« La gloire elle-même ne saurait être, pour une femme, qu'un deuil éclatant du bonheur. » (Mme de Staël)
On n’a guère insisté jusqu’à présent sur l’étrange mimétisme des rivaux Sarkozy-Royal, ce côté glamour, icône de notre temps, cette volonté d’habiter en permanence l’image et ces étranges failles, ces lignes de fracture que chacun(e) vit dans sa relation à l’autre, au pendant qui forme le couple, cette image idéale (et pourtant lézardée) de la réussite, du succès, du bonheur à partager. Sans doute la fascination particulière éprouvée par les Français pour cette campagne trouve-t-elle son origine dans la force de ce mimétisme. Et si, au final, le taux de participation au second tour des présidentielles a atteint de tels sommets, cela ne témoigne sans doute pas d’un regain d’intérêt des Français pour le politique, mais, comme la justement souligné Emmanuel Todt, de l’affrontement titanesque de deux camps qui, chacun, a peur de l’image que véhicule le leader de l’autre. Peur de Sarkozy (« tout sauf Sarkozy ! ») et peur de Royal (« Quel feu cache cette glace ? »). On n’en finira jamais avec le règne des figures tutélaires. Une chose est certaine : faire de la politique est une manière plus ou moins hasardeuse de se faire aimer.
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