mais qui aurait gagné des fraîcheurs insoupçonnées.
Bref, dégustez-le : ça vaut le détour et ses tannins, Michel B., ne sont vraiment pas accrocheurs (où êtes-vous allés chercher cela ?).
Pour le reste, vous connaissez mes principes : du grand produit, de la précision, un zeste de chance.
Tenez, sur le marché, juste à côté, j’ai découvert ce foie de baudroie, gras comme archange avant la chute ou la crise ! Sûr : je tenais mes deux plats. De quoi cuisiner un fragment d’été autour d’un château Simone rouge qui, sur ces séquences, fut irrésistible.
Personne, je crois, ne bouda son plaisir, donc…
Les plats :
Tarte fine à la tomate, fleur de thym, fleur de thym, roquette et feuille de betterave,
foie de baudroie façon Rossini, citron confit.
La recette, très simple : cuisson à blanc d’une pâte à gâteau, ajoutez ensuite les tomates et les constituants essentiels, assaisonnement rectiligne et repassez au four deux minutes à 100 degrés.
A part : faites sautez le foie de baudroie (préalablement dénervé) comme un foie gras.
Dressez et servez aussitôt.
Dressez et servez aussitôt.
Fleurs de courgettes frites et foie de baudroie.
On ne change pas une équipe qui gagne. La seule contrainte ici : préparer deux heures avant une cargaison de pâte à frire qui pourra servir plus tard, pour d’autres légumes. La recette : 1 œuf entier, 120 g de farine tamisée, 2.5 dl d’eau, mélanger le tout, et laissez reposer.
Le vin Château Simone rouge 2004
Les convives à votre gré
La musique le chant des cigales
22 Comments
Hors sujet, mais besoin urgent :
Rosé de Bandol : qui choisir ?
François, heureusement qu’il y a des ostéopathes de garde …
Au choix, Bégude, Tempier, Gaussens, Pibarnon (idéalement avec 2/3 ans de bouteille).
Pas trop grave cette urgence quand même ? 😉
François,
Pibarnon 2000 rosé magnifique il y a qq jours : un grand rosé, comme Simone, après 10 ans de garde.
Sur le choix des rosés, j’acquiese. Pour moi, cette année, la révélation aura été les rosés de Coume del Mas : http://www.cavesa.ch/achat/colli...
En ce qui concerne l’urgence, il y en a qui me font penser aux personnages de Dostoïevski qui sont toujours pris dans une autre urgence…
Amis gourmands,
Il faut rendre hommage à Jacques Maximin qui fut le premier à cuisiner la fleur de courgette.
Déjeuner mémorable dans sa maison à Vence.
Merci de le rappeler Pascal. Un grand effectivement. Pour les beignets de fleurs de courgettes, Maximin prépare une pâte à frire plus sophistiquée :
120 g farine
3/4 verre de lait
3 cs bière
1 oeuf
1 cc levure boulanger
Délayer la levure et le lait. Dans une terrine verser la farine, le jaune d’oeuf, la farine et le sel. Réserver le blanc.
Ajouter le 1/3 du verre de lait et la bière, travailler vigoureusement pour obtenir une pâte sans grumeaux. Verser le reste du lait. Laissez reposer 2h.
Avant d’employer la pâte, battre le blanc en neige et l’incorporer.
Cher Jacques,
Belle interprétation d’une cuisine méditerranéenne,on plonge dans le grand sud.
http://www.twenga.fr/livres/l-ho...
Et les zozos : vous allez un peu vite en besogne : avec tout le respect que je dois à Maximin, il était encore en culottes courtes que je dégustais déjà en Italie des beignets de fleur de courgette.
Mais merci pour sa recette que je vais essayer dare-dare ce WE à St Jean de Luz.
Merci pour les conseils des rosés : je vais trouver du Pibarnon : LPV en a vu chez Nicolas.
François,
L’idéal serait qu’il ait 10 ans de garde (Nicolas n’aura pas cela).
Tiens au fait, j’aurais plutôt mis un Simone blanc (largement supérieur au rouge, souvent bourru, sur 2004 comme sur d’autres millésimes).
De mon côté, j’ai trouvé le Simone rouge 2004 (tout comme le 1989) très décevant (un nez de caractère mais une bouche bien étriquée) : cela s’arrange peut-être un peu à table (ou à l’aération – mais j’en doute, ou encore sur un autre flacon).
Un cr explicite commis par l’ami Maxime (9 juin 2009) :
Palette : Château Simone 2004 – 13°
(45% Grenache/30% Mourvèdre/25% de Cinsault, Syrah, Carignans, Castets, Manosquins, Muscats)
DS12 – LG11 – MS12 – MF12,5 – EG12,5.
Nez à l’expression aromatique en sourdine au début, puis dévoilant des notes animales, de marinade, de laurier, de camphre.
Bouche maigre, sévère, à la finale étriquée et courte. Un vin ni gourmand ni réellement structuré, décevant…
Il déguste bien ce Michel B. … 🙂
Il déguste très bien mais je ne suis pas certain que ce soit lui qui ai dégusté le 2004 pour l’édition du BD 2009. d’ailleurs, c’est simple : les commentaires du 2003 et du 2004 sont interchangeables :"tannin sec qui aura besoin de s’user".
Ce qui rejoint l’appréciation de Maxime.
Effectivement, si l’on cherche ici la gourmandise, voire une certaine opulence, il vaut mieux passer son chemin. Le vin a un côté strict, réservé, presque monacal avec un tannin nerveux. Ce n’est évidemment pas un vin de dégustation mais, à table, dans certaines constellations gourmandes, sa fraîcheur, sa vivacité, son caractère peuvent devenir des vertus. C’est un vin capable de se faufiler avec bonheur aussi bien parmi des préparations "chantantes" de légume qu’un foie de baudroie poêlé, au caractère très iodé. C’est mon goût et ça se discute, comme dirait l’autre…
Jacques,
Pas de problème pour moi qui lit ce texte avec gourmandise.
Malgré cet instantané défavorable, je ne serais pas opposé à l’idée de tester ces accords salivants, probablement propices à dévergonder quelque peu cette expression pincée.
François, j’acquiesce en salivant ! Rendons a César ce qui appartient à ses affidés …
Un petit coup d’oeil au "Cucchiao d’Argento" suffit à s’en convaincre.
Laurent, la même chose finalement que notre désaccord sur le Rougeard ?
La finalité du vin n’est elle pas de se retrouver à table pour s’y déployer sans (trop) subir les affres de jugements hors contexte ?
Paul,
En partie même si je ne considère pas que le contexte indiscutable soit la table.
Vous y trouverez au besoin des différences d’appréciation sur les accords mets/vins.
On ne se baigne jamais dans la même rivière.
Paul et Laurent,
Pourrais-je en savoir un peu plus sur votre bisbille à propos de Clos Rougeard?
Sieur Mauss,
Ne vous faites pas plus vieux que vous ne l’êtes,déjà que Maximin n’est plus un perdreau de l’année!
Maximin n’a rien inventé,mais c’est le premier grand chef français à l’avoir mis au gout du jour dans la haute gastronomie française.
Salutations gourmandes
Marcel Mauss (Épinal 10 mai 1872- Paris 1er février 1950) est souvent considéré comme le « père de l’ethnologie française ».
Est-ce vous sieur Mauss ?
Pascal,
gje.mabulle.com/index.php…
C’est que je ne suis pas trop fan des chenins lorgnant, en termes d’élevage, sur la Bourgogne.
Par ailleurs, je ne me considère absolument pas comme un puriste des accords mets-vins, voyant dans ce champ d’investigion plus une liberté et une complexité réjouissante (assonances, dissonances, infinités de combinaisons d’odeurs, de saveurs, de textures) qu’un terreau d’injonctions (mais je ne servirai pas Krug 96 sur une forêt noire).
Coriandre,
François n’a aucun lien avec Mickey (Mauss). 🙂
Monsieur Mauss vous ethnologue (êtes oenologue)? Non mais j’ai bien connu son père 😉
Tout est clair, c’est son père et le fils est passé de l’ethnologie à l’œnologie ?
Le nez de fruit mûr et les arômes d’épices du Château Simone devraient produire un accord met/vin délicieux…