J’ai toujours été gourmand. Même pas gourmet au début, gourmand…
J’ai découvert la gastronomie en 1982 chez Girardet. Quand on entrait là-dedans, c’est comme si on entrait au château de Versailles. On voyait arriver des assiettes incroyables, les découpes au guéridon. C’était comme une boîte de Pandore : j’avais l’impression qu’un univers était en train de s’ouvrir devant moi. Pour moi, il y a un avant Girardet et un après Girardet…. Avant, c’était la restauration et, chez lui, je découvrais la gastronomie !
• Comment est né le projet de parcourir 68 restaurants en autant de jours ?
• Que cherchiez-vous à travers une telle quête ?
Je suis donc parti. Dès le départ, je savais qu’il y avait une forme de démesure dans ce périple gourmand. Je pensais que, après avoir terminé le tour, je pourrais peut-être rebondir dans le monde de la gastronomie mais je n’avais pas du tout la volonté d’en parler aux medias.
• Pourquoi n’être pas allé jusqu’au bout de votre voyage ?
Cette « route 68 » (du nom du livre que je comptais faire) a été une sorte de révélateur, avec un effet grossissant sur un vide initial. Ça a accentué le problème. Au début, on est nécessairement un peu dans l’euphorie mais plus le voyage avançait, moins il avait de sens. Cela devenait presque malsain… A l’Enoteca Pinchiorri, le 7 juin, je n’étais déjà pas bien. Je savais que ça n’avait plus de sens. Je me sentais prisonnier…
• Venons-en à cette fameuse disparition, le 13 juin, chez El Bulli : pourquoi disparaître au lieu de simplement arrêter votre périple ?
C’est toujours difficile, pour les gens rationnels, de comprendre les actes manqués. La grande différence qu’il y a entre les gens et moi, c’est que la plupart sont équilibrés. Notre éducation et notre enfance nous déterminent beaucoup. J’ai toujours été dans la vie à chercher la quête du sens, à me demander pourquoi on est là… Je suis très admiratif face aux gens qui ont tout de suite trouvé, qui se sont mariés, qui ont une situation, comme on dit. Tout ce que je n’ai jamais eu… Ce voyage m’a révélé que passer son temps à manger ne faisait pas vraiment partie de cette quête.
• Oui, mais pourquoi tout interrompre chez El Bulli précisément, et disparaître ?
• Est-ce que le repas chez El Bulli vous a plu ? Je vous pose cette question car si tel n’avait pas été le cas, cela aurait pu jouer un rôle déclencheur…
Quoi qu’il en soit, ce n’était en tout cas pas le rêve ultime de la gastronomie. Cela dit, il faut dire ici que dans les *** ont la capacité à vous éblouir sur quelques plats, pas nécessairement sur tous.
• Pouvez-vous me citer quelques exemples de ces plats éblouissants qui vous ont marqué durant votre voyage ?
Chez Pascal Barbot à l’Astrance : Mer et Coquillages.
Chez Blanc à Vonnas : même si les deux dernières fois, j’avais été déçu (ce n’est pas que c’est mauvais), j’ai goûté cette fois un Homard sauce aux agrumes d’anthologie.
Chez Hof Van Cleve à Kruishoutem, je vous l’avais déjà dit, je citerais l’ensemble du menu !
Chez Roellinger à Cancale, les ormeaux…
Chez Sergio Herman (Oud Sluis à Sluis en Hollande), j’ai eu des amuse-bouches d’enfer, un apéritif qui avait du sens pour une fois, pas pour caler l'estomac : chacun amenait directement au menu.
Globalement, les desserts ne m’ont guère fait voyager, hormis chez Loiseau, son sablé breton aux fraises avec barbe à papa.
En Italie au Calandre et chez Dal Pescatore, c’était évidemment magnifique.
• Parlez-moi de ce qui se passe au moment où vous quittez El Bulli dans la nuit ? Vous allez où ?
• Vous ignoriez qu’on vous recherchait, que de nombreux journaux européens avaient évoqué votre disparition ?
Totalement. Je n’étais au courant de rien. Heureusement. Si je suis encore vivant, c’est parce que je n’en savais rien … Car si je l’avais appris, je ne serais jamais rentré. Je serais parti à Marseille, sur un container… Quand j’étais en voiture, je mettais la radio. Quand j’étais à l’hôtel, j’aurais pu voir les infos à la TV. A un moment donné, j’aurais pu être reconnu… Eh bien, non !
Comment êtes-vous revenu ? Comment avez-vous refait surface ?
• Est-ce un échec pour vous ?
Je n’ai pas fait cela comme un alpiniste qui veut aligner les quatorze 8000. Ce que j’ai tenté de faire est peut-être tendance dans une société qui a le vertige du bas mais je ne suis qu’un type lambda qui a voulu faire quelque chose de déraisonnable pour de mauvaises raisons. 25 000 personnes meurent de faim chaque jour, dans le monde, et moi j’étais là en train de me gaver. En même temps, ce n’est pas parce que je vais m’arrêter de manger que ça va supprimer la faim dans le monde.
Je suis sûr que des gens disent : qu’est-ce qu’il nous soûle celui-là, avec sa disparition ! Et ils ont sans doute raison. Je ne suis ni un héros, ni une victime de la société et, je le répète, la notoriété, ça se mérite.
• Pascal Henry, qu’est-ce qui vous fascine tant chez les cuisiniers ?
Pour moi les cuisiniers sont comme les peintres et les musiciens. Ils travaillent tous avec les mêmes produits. Après c’est l’interprétation : quand on va chez Gagnaire, on ne veut pas retrouver ce qu’on a chez Alexandre Bourdas ou chez Pacaud, deux de mes cuisiniers préférés.
J’aime découvrir un style, une originalité et, à un moment donné, j’aime retrouver une patte. Le plus beau dessert que j’aie mangé de ma vie c’est la tarte au chocolat, simplement accompagnée par un glace vanille, chez Pacaud à l’Ambroisie. Une merveille absolue !
• Et les prix ? Vous avez payé toutes vos additions, sauf chez El Bulli…
• On n’a pas parlé de vin jusqu’ici : vous y intéressez-vous ?
• Qu’allez-vous faire dans les semaines qui viennent ?
Merci Pascal Henry de votre confiance et je vous souhaite bonne chance !
62 Comments
On hésite à être le premier après un tel moment, ne sommes nous pas ici tous un peu des Pascal Henry;
Great article Jacques.
Really gives me a new and better understanding of the person "Pascal Henry". Seems like he allows you to get close to him and like he actually needs to talk about this experience of his.
Fantastic job :0)
Pas le temps de s’ennuyer sur le site de Jacques … 🙂
Gastronomie et vide : on trouve cette expression de lassitude chez le pérégrin Lacarrière, en mode frugal cependant)
"J’ai rencontré un passionné de gastronomie comme il en existe peu, sincère, idéaliste, et terriblement seul" : est-ce une conclusion logique ?
Je note une évidente valorisation des amuse-bouches (chez Herman).
Gringet, en tranquille ou en effervescent : pas mal, sans plus.
Note : Pacaud !
Emouvant. Crossroads.
Jacques,
Hasard ou prémonition:
"En art et en amour
j’ai toujours cherché
et rarement trouvé
ce qui me conduirait
le plus loin possible de moi
….." Kenneth White
ou alchimie des sujets qui s’égrainent entre philosophie, œnologie, gastronomie,
sans oublier la montagne, mais rarement sans un restaurant…
Merci pour cette quête, cette curiosité quotidienne que tu nous fais partager, qui nous passionnent et nous attirent sur "mille plateaux"
Ne sommes nous pas tous, un peu comme Pascal Henry, à la recherche du Graal, du Nirvana?
"Inassouvies nos vies"!!!
Bravo pour ta persévérance, Grand Jacques et surtout par le contenue et la hiérarchie de tes questions.
Voilà, finalement, une histoire compréhensible.
Qui laisse un peu triste à la fin de sa lecture : pourquoi ?
Contenu
Un entretien émouvant effectivement.
Je n’ai pas l’impression que Pascal Henry soit le mr lambda qu’il croit être. Il "assume" pleinement, et surtout avec une clairvoyance certainement supérieure à celle qu’il perçoit ou a perçu à ce jour sur le fil des évènements passés.
Merci pour la sincérité de ses réponses.
Bravo pour votre persévérance Jacques.
laurent
François,
Même questionnement pour moi …
Ce reportage a le mérite d’aborder la passion oenophile et gastronomique de manière originale.
Je trouve en tout cas Pascal Henry fort lucide et la lucidité est une blessure qui rapproche du soleil, n’est-ce pas ?
Cela me rappelle un peu les polémiques sur les marathons himalayens, qu’il s’agisse de Messner (et la mort de son frère au Nanga Parbat) ou de Maurice Herzog (Annapurna).
Seuls, nous sommes toujours terriblement seuls.
"Les chemins dangereux sont les seuls empruntables, il faut s’habituer au vertige…" – Ingmar BERGMAN
"On est heureux quand on abandonne l’inquiétude du bonheur" – Paul Maeterlinck
"Seuls, nous sommes toujours terriblement seuls."
Beau sujet philosophique.
Armand,
Les chroniques appliquées (mais tristes) de Théophile Vittet, dans la revue chic "3 étoiles", m’ont toujours donné cette impression.
Grande Jacques,
hai avuto la costanza e sei stato premiato.
Un personaggio semplice che si è fatto sommergere da un’idea forse troppo grande per lui. Succede in montagna quando si sfidano le pareti a rischio valanghe.
A bientot
Gabriele
"Je suis d’un autre pays que le vôtre, d’un autre quartier, d’une autre solitude.
Je m’invente aujourd’hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous."
Léo Ferré, la solitude
Une illustration (pas si triste) thesis.haverford.edu/dspa…
Pourquoi la lucidité serait elle une blessure le mexicain: arrête ton Char!! 🙂 ah ces poètes faut toujours qu’ils en fassent trop!
Pourquoi la lucidité serait elle une blessure le mexicain: arrête ton Char!! 🙂 ah ces poètes faut toujours qu’ils en fassent trop!
Pourquoi la lucidité serait elle une blessure le mexicain: arrête ton Char!! 🙂 ah ces poètes faut toujours qu’ils en fassent trop!
Yves, vous franchissez des limites. Il vous sera difficile ensuite d’en revenir. René Char ? Un des poètes que j’admire le plus, le verbe et l’action. Savez-vous ce qu’il fut durant la guerre ?
"De quoi souffres-tu ?
De l’irréel intact dans le ciel dévasté. De leurs détours aventureux cerclés d’appels et de sang. De ce qui fut choisi et ne fut pas touché, de la rive du bond au rivage gagné, du présent irréfléchi qui disparaît. D’une étoile qui s’est, la folle, rapprochée et qui va mourir avant moi."
René Char, Commune présence
Alors là y a un virus!!!
Laurent, puisque tu tiens tellement à user ta citation sur la lucidité jusqu’à la corde, je vais t’en donner une autre, de citation, pour « après ». Sais tu où se tient – selon Léo Ferré – la solitude ? La réponse à la fin de la chanson : http://www.deezer.com/track/9219...
Tu ne l’as pas volée celle là, mexicano… 😉
Pour Pascal Henry, je lui recommande l’écoute de : http://www.deezer.com/track/2425...
« Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie
J’suis parti vers ma destinée (…)».
On a tous une chanson de Léo qui nous correspond. C’est sans doute pour ça que c’était un (très) grand auteur…
Incidemment, leo…, froc ou benard?
Nicolas,
La solitude se tient dans mon froc ? C’est cela ? (tu pense à Iggy Pop exhib sur scène ?)
Tu es trivial, mon ami 🙂
Thelma et Louise, mais tout seul. Donc encore pire…..
Ou alors tu confonds Char et Houellebecq …
Grand Jacques :
Ta citation de Char me pose problème, quitte à paraître neuneu.
Honnêtement, j’ai dû la relire 3 fois avant de m’avouer vaincu : j’y pige que couic.
Secondement, cela ne m’apporte strictement aucune émotion, quelqu’en soit la nature. Or, j’ai appris à l’école, d’abord avec Boileau que les choses simples peuvent être bien dites et que tout ce qui se conçoit bien, s’énnonce clairement.
Très certainement que je suis totalement imperméable à ce genre de poésie, ce que je regrette. C’en est chagrinant.
Ai-je le droit de préférer Ronsard, Du Bellay et Lamartine ?
Grand Jacques (II) :
Section philosophie : en partant du principe que tu as un peu d’admiration pour Michel Serres. Je le cite (interview de Sud-Ouest, dimanche dernier sur la crise) :
A la question : "L’homme est-il encore capable de gérer le monde ?", il répond :
"Si l’homme est dans cette situation, c’est la faute des philosophes. En s’engageant eux aussi tête baissée dans des combats binaires, ils ont été incapables depuis 100 ans de construire un système de pensée qui nous sorte de la crise. Nos systèmes politiques actuels ne sont là que pour le spectacle. Ils n’ont plus rien à voir avec la réalité car ils sont fondés sur un jeu à deux. Or, il est un troisième acteur du jeu, c’est le monde. L’ignorer, c’est se perdre.
La seule façon d’en sortir est de bâtir "un jeu à trois" qui donne au monde réel un statut de sujet de droit."
Mais peut-être considères-tu Serres comme un aimable philosophe du dimanche ? J’espère que non.
François:
Et moi, stupide, qui pensais que la crise était due à l’économie (cf l’interview de Delors que je t’ai envoyé). Depuis Socrate, on sait ce que le monde pense des philosophes. Serres est optimiste.Et la reprendre ce j’ai déjà dit des optimistes et des pessimistes sur la marche du monde. Quant à René Char, c’est un peu comme pour le Chablis avec ce gout de pierre à fusil, ça demande un apprentissage (comme me le disait Michel Bettane il y a 20 ans).
«N’étant jamais définitivement modelé, l’homme est receleur de son contraire.»
[ René Char ] – Extrait des Feuillets d’Hypnos
Sortie de crise http://www.christusrex.org/www2/...
…Georges de La Tour: Madeleine a la veilleuse
Ah mais je vois que le Président Mauss donne dans la provocation ! Moi, considérer Serres comme un philosophe du dimanche ? Ignorerais-tu, lecteur pressé, que j’ai été à son école ? "Le monde, dans lequel nous ne vivons pas, l’objet que la philosophie a perdu depuis longtemps." Voilà pourquoi il faut en revenir aux fondamentaux, à Héraclite d’Ephèse par exemple, aux stoïciens aussi ; aux empiristes ; puis à Nietzsche. Et puis, quand tu auras longtemps savouré Héraclite le lumineux, tu aborderas les rivages du "chablisien" René Char. Vaste programme ! On commence dans le Jura ?
Sans oublier Siméon le stylite et Grégoire de Nysse …
Serres est en effet un philosophe du Dimanche : il m’arrive de l’y entendre sur France Info à 18h22, en entretien avec Michel Polacco.
Nicolas est un fan de Nietzche : rien à voir avec le géant poète résistant.
Char plutôt Clos ou Valmur ?
Plutôt Dauvissat ou Raveneau ? 🙂
Heeter,
Votre dernier lien plante … (c’est frustrant).
N’est-ce pas. Merci pour l’info..
Ce post a été visiblement lu. TF1 et RTL hier. Pour celles et ceux qui voudraient entendre Pascal Henry : http://www.rtl.fr/emission/25388...
Je n’arrive pas à retrouver le titre de ce film, inspiré d’un roman, qui raconte l’histoire d’un type viré de son boulot (à la Croix-Rouge ?), le cachant à sa famille et passant des journées d’ennui dans sa voiture …
Merci, Laurentg (:-) copyright Armand)
C’est ici : http://www.chapitre.com/CHAPITRE...
Et ce n’est pas d’Agnès Varda …
Ah! Ah!
Oui, j’ai vu ce film : poignant.
Daniel Auteuil filmé par Nicole Garcia …
Le film de l’incommunicabilité (ou 50 ans de solitude).
Heureusement, le finale de Pascal Henry semble moins dramatique.
Tout simplement merci de partager avec nous ces moments de vie.
Effectivement Grand Jacques c’était en tant que président de l’association contre l’abus d’utilisation de la citation "la lucidité etc etc" que je venais de fonder et dont je suis le seul membre cotisant à ce jour que j’intervenais et pas contre l’immense rené char (qui s’en ficherait d’ailleurs pas mal et il aurait bigrement raison) qui effectivement fut un grand pendant une période douloureuse disons qu’il fut plus résistant que Sartre ou Picasso. Si je vous ai contrarié c’est à mon corps défendant et je vous prie de m’en excuser!
Allez pour le président le plus grand poème du Grand Victor Hugo
Demain, dès l’aube…
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Yves, je veux bien rejoindre votre assoce contre l’abus d’utilisation de la citation "la lucidité etc etc"… et payer mon éco (vous la connaissiez celle là ????!) pour rentrer dans le cercle : le mexicain commence également à me chatouiller avec cette belle phrase qu’il galvaude à foison, ça fait 5 ans qu’il nous la réchauffe ! 😉
Le même mexicain qui ose dire que je suis « fan de Nietzsche »… non mais on croit rêver ?! Laurent tu sais comment ça s’appelle ce type d’association dans notre belle langue ?
Pour rappel : « Il m’est odieux de suivre autant que de guider ». (Nietzsche)
Tu as des pages de « stachu » à te coltiner, le retard s’accumule… 🙂
Ps : très beau poème du « considérable » (j’adore ce mot) Victor H., qui parlait avec pudeur et retenue d’un chemin bien macabre qui le menait à sa fille, survenue. Merci Yves. Encore un grand homme qui marchait en pensant, et pensait en marchant, comme celui que je nomme affectueusement le Moustachu, et dont il est question ci-dessus…
Je pense qu’un peu moins de Nietzsche et un peu plus de Lichtenberg qui lui est grand et jamais fumeux et le monde irait mieux, un gars qui a inventé "le couteau sans lame auquel il manque le manche" suffit à mon bonheur et je me demande si ce n’est pas un dénommé Tolstoï qui écrivait en 1804 "je ne comprends pas que les allemands aujourd’hui négligent autant cet écrivain, alors qu’ils raffolent d’un coquet feuilletonniste tel que Nietzsche"
HEETER CONNAISSEZ VOUS le nouveau né de georges de la tour je ne vais jamais à rennes sans aller m’asseoir quelques instants……….
Je ne vais pas parler pour un défunt, même à la moustache fournie. Il aurait détesté qu’on le défende. Et ce serait ridicule de le faire. Ses écrits sont là, on en fait ce que l’on veut. Perso je les lis et les « digère » comme je peux. Je n’avale pas tout pour autant. Comme en dégustation, parfois il faut savoir recracher…
😉
Par compte attention à bien se méfier de la somme de racontars qui ont eu trait à sa personne. Du monde s’est mépris, volontairement ou par facilité. Le mieux est encore de se faire son propre avis…
Pas de problème, Yves. C’était au second degré. Cela dit j’ai le plus grand respect pour René Char, ce qu’il incarna, du surréalisme et de la poésie et je sais que vous partagez ces valeurs.
"L’amont de la philosophie ne peut etre correctement mesure par personne. Il s’enflamme dans la nuit humaine et se perd derriere ses multiples tournants. C’est a cette Histoire sans histoire que s’adossent les poemes qui se perpetuent en nous eveillant. Ainsi les philosophes et les poetes d’origine possedent-ils la Maison, mais restent-ils des errants sans atelier ni maison."
Rene Char, La barque a la proue alteree
Thomas disait : "Tout simplement merci de partager avec nous ces moments de vie."
Tout pareil … 🙂
"C’est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu’un jour ou l’autre nous prend l’envie de les larguer. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l’intelligence. C’en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude."
Léo Ferré
Attention donc à un possible excès de misanthropie. 🙂
Nicolas,
La fulgurante phrase de Char a positivement accompagné de longs mois noirs de ma vie.
Elle résonne donc en moi de manière non intellectuelle mais phénoménologique.
Jacques: "En chacun,une solitude qui ne sait pas en quelle langue mourir" (Armand Gatti)
En résonance avec ta phrase de Gatti citée ailleurs puisque je vois que l’intersection de nos lectures est forte
Cocardes traditionnelles; animees
Pascal Henry, vous n’êtes pas seul :
http://www.lepoint.fr/actualites...
laurent
Et, cependant, les feuilles de chou sont innombrables.
Un bilan mitigé :
http://www.invinoveritastoulouse...
Pour la 4e année consécutive, sa table, El Bulli, vient d’être élue meilleur restaurant du monde par le magazine britannique Restaurant. Le chef espagnol nous livre son sentiment sur ce palmarès et revient sur les attaques dont sa cuisine dite moléculaire fait l’objet.
madame.lefigaro.fr/cuisin…
France 2 vient de passer un reportage sur l’affaire Pascal Henry …
Courage, Pascal … et peut-être à se voir dans les Corbières (ou ailleurs).
One coursière : http://www.larvf.com/,tour-du-mo...
Merci Laurentg ! Moi je trouve que ONE COURSIERE est encore mieux sur cette photo : blog.cavesa.ch/index.php/…
En effet !
Et même pas un arrêt à Copenhague (mais il est vrai que la petit sirène est partie faire un tour à Shangaï, elle : drôle de mondialisation !).
http://www.google.com/hostednews...