A l’instar de nombreux vignobles européens historiques, la vigne est cultivée dans cette région depuis des temps reculés, sans doute depuis Jules César et ses légions. Le Beaujolais viticole occupe aujourd’hui plus de 20'000 hectares, et représentera en 2009 moins d’un million d’hectolitres de vin, une tendance à la baisse. Il commence au nord avec le val d’Azergues et le charmant village de Chasselas, et descend jusqu’à la commune de L’Arbresle, où l’atmosphère lyonnaise se fait déjà sentir.
Tout le monde ou presque connaît l’histoire de Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, qui bannit en 1395 des vignobles de son duché le « Gaamez déloyal », celui qui donnait en abondance un vin « de très grande et horrible âpreté », « plein de très grande et horrible amertume ». Rien moins ! Mais il n’avait probablement pas tort, car l’adéquation du cépage avec les sols argilo-calcaires et le climat bourguignon n’est sans doute pas idéale. Bien heureusement, le « banni » trouva terre d’élection plus au sud, sur les granits et schistes beaujolais, et là le mariage fut heureux !
Nous passons rapidement sur les techniques de vinifications locales, car il faudrait davantage que ces quelques lignes pour expliciter les passionnantes macérations semi-carboniques sur lesquelles le grand Jules Chauvet a travaillé toute sa vie, essayant de comprendre le rôle et fonctionnement des levures indigènes lors des phénomènes fermentaires. De l’élevage des grands vins de gamay, il en sera surtout question plus tard, lors de la dégustation, vin dans les verre, afin de voir si le fût a droit de cité en Beaujolais ou pas. Il y eut bien des étonnements ! Mais les plus grandes surprises furent sans doute celles que vécurent les participants à cette soirée, en goûtant ces petites merveilles de complexité (j’ai rarement vu un public aussi inspiré par le parfum et le caractère des vins qu’il dégustait au CAVE).
De Bernard Striffling, nous dégustâmes une doublette de Morgon vieilles vignes des Charmes, issus d’années antagonistes, mais intéressantes à comparer : 2004, ô combien difficile, limité par le climat, mais ayant au moins le mérite d’être allé au maximum de la maturité possible, avec une certaine finesse qui est la patte du secteur Charmes. En 2003, le monde change pour davantage de confit, la précision du vin n’est pas grande mais on apprécie tout de même sa franchise dans la construction et le caractère granitique du tanin.
Avec les Côte-du-Py de Jean-Marc Burgaud, des quadruplés à l’air de famille furieusement reconnaissable, et en même temps différents : un 2003 sur des notes de gratin de griotte et de fraise épicée, à la fraicheur et sapidité tout droit sortie du Py, sa terre nourricière. Un des plus grands 2003 beaujolais que je connaisse. Le 2000 peut être légèrement en manque de pureté, en tout cas sur ce magnum. Un gros 1999, musclé, opulent, Py de bout en bout, et surtout encore loin du bout ! Et un 1995 aujourd’hui prêt à boire, bien marqué par son origine, en attente de la volaille et de la poêlée de champignons d’automne qui saura le révéler !
De la cave du domaine Jean Georges, Franck avait tiré 3 vins. Un Chénas 2003 aussi baroque que l’année peut l’être : pensez dont, une vigne grêlée et triée plus tard avec pénibilité, des degrés naturels dépassant les 15, et au final une bouteille plus proche dans le type d’un vin du Nord des Côtes du Rhône que de Chénas. Certes on en boirait pas tous les jours, mais quel caractère. Les 1947 vinifiés par Jules Chauvet avaient-ils cette figure là dès leur naissance ? Le moulin-à-vent 1995, issu de plusieurs lieux-dits sur Chénas, brillait plus par sa finesse que sa densité, mais le 1990 tenait très bien son rang, délivrant l’habituelle ampleur et le fondu des beaux vins de la commune à maturité. A point.
Au delà d’un Clos Bertrand 2001 malheureusement bouchonné, Claude Geoffray du Château Thivin donnait à goûter deux interprétations du secteur « Chapelle » (orientation plein sud, dans le coteau, plein pieds dans la roche andésite) de la Côte-de-Brouilly : un 1998 légèrement herbacé (année compliquée avec des pluies diluviennes pendant la période des vendanges) au nez, mais relativement opulent, puissant et long pour le millésime, avec ce tanin strict si « Côte-de-Brouilly ». Et un 1999 de grande parenté stylistique, encore plus ferme et à ce stade plus difficile à apprécier. Ceci dit j’ai déjà goûté de tout grands vins de cette source, et l’on se gardera bien de ne la juger que sur ces deux vins.
Puis nous finîmes par le roi des crus, le plus bourguignon dans le type, bien que beaujolais au plus profond de l’âme, le grandiose moulin-à-vent. Eric Janin (Domaine Janin Père et fils) et Guillaume de Castelnau (Château des Jacques), présents pour la dégustation, avaient eu la gentillesse de sortir de leurs réserves personnelles quelques raretés. Commençons par les Jacques, avec un 1994 complètement hors-classe pour l’année, pourtant réputée difficile : cette bouteille n’en n’avait que faire, délivrant un bouquet tertiaire de truffe et d’amande torréfiée, et surtout offrant une expression de bouche de grande tenue, avec un tanin ferme et solide qui donnait de l’allonge à l’ensemble. Finale sur une saveur d’orange sanguine assez réjouissante. Le 1989 débouché ensuite était d’un registre plus solaire, confit, légèrement caramélisé dans les arômes et la saveur, avec une richesse propre à l’année. La densité de la trame et l’allonge font penser que l’on est pas prêt d’en voir le bout, mais que ça devait être mûr !
Et enfin, deux merveilles signées Janin, ponctuations extatiques, de même parenté mais pourtant différentes : Clos du Tremblay 1990 et 1986. Une grande année et une plus modeste. Le 1990, bouteille de la soirée, ayant conservé un fruit considérable et développant un bouquet kaléidoscopique de grand vin de gamay, et de grand vin tout court : cerise, cannelle, épices, griotte, iris, fleurs fanées, réglisse, violette, un livre d’odeurs. Le nectar a caressé nos palais à la manière des meilleurs Chambolle-Musigny, et je vis peu de dégustateurs cracher ce fruit immortel et pourtant issu de rendements généreux. Que ne dégustâmes nous pas ensuite ce fameux 1986 en guise d'épilogue, complètement apaisé dans le tanin, malgré une jeunesse compliquée, comme l’expliquait Eric. Un vin sage, de sage pourrait on dire, essence de gamay sur granit, d’une indicible élégance, mais sans maigreur. Le cépage avait disparu, ne restait plus que la classe des climats Burdelines et Grenairiers, magnifiée par les mains précautionneuses d'Éric et Paul, véritables artisans-vignerons, discrets.
La conclusion sera simple : merci à tous les merveilleux vignerons qui ont fait et continuent de faire ces vins qui sont l’honneur du beaujolais, et servent les plus grands terroirs locaux. Finis les complexes, avec des telles bouteilles on est au sommet de ce qui fait la force du vin se réclamant conforme à une origine : une singularité, une âme, un caractère propre, une gueule !
32 Comments
Merci Nicolas de nous faire découvrir cette région assez méconnu chez nous et chez les italiens. Ici on pense encore que les vins du Beaujolais sont les Beaujolais nouveaux …
Juste ce soir on va ouvrir avec Giorgio et des amis une bouteille de Côte-du-Py de Jean-Marc Burgaud
Peut-être un jour tu peut venir chez nous (Nonsolodivino Club) pour une soiré sur ce thème.
Stefano
Stefano,
je viendrai avec plaisir. J’en ai déjà une de prévue dans un an avec IVV Toulouse. On voit tout cela par mail.
Si tu bois Côte du Py James 2007 ce soir, carafe le vin 2 heures ! (et si c’est le morgon de Daniel Bouland, carafe le de suite !)
Quasiment partout dans le monde, une majorité de gens pensent que le beaujolais ce n’est que le vin nouveau.
Et c’est bien le drame de la région : être connue pour un vin qui se vend pendant 15 jours sur 365, et lutter le restant de l’année pour vendre ses autres cuvées, pourtant les plus intéressantes et originales.
Mais ça changera, du moins je l’espère…
Superbe !
Il a l’air surchaptalisé, le docteur …
🙂
Pour le Château des Jacques, il te faudra être très persuasif …
Série de Beaujolais 2003 – 11/10/04 :
Moulin à Vent – Paul Janin – Clos du Tremblay 2003 :
PP13,5 – LG13,5
– Nez typé, légèrement amylique, acidulé, mêlant des senteurs de groseille, de cerise, de réglisse et une pointe de géranium.
– Bouche un peu banale, à la fois acide et rugueuse (acerbe pour certains), dominée par la groseille. Allonge correcte toutefois.
le vin ? les dégustateurs ? l’interaction entre les 2 ?
A l’aveugle ou pas Laurent? À mon avis, cela change les choses, surtout lorsque l’on est un peu réfractaire à la région.
Sur cette dégustation (menée de main de maitre par un Nicolas que j’avais rarement vu aussi enthousiaste ! 😉 ), je retiens la formidable série finale des moulin à vent: Jacques 94, Georges 90, Janin 90, Jacques 89 et Janin 86.
Après chaque vin gouté, nous nous demandions si le prochain pourrait être aussi grand… et ce fût le cas.
Un grand moment qui a même soulevé une vague d’émotion chez certains participants (le docteur était bien plus radieux que sur cette photo! c’est digne d’un reportage d’envoyé spécial cette manipulation 😀 )
Une telle dégustation ne laisserai indifférent aucun véritable amateur, quelque soit ses gouts et ses a priori en la matière.
Merci et bravo à tous ces vignerons du Beaujolais de produire de si belles choses, contre vents et marées…
Le Docteur m’a dit à la fin de la dégustation :
-"tu m’emm***** !
-pourquoi ?
– parce que cette dégustation vient de me faire prendre conscience de 2 choses : 1. en Valais je ne crois pas que nous soyons capable de produire de tels gamays, et ça ça me navre… 2. après cette dégustation je me sens obligé de retourner en beaujolais goûter des vins et remplir ma cave… et depuis 85 je ne l’avais pas fait !"
Pour info je pense personnellement qu’en Valais, notamment sur Fully/Martigny du moins, on peut produire de grands gamays. Ce n’est pas Christophe Abbet qui dira le contraire. D’ailleurs il est possible que sur cette zone, de nouvelles cuvées réalisées par de grand(e)s vigneron(ne)s voient le jour prochainement.
ps : plutôt un bon souvenir du Tremblay 2003…
Oui c’est le Morgon Côte-du-Py 2007 de Jean-Marc Burgaud
tu m’as conseillé de carrafer beaucoup en avence aussi le Morgon VV 2007 de Daniel Bouland, pourquoi?
c’est la jeunesse ? c’est en generale comme ça ou une exclusuvité de ses deux ?
Nicolas (Bon),
Semi-aveugle dans le sens où nous savions que nous n’aurions que des Beaujolais 2003 (18 bouteilles, tous crus).
Le vin préféré fut le Brouilly 2003 de G. Descombes.
Votre enthousiasme est communicatif (et bravo pour cette énergie dans la recherche du meilleur).
Nicolas (Herbin),
Du bon en Dôle (le passetoutgrains suisse), Cornalin, Humagne ?
Stefano,
Si c’est Côte du Py James 2007, le vin est en train de se refermer. Par contre le Côte du Py classique se goûte assez bien en ce moment, ne pas servir trop frais.
Le Morgon VV de Daniel Bouland réclame de la garde impérativement, ou de longs carafages quand il est jeune, ce n’est pas moi qui le dit mais Daniel lui même. Il carafe le matin pour le soir quand le vin a moins de 3 ans.
Laurent,
Brouilly 2003 Descombes, bof bof me concernant. 2005 encore pire. D’ailleurs je dois dire que je ne suis pas trop Descombes/Lapierre/Chermette, contrairement à vous (je lis vos notes). Pour ça qu’il sera intéressant de confronter les points de vue !
Dôle, passetougrains suisse ? Déjà c’est valaisan, surtout, ensuite tu ne vas pas te faire des copains avec ce parallèle dôle-PTG, enfin tu en auras une super à l’aveugle, pour te faire expier cette maladresse !
🙂
Des vieux millésimes du temps des grandes heures !
Bon, sur place, on en retrouvera , non ?
Bravo pour ce rapport plein de passion !
François, on ira les voir, et ils te feront gouter des "vénérables" qui te botteront, j’en fais le pari !
Ces gens ne demandent qu’à montrer l’évolution de leurs meilleurs vins.
Pour te rassurer, et à titre d’exemple : cet été j’ai visité 15 vignerons en trois jours. Parmi mes visites, 3 vignerons que je n’étais jamais allés voir, mais dont je connaissais déjà un peu les vins :
– Clos de la Roilette : 15 vins ouverts, de 2007 à 1991 (grand), un Marquis – le surnom d’Alain Coudert – heureux de parler de son travail, de trouver qqn qui s’intéresse à l’histoire du domaine, l’évolution, le style de ses vins, etc.
– Emile Cheysson : tous les derniers millésimes jeunes dégustés, et des 89 et 91 (magnifiques) ouverts, un Jean-Pierre Large qui m’explique qu’il veut garder davantage de vieux millésimes, me montre les dernières avancées techniques à la propriété, parle avec passion des terroirs de chiroubles, etc.
– Bernard Striffling : plus de 15 vins ouverts, de 2007 à 1976, Bernard heureux de pouvoir faire une verticale improvisée de ses crus (la dernière bouteille de Régnié 90 de sa cave ouverte), d’échanger, de poser un regard critique sur les millésimes, simplement partager un moment de passionnés.
Et des anecdotes comme ça j’en ai beaucoup d’autres !
Rare.
Nicolas,
Souvent goûté la cuvée tardive du Clos de la roilette en Fleurie.
Pas mal sur 1999 et 2000 (de l’ordre de 14,5/20).
Superbe en 2005, très belle en 2007. Vin de temps, ne pas être pressé…
La Roilette, un tout grand terroir, androgyne, mi moulin-à-vent, mi fleurie dans l’idée que l’on se fait des crus, sans doute un des climats les plus caractérisés du beaujolais, j’aime beaucoup.
Michel en parlerait mieux que moi, lui qui "tanne" depuis des années le Marquis pour qu’il élève son vin en fût… mais le marquis résiste !
🙂
(j’ai gouté ses essais de fûts, "off", pas inintéressant, j’avoue…)
ps : ne pas oublier la Roilette VV du sympathique Bernard Métrat : peut être un peu moins "moulin-à-vent" dans le style, davantage "fleurie", plus de "glisse" que Coudert, mais moins "d’enveloppe" apparente…
Et pour Laurentg passetoutgrain :
– Laissons à Nicolas Herbin encore une saison, le temps pour lui d’explorer le Valais viticole de fond en comble et d’accumuler sur cette région la même somme de connaissance que d’autres ont mis des décennies à engranger.
– Laissons au brave docteur "peak lapel" le temps d’élever luxueusement encore quelques cuvées du cépage roi cornalin et de réinstaurer des méthodes culturales "à l’ancienne" sur son pinot noir de Salquenen.
– Laissons finalement à quelques passionnés le temps de mener à maturité, bien à l’abri au fond de leurs caves de garde, certaines cuvées phares du canton.
Et là, Laurentg, vous serez prêt à retourner dans ce beau Valais pour y déguster une sélection confectionnée en grande mesure autre que celle des passetoutgrains locaux. Allez, un peu de patience et rendez-vous dans dix ans.
Alfredo,
En cas de malentendu, mon propos n’était pas volontairement péjoratif mais constatait qu’un Dôle est un mélange de 85% de pinot noir et de 15% de gamay).
Merci Nicolas de mettre en avant ces vins que comme toi j’adore, tu le fais avec la passion et une certaine excellence que certains te reprocheront toujours. C’est le revers jaloux de la médaille.
Poursuit sans relâche ce que tu es venu chercher ici et grandit encore en laissant paître ces toxiques, continue bien sûr de me remercier, ma cave s’en porte bien et profite de chaque instant.
–
Ah, que n’ais-je pu venir mon cher !
ps : bon les passés antérieurs et autres passés (pas si) simples qui compliquent hein … 😉
François, les grandes heures, c’est pour bientôt.
Remontez les chaussettes de cardinal et ajustez le col mao (quel melting-pot ce président !), ça va décoiffer.
Paul :
J’arriverai le 20 au soir. Prévoir une sustentation alimentaire.
La journée du 21 pour saluer vos amis et apprendre un peu ce que je devrai connaître.
J’ose espérer ces couchers de soleil si particuliers sur les pierres blondes des belles maisons à flanc de collines, ces moments où on reste sur un banc, sans rien dire, histoire de défier un eu ce temps qui passe.
Nicolas : il est simplement hors de question que tu ne puisses être là : c’est oeuvre de salubrité publique.
Je vais faire (tout) mon possible…
Encore bravo pour cette superbe dégustation, qui fut un grand un moment d’émotion et d’érudition. J’ai plus appris sur le Beaujolais en une soirée qu’au cours de mes modestes vingt années d’oenophilie.
Cordialement
Hervé
Et si vous saviez ce qui se prépare encore un peu en secret expérimental, mais qui est vraiment visible dans les vignes correspondantes,dans certaines caves de Romanèche, de Pontanevaux, de Fleurie, de Lantiginé, de La Roche Vineuse, de Fuissé, et j’en passe,vous pouvez préparer les mouchoirs pour consoler la bande des amateurs et des producteurs des pochtronades à la mode dans certains cercles.
C’est qu’il a une forme d’enfer notre Michel National !
La fritte, mode exponentiel ! Bravo et surtout à suivre ,
Je suis pris le 20 au soir, mais le 21 je pourrais être sur place. Si ça peut se faire?
Je savais bien qu’il allait pointer la tête…
Je crois que je vois de quoi Michel parle, en tout cas sur Romanèche, Fleurie et Lantignié. Pour la Roche Vineuse et Fuissé, je crois voir aussi…
En fin de soirée, Guillaume (de Castelnau, Chateau des Jacques) nous également a parlé de l’étude de terroirs qui est en train de se mettre en place sur le Beaujolais, avec moulin-à-vent comme laboratoire. (sans parler des projets en cours dans le mâconnais)
On reparlera de tout ça dans qqes années, mais je pense que certains tomberont de haut ! N’ayant pas vu le train passer…
Ce midi un Beaujolais-villages Vignes des Jumeaux de Janin, 2003 : si le millésime n’est pas invisible, il y a tout de même un certaine glisse et un tanin que beaucoup aimeraient pouvoir avoir sur l’année, qui plus est pour l’appellation !
Bon après-midi !
Nicolas,
Tu nous en dis un peu plus sur les spécificités organoleptiques de ce 2003 …
Laurent :
j’ai explicité ci dessus, ce n’est pas un grand vin, c’est un joli vin à point, avec les notes de pêche rôtie et de griotte de l’année, légèrement ambre/fumé. Bouche fondue, le tanin demeure moins fin que sur des crus plus nobles mais il croque suffisamment et n’est pas dénué de fruit. Par contre la robe s’est bien dépouillée, ce qui lui donne un aspect "boisson" (au sens noble et non simplifiant du terme) séduisant. Pour un beaujolais villages de 6 ans, issu d’un millésime extrême, ça tient la route.
Hervé/Cornalin :
merci, mais surtout bravo aux vignerons qui ont fait les vins ! Et à bientôt pour d’autres dégustations ! Prochaines sessions : Cabernets & Co avec Jacques (très belle liste de vins), puis Cornas (axé sur les terroirs et meilleurs vignerons). Et d’autres…
Nicolas, n’en jetez plus…de l’autre côté du clavier on en peut plus de saliver sur ces gentillesses du beaujolais…
Moi mi-mai, passé la déception de ne pouvoir goûter et acheter Bouland, j’ai bien aimé la maison et surtout les jus de la côte de py 06 des Desvignes (LC). Vous ne l’évoquez pas, vous n’êtes pas d’accord ?
Sinon je crois comprendre que vous (voir tout le monde) n’êtes pas du tout Lapierre, pourrais-je en savoir plus, voir par mail privé si vous ne vouliez pas vous étendre en public.
Reste le souvenir de la géniale Chantal Chagny et de sa terrine de canard maison qui me trotte encore dans les bas-joues…
Antoine, j’aime les vins de Desvignes, j’en ai en cave ! Mais Claude-Emmanuelle n’avait malheureusement plus de vieilles bouteilles pour la dégustation, ou plutôt trop peu. Je ferai d’autres dégustations, et il y aura des Desvignes !
Sur Morgon les bons vignerons ne manquent pas, et si j’ai souvent un peu de mal avec les vins de Marcel Lapierre et de Descombes, j’aime par contre assez ce que font Jean et Agnès Foillard. Les bouteilles les plus raffinées que j’ai bues à ce jour sur le village venaient de chez eux !
Dominique Piron fait également un Côte du Py d’école, déjà très savoureux jeune.
Marie-Elodie Zighera vinifie sur le rare climat Chateau Gaillard un vin ambitieux et ferme, bâti pour la garde.
Guillaume de Castelnau et son équipe font aussi de très belles choses, au Chateau des Lumière, dont une rare cuvée de Roche Noire qui peut – comme en 2005 – s’avérer dingue de race !
Encore une fois, la région n’est pas pauvre en bons vignerons, il suffit de chercher un peu…
Pour la terrine de Chantal, n’allez pas "énerver" l’appétit de ce bon père Mauss, qui a toujours un peu faim !
Laurent Probst, qui anime le blog helvète vins-confédérés, était en famille à la maison hier soir.
L’occasion de boire de beaux flacons :
* Gérald Besse Petite Arvine Martigny 2007
* Stéphane Reynard « Clos des Corbassières » 2007 (Chasselas)
* Domaine des Claives (Marie-Thérèse Chappaz) « Grain D’Or » Ermitage Président Troillet 2004 (trop de bois)
* Chianti Classico Riserva – Felsina Spa Castelnuovo Berardenga « Rancia » 1999 (grand vin italien)
* Barolo – Giuseppe Rinaldi « Cannubis-St-Lorenzo/Ravera » 1999 (grand vin italien)
* Barolo – Voerzio "Brunate" 1997 (style boisé, moins convaincant)
* Barolo – Sandrone "Cannubi Boschis" 1997 (idem)
* Christophe Abbet « Humagne Rouge » 2006 (élégance)
* Marie-Bernard Gillioz « Saint-Léonard » Cornalin 2003
* Heitz Wine Cellar Cabernet-Sauvignon 1995 (eucalyptus australien et du sucre dans une expression « oubliable »)
* Anne-Catherine et Denis Mercier « Grain noble Confidenciel» Ermitage 2003
* Marie-Thérèse Chappaz Malvoisie Grain Noble 2002 (du bois et une expression un peu pauvre)
* Fritz Haag Dusemonder Brauneberger Juffer Sonnenuhr – Riesling Spätlese 2002
…
Un beau Beaujolais Villages Domaine de la vigne des Jumeaux Paul Janin VV 2006, dense, assez solaire lorgnant un peu sur le grenache (violette, cerise confite, réglisse).
C’est du variétal de gamay mûr Laurent, vinifié sans thermo évidemment, rien à voir avec le grenache….
Muscadet, beaujolais, t’es malade ?!
🙂
Tu te consoleras en te disant qu’un des modèles stylistiques de Chauvet était Rayas… les vins de parfum, sans couleur, aux notes de fleurs, tout ça… vive la vendange non égrappée et les cuvaisons longues !
😉
Nico,
Dans une assemblée qui préparait le concours corse, j’étais presque le seul à dire Gamay …
J’imagine un peu le 2003 …
🙂
Cela dit, pas fan de Méo et de Rouget !
Je fais aussi dans le Fronton (la violette) et le Gaillac …
Beaux vins de cuve, francs, pas chers.