Pourquoi aller se perdre dans les forêts de l’Ontario quand, parfois, le bonheur nous tend la main ? Parce que nous aimons autant le lointain que le plus proche…
J’ai déjà évoqué la façon dont les Lonati ont transformé La Colombière en Ma Colombière, restaurant privé.
Pari réussi, à en juger par le repas qui nous fut servi hier soir. I
Après les aériennes et craquantes gougères et un apéritif au Champagne, le repas a commencé par une Crème d’huîtres au chardonnay de Lully. Pour l’accompagner, j’ai choisi un Chardonnay 2008, Terre di Chieti de Farnese, un blanc des Abruzzes allègre et ciselé qui a parfaitement joué son rôle de faire-valoir. Ça commence très fort avec cette merveille iodée à la persistance magique.
L’accord avec le Fleurie de Jean-Paul Brun fait partie des séquences émotions qui vous font perler des larmes de rosée aux yeux… Et pas qu'aux amateurs de charcuteries, je vous prie de croire !
Cœurs de Fenouils braisés
Un mot sur le fenouil confit qui lui sert d’escorte. Il est mitonné avec un authentique bouillon de poule.
Un autre très grand plat déboule à l’horizon. C'est le Désossé gourmande de Pigeons des Deux-Sèvres et Coulis de Petits Pois au thé fumé.
Le plateau des fromages de la Colombière est toujours aussi excitant. Je n’aime pas mélanger trop de fromages différents. Deux fromages de chèvres, l’un élaboré par Madame Gribi, théologienne et éleveuse de chèvres à Cartigny, l’autre, assez étonnant avec une persistance hors du commun, ont suffi à mon plaisir. Vraiment ? Allez, une lichette d’un étonnant Emmenthal de trois ans qui commence à ressembler à un grand fromage.
L’adresse Ma Colombière Restaurant privé
122, route de Soral = 1233 Lully
Téléphone: +41 22 757 10 27
(répondeur, laissez un message, nous vous rappelerons)
Fax: +41 22 757 65 49
7 Comments
Si c’est pas classe un tel reportage ! Aux antipodes d’un si parisien François Simon : bravo Grand Jacques !
On ira.
Superbe Jacques, plus qu’une envie, y aller.
Je soutiens avec force le comité de réconciliation d’avec les poissons maudits : le maigre est une splendeur, le maquereau un prince mésestimé, le merlu un charmeur délicat …
La tarte au choc ? Lunaire avec tous ses petits impacts météoritiques …
Paul, en ce moment même Nicolas doit être en train de connaître une forme de révélation. Organise la visite avec lui pour la prochaine fois.
Un tout grand merci à Chantal, Bernard et Jacques pour cette très belle soirée que j’ai vécue vendredi dernier, et sur laquelle je n’ai rien à ajouter de plus que ce qui a été dit ici : c’est une adresse faite de vérité et simplicité. Le "rien de trop" comme je l’aime.
Dorénavant je sais que je serai capable de faire des kilomètres pour une telle glace au lait d’amande, ou bien un pigeon si parfaitement apprêté. L’accord avec l’Etna rosso sonnait comme une harmonique finale effleurée du petit doigt : vibrant et juste. Les musiciens me comprendront…
Je signale aux lecteurs de Mille Plateaux un article paru dans la Tribune et traitant de celui que François Mauss surnomme affectueusement « Le Grand Jacques » :
http://www.tdg.ch/geneve/actu/qu...
Douce fin de week-end à tous.
D’accord avec Paul,et que dire sinon du bien du mulet noir,poisson dégusté il y a peu en compagnie du Grand Jacques.
Une autre variété peu connue,le beau-yeux,poisson de la Méditerranée,pêché et cuisiné par Gérald Passédat.
Sieur Mauss,ne soyez pas trop sévère avec le père Simon,il lui arrive aussi de prendre son bâton de pèlerin et d’aller prêcher la bonne nouvelle hors des murs de sa Lutèce!
Bernard Lonati aurait pu être horloger,ses plats,tel un garde temps ont cette vertu de donner l’heure juste!
Il y a chez Bernard Lonati un quelque chose de Pascal Barbot et pour le dessert un lien évident avec Bernard Pacaud.
Bernard Lonati est un très grand cuisinier.
Le bonheur gourmand existe,une partie se trouve à Lully chez Bernard et Chantal Lonati.
Un restaurant pas perdu du tout et des critiques "autorisés" :
http://www.slate.fr/story/12447/...
PS : trouvé le dernier Goncourt assez insignifiant