Mais nous serons aussitôt happés, téléportés, pris dans les réseaux et les contraintes de la communication. Ceux-ci nous conduisent à toujours être ailleurs que là où nous sommes. L’instantanéité à laquelle nous sacrifions notre présent ressemble à un mirage.
Dernier avatar, le réseau Twitter (dont le nom signifie gazouillis) qui permet à chaque utilisateur de décrire aux autres, en temps réel, ce qu’il est en train de faire, le transformant en micro-bloggeur (140 signes par message). Faut-il souligner ici le caractère minimaliste de telles informations ? Dire ce que l’on fait au moment où l’on est censé le faire revient à reconnaître qu’on ne fait rien. Quitte à se plaindre ensuite que l’on n’a pas le temps, qu'on n'a jamais le temps :
– Où es-tu ? Que fais-tu ? Ne réponds pas, je t’en supplie, ne me tweete pas !
Article paru dans 24 Heures, 3 décembre 2011.
3 Comments
Vous voulez dire que sur twitter pour le plus grand nombre, 140 signes c’est déjà beaucoup trop ? ………comment ça???, sauf pour laurentg?,
Au fait c’est quoi "une société post moderne, soumises au caractère irréversible du temps linéaire"? est ce par exemple le même principe qui veut que plus on pédale moins vite, moins on arrive plus tôt?
Principe pratique de relativité restreinte rappelé par Woody Allen (dans "lerreur est humaine") :
«Ce que je sais, en physique, c’est que pour un homme se tenant sur la berge, le temps passe plus vite que pour celui qui se trouve en bateau – surtout si ce dernier est avec sa femme.»