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Le Furmint 2010 exhale de très jolis arômes de citron et de chèvrefeuille. La bouche est sur la finesse, dotée d’une belle finale mais finit sur la sucrosité.
Juhfark 2008 « On va faire un saut de géant, on va perdre du fruit et trouver du terroir » prévient M. Spiegelberg. Le Juhfark est un des cépages stars de la région. Assez neutre au départ, il lui faut quelques années de vieillissement avant qu’il ne révèle tout son caractère. A ce stade, on le perçoit au nez, il est encore un peu dans sa phase constrictive. En revanche, quelle bouche : suave, gras, d’une ampleur remarquable, il emporte tout et finit sur des notes empyreumatiques à ne pas laisser traîner une commando de pompiers assoiffés dans les parages. Superbe vin, buriné par le terroir.
OlasRizling 2008 (100 % welschriesling) C’est avec ce millésime que Spiegelberg s’est fait connaître Grande classe dans l’expression aromatique. Magnifique bouche, en éventail, d’une grande pureté.
Et, à ce point de la dégustation, Spiegelberg de citer une phrase inscrite sur le livre d’or de la propriété par un journaliste fan de ses vins : »Qui sont ces pauvres diables qui ne boivent que du Bordeaux ? »
Furmint 2008 Superbe vin au nez d’ananas et de truffe, ciselé, tendu, d’une très grande longueur. C’est un vin avec beaucoup d’énergie et d’extrait sec, à la finale très harmonieuse. Monumental.
Olasrizling 2003 Très beau nez, profond, notes d’amandes, l’orange confite. Vin complexe, miellé mais qui demeure équilibré, même si le climat semble avoir été le même ici que chez nous.
Lave et basalte, le terroir de Somlò
Juhfark 2010 Trockenbeerenauslese Issu de vendanges tardives (essentiellement passerillées) au rendement microscopique, c’est le fleuron de la cave, du moins en terme de prix. 50 euros la bouteille en vinothèque à Budapest. Il faut préciser ici que ses vins sont aujourd’hui vendus en Hongrie à un prix moyen de 40 euros la bouteille. Le salaire moyen hongrois est d’environ 450 euros. Le nez est plutôt discret pour un liquoreux. Corps fuselé, dynamique, sans une once de lourdeur avec une sucrosité (138 g) parfaitement intégrée. Attendons un peu pour le boire.
Les origines du Furmint
Co-auteur avec Jancis Robinson MW and Julia Harding MW, de l’Atlas WINE GRAPES – A complete guide to 1,368 vine varieties, including their origins and flavours, José Vouillamoz nous livre quelques-unes des clés du Furmint, cépage original que l’on trouve à Tokaj et à Samlò.
Selon J. Vouillamoz, l'origine du Furmint est probablement à chercher dans la region de Tokaj. On trouve une première mention de cépage en 1611 dans la Gyepű Valley près d'Erdőbenye. Aucune étymologie convaincante n’a encore été proposée pour ce cépage. Il est connu sous de nombreux synonymes locaux dans différents pays, ce qui laisse à penser qu’il s’agit d’une variété ancienne qui s’est propagée ensuite dans les pays voisins : Moslavac Bijeli en Croatie, Mosler en Autriche, Šipon en Slovenia and dans le nord de la Croatie, Som in Transylvanie, Zapfner en Allemagne. Le Furmint a également été confondu par erreur avec l’Altesse de Savoie, avec le Grasă de Cotnari en Roumanie, avec le Pošip Bijeli sur l’île de Korčula en Croatie, avec le Sauvignonasse dans le nord de l’Italie où le vin dont il est issu a été appelé Tocai Friulano jusqu’à récemment, ainsi qu’avec le Žilavka en Bosnie Herzegovine, mais toutes ces hypotheses ont été rejetées par l’analyse génétique.
L’ADN du Furmint
L’étude des varieties anciennes de Tokaj ont permis de mettre en evidence quatre types distincts de Furmint avec le meme profil ADN. Ce degré important de diversité génétique plaide en faveur de la region de Tokaj comme berceau du Furmint. Celui-ci est issu d’un croisement naturel entre le Gouais blanc, père de très nombreux cépages (78) européens, dont le Furmint a hérité l’acidité. L’autre géniteux du Furmint est encore inconnu et il est probable qu’il ait disparu. L’analyse AND a montré par ailleurs que le Hárslevelü que l’on retrouve à Samlò et à Tokaj fait partie de la descendance naturelle du Furmint. Au même titre que le Plantscher, un cépage rare dont on a retrouvé les traces dans les cantons de Vaud et de Valais et qui serait donc le frère du Hárslevelü. La présence historique d’une population hongroise en Valais est attestée : la présence de colonies dans le Val d’Anniviers et près de St-Maurice est en effet bien documentée.
Source : Atlas WINE GRAPES – A complete guide to 1,368 vine varieties, including their origins and flavours.
Merci au Dr José Vouillamoz pour cette documentation.
Comment
Cela ne pouvait pas mieux tomber : je suis à Tokaj en avril !
Si je trouve ses vins à Budapest, on en rapportera !
Merci de ce rapport complet, avec du sang neuf !