Aujourd’hui chez Bernard Delessert, j’ai fait une moisson de tomates (toutes cultivées dans ses serres, plein sol, avec léger stress hydrique pour forcer le système racinaire à descendre en profondeur et aller à la pêche aux oligo-éléments. Exactement comme la vigne. Le tout sans aucun traitement. Du vrai bio, astucieux, réfléchi. Rien à voir avec la douce arnaque qui fait florès dans les grandes surfaces ! En tout, Bernard Delessert cultive une vingtaine de variétés de tomates, avec même une variété personnelle à son active. Knight’s rose. Je vois d’ici un prodigieux tartare de tomates (Noire de Crimée, la Knigh’ts en rouge et en rose, la super Marmande, la Corne des Andes rouge, la Brandwyne, la Tung Kwa rose, la Corazon, la rose de Berne à la peau si fragile qu’on a l’envie de la prendre dans ses bras, la Cœur de bœuf et la Karolina). Juste relevé d’un peu d’huile d’olive Trappitu’, fleur de sel et poivre Malabar noir MG1.
De chez lui, j’ai ramené également de la courgette blanche Lagenaria, interminable, dégingandée ; du Kiwano ou courge du Kénya, bardé de piquants, à la saveur de concombre, larguant un jus rouge sang quand on s'y frotte ; des feuilles d’épazote, une plante originaire du Mexique, au goût incroyable de myrte, de mélisse, de menthe avec un rappel de naphte. J’ai jeté également mon dévolu sur une rimbambelle d’aubergines de Crête, longue comme deux doigts et, paraît-il, diablement savoureuse. Je vais également tester les tomatillos très prisées dans le Chile con carne. Qu’en ferais-je ? Je pense les associer à des gambas grillées et à une salade de rucola sauvage au goût incroyable (également cultivé à la ferme Les Pralies). Une fois l’assiette dressée, j’y ajouterai une once de cette purée de piments que prépare Karine Delessert. J’allais oublier : ce diable de Bernard cultive également 17 variété de piments ! Demain, je vous souffle peut-être un mot du résultat.
10 Comments
un seul conseil: continuez!
j’ai découvert l’andine cornue il y a une quinzaine d’année: une interview de Pierre Hermé qui signalait cette variété (dans une revue gastro qui a eu un succès phénoménal: deux numéros!!!) mais la meilleure si elle n’a pas eu une goutte d’arrosage c’est la rose de berne, indiscutablement, Dans le sud finistère un journaliste auteur de polars à ses heures perdues en cultive une soixantaine de variétés!!
Dites-moi, Yves, votre auteur, il a écrit autant de polars qu’il cultive de variétés de tomates ? Il ne s’appellerait pas San Antonio par hasard ?
allez voir le site TOMODORI et vous verrez bien M PESSOA! pour les polars je ne sais pas !
Et puis franchement, SAN ANTONIO auteur de polars! pourquoi pas DESTOUCHES écrivain!
Cela n’a aucun rapport, mais René Desmaison est mort. Il avait assisté à une session du GJE chez Carrier. Une belle après-midi à discuter près de la piscine, lui le regard sans arrêt sur les aiguilles.
Un grand Monsieur.
Oui, François, tu as raison, c’était un grand bonhomme. Hommage !
Suis allé sur Tomodori. Vu que des tomates. Pas de M. Pessoa… Il me plaît de voir dans votre mentor es tomates et auteur de polars, le vrai, le grand Fernando qui disait " Nous avons tous deux vies : la vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance, et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard ;la fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres, qui est la pratique, l’utile, celle où l’on finit par nous mettre au cercueil."
et les tomates qu’est ce qu’il en pensait fernando? parce que là aussi il devait déchiré grave!
"je ne suis rien. Je ne serai jamais rien. Je ne peux vouloir être rien. A part ça, je porte en moi tous les rêves du monde" F.P.
Emouvant le diaporama. Perrin-Scorsese, même combat!