Le discret Rick Wright était une des pièces maîtresses de l’architecture du Floyd. Des dissensions avec l’irascible Roger Waters l’avaient amené à quitter le groupe en 1981. On retrouvera pourtant le magicien Wright aux claviers lors de la tournée de promo de A Momentary Lapse of Reason (1987). Business as usual : shows gigantesques, sons sculptés au laser ; beaucoup de technique, un peu d’émotion. Ceux qui restent gèrent le succès planétaire ; quelque part, l’inspiration n’y est plus.
Rick Wright à la grande époque du Floyd.
Pink Floyd laisse une empreinte indébile sur notre époque et notre psyché : son inspiration, le groupe l’a surtout puisée dans les visions hallucinées de Syd Barrett, dans ses alchimies sonores et verbales, ses voyages dans la proximité de la folie (un peu comme, à la même époque, les Stones avec Brian Jones et les Beach Boys avec Brian Wilson).
Après les fondations inégalées, Piper At the Gates of the Dawn (1967), vient le moment de l’envol avec le flamboyant, A Saucerful of Secrets (1968). On oublierait presque juste après, le ténébreux Ummagumma (1969) pour ne garder que Atom Heart Mother.
En attendant de découvrir, plus tard, cet autre joyau : la face cachée de la lune…
En attendant de découvrir, plus tard, cet autre joyau : la face cachée de la lune…
Pink Floyd, Live at Pompei, un extrait du superbe A Saucerful of Secrets avec le grand Rick Wright aux claviers.
Le style Pink Floyd est désormais sur orbite : de grandes arches sonores, tissées par l’orgue arachnéen de Wright ; la basse térébrante de Waters ; les bijoux ciselés de Gilmour et sa voix diaphane et, enfin,
l’architectonique de Nick Mason.
l’architectonique de Nick Mason.
Rick Wright, un des mes modèles lorsque je traînais dans les caves sans savoir qu'un jour j'y viendrais pour autre chose que la musique…
Souvenir personnel qui prouve que ce qui précède n’est pas simple étoffe des songes. A la fin des années soixante, je tenais les claviers d’un groupe qui a connu sa petite heure de gloire. Le « son » Pink Floyd constituait pour nous la référence, une forme d’idéal à atteindre et, dans le chaudron d’une cave bardée d’orgues Hammond Quadpod et Farfisa, de guitares électriques et d’amplis Marshall gigantesques, nous nous attachions à reproduire note par note A Saucerful of secrets, morceau mythique qui doit beaucoup à la contribution de l’aérien Rick Wright.
Set the control for the heart of the sun, Rick !
Set the control for the heart of the sun, Rick !
19 Comments
Ca fait 2 jours que j’écoute tous les disques que j’ai.
la face cachée de la lune…je préfere le titre en anglais car il à une autre notion le "dark side", c’est aussi la face sombre …un petit peu comme le côté obscur de la force.
Que la force soit avec vous.
Comment comptez-vous nous remonter le moral, comment? quand j’ai vu le fil de l’AFP……
RIP
quicksilverscreen.com/wat…
"Sans la musique, la vie serait une erreur." Nietzsche
Yves, pas de panique, réécoutez confortably numb !
"There is no pain, you are receding.
A distant ships smoke on the horizon.
You are only coming through in waves.
Your lips move but I cant hear what youre sayin."
Julia, vous êtes bien gentille, mais tout ces gars là on les a connu ils étaient comme nous jeunes et beaux , c’est pas rassurant, moi, je vous le dis!!
Jeunes, oui sans doute. Beaux, peut-être mais ne soyez pas si nostalgiques Yves. Le temps est le miroir des illusions.
Et voilà le moment de sortir tous les CD : d’Atom à Ummagumma, en passant par Pompei jusqu’ au grand David Gilmour (ils étaient copains ?).
De la vraie musique ! Pas du bruit.
Qui ça? Ummagumma et David Gilmour: on a jamais trop su mais pour Pompéi c’est certain!.
vous allez bien vous M Mauss parce que Julia voudrait bien danser le Rock’N’roll. ma modestie dût elle en soufrir je maintiens: beau!Et dès que vous voulez m’expliquer votre histoire de miroir je suis votre homme, voilà un lieu où d’habitude règne l’esprit transformé en site de rencontre, désolé!
Ah, mais, François, je constate que tu as quelques "lettres de créance" en matière d’histoire du rock. Pour répondre à ta question, je pense que Gilmour et Wright avaient une entente télépathique. Voici d’ailleurs ce qu’en dit Gilmour : "No one can replace Richard Wright. He was my musical partner and my friend.
In the welter of arguments about who or what was Pink Floyd, Rick’s enormous input was frequently forgotten.
He was gentle, unassuming and private but his soulful voice and playing were vital, magical components of our most recognised Pink Floyd sound.
I have never played with anyone quite like him. The blend of his and my voices and our musical telepathy reached their first major flowering in 1971 on ‘Echoes’. In my view all the greatest PF moments are the ones where he is in full flow."
http://www.youtube.com/watch?v=_...
Ecoutez Robert Wyatt en solo : c’est vraiment original !
Beau moment de complicité, émouvant. Merci Laurent. Et c’est l’un des plus beaux morceaux de Floyd, même si sa genèse a été difficile (Gilmour et Waters n’étaient pas d’accord sur l’orientation musicale de ce morceau). Le solo de guitare de Gilmour est lancinant, qui troue les étoiles. Alors que nous demeurons confortablement dans quoi au fait ?
"There is no pain you are receding
A distant ship smoke on the horizon
You are only coming through in waves
Your lips move but I can’t hear what you’re saying
When I was a child I caught a fleeting glimpse
Out of the corner of my eye
I turned to look but it was gone
I cannot put my finger on it now
The child is grown, the dream is gone
I have become comfortably numb."
Jacques,
Wyatt chante une sorte de marche funèbre (dans l’album Rock Bottom) qui s’apparierait fort bien avec la scène de Gran Torion montrant Eastwood dans son cerceuil.
C’est une sorte de patriarche déglingué, en fauteuil, avec une voix émouvante.
Il fait dans le haut perché, le dissonnant, avec des mélodies aussi improbaples qu’attachantes (cf aussi Tuxedomoon, ovni musical).
http://www.youtube.com/watch?v=9...
"Alors que nous demeurons confortablement dans quoi au fait ?"
Dans le chai du Domaine de la Romanée-Conti ?
Non Laurent, dans l’espace-temps de la relativité générale.
Armand,
J’ai déjà du mal avec la restreinte, les échelles de temps géologiques, les RdV avec mon plombier … 🙂
En fait, Laurent, dans le temps, j’aime bien le présent car, comme pour paraphraser un peu Gainsbourg dans sa comparaison de la beauté et de la laideur, il ne dure pas.
Armand,
J’ai déjà parlé de mon plus beau livre :
L’Inde ici et maintenant – lettres du pays de l’être (Jean Biès)
http://www.amazon.fr/chemins-fer... (pour la réédition)