Créateur du Grand Jury Européen et du Wine Symposium, bloggeur, passionné de vins, grand amateur d’opéras et de bonnes tables, frondeur tendance zwingliste pur et dur, François Mauss est un personnage rare, dont l’amour de la vie cache parfois une (légère) inquiétude métaphysique. Cet homme, prodigue et vibrionnant, cultive volontiers l’amitié, mais sait se brouiller si nécessaire, stature présidentielle oblige. A la veille du prochain Wine Symposium (quelques places sont encore disponibles ici), nous lui avons posé quelques questions sur le Wine Symposium et sur le futur du Grand Jury !
• Le Wine Symposium va fêter sa neuvième édition. Comment est née cette idée ?
Nous avions fait 7 « fin d’années » du GJE à Villa d’Este quand l’Administrateur de l’Hôtel, Jean-Marc Droulers, m’a convoqué pour savoir si nous avions une idée d’envergure pour un autre événement « vin ».
Comme l’idée d’un « Davos du Vin » germait depuis quelque temps – suivre les mêmes principes de l’Economic Forum, mais limités au monde du Grand Vin – elle fut acceptée d’emblée et avec enthousiasme. Et la première édition se fit donc en 2009.
• 5 parrains prestigieux se sont engagés dès le départ pour ce projet. Quel est leur type de soutien ?
Je dois tout à ces 5 Parrains qui ont soutenu ce projet : Angelo Gaja, Egon Müller, Pablo Alvarès, Alain Vauthier, Aubert de Villaine. Un immense merci et un respect majeur à ces 5 grands noms européens du vin pour la lettre de soutien qu’ils signèrent tous les 5. Disponible sur notre site.
Leur lettre montre à quel point nous partagions les mêmes vues sur le vin comme pierre majeure de la civilisation européenne.
• Dans le cadre de ce Symposium un Prix « Les Seigneurs du Vin » peut honorer des noms incontestables de vignerons reconnus mondialement aussi bien pour la qualité de leurs vins que pour leur personnalité incontestée :
Prix Lalique 2012 : Helmut DONNHOFF (Allemagne)
Prix Lalique 2013 : Istvan SZEPSY (Hongrie)
Prix Lalique 2015 : Marie-Thérèse CHAPPAZ (Suisse)
• Comment sont choisis ces vignerons ?
Ces vignerons sont choisis après sélection avec nos 5 Parrains.
• En parallèle, peux-tu dire quelques mots de la bourse Vinopremio ?
La Bourse Vinopremio dont la première édition a récompensé William Metz (école de Changins) fera l’objet de nouvelles attributions dans les prochaines éditions.
Il s’agit d’aider un jeune étudiant ayant un projet spécifique et porteur dans le monde du vin.
• Qui sont les participants au Symposium ?
Plus de 25 pays sont généralement présents à ce Symposium. Nous essayons de garder une équilibre entre vignerons, négociants, cavistes, médias, grands amateurs.
• Ce dernier est-il ouvert également aux amateurs, non fortunés ?
A chaque édition nous avons eu plus de 10 Participants invités, sponsorisés ou non, dont les revenus n’étaient effectivement pas en totale adéquation avec les participations demandées.
• Parallèlement aux dégustations de prestige, tu organises également des conférences et des ateliers de discussion sur les thématiques les plus variées. Comment sont reçues ces conférences par ceux qui y participent. Quelles sont leurs attentes ?
Nous donnons toute notre attention à choisir des thèmes d’actualités, avec clairement au moins 3 conférences « techniques » à destination des vignerons, mais également intéressantes pour les amateurs (cette année : la question des pesticides) et les autres séminaires ou ateliers répondent généralement assez bien aux attentes des amateurs indiens, chinois, brésiliens, russes, européens.
• Question plus personnelle : tu as œuvré inlassablement pour défendre la cause des grands vins, comment évalues-tu les changements intervenus ces dernières années dans le paysage du vin et quel est l’avenir du GJE ?
Le GJE qui a été repris par Laurent Vialette avec une nouvelle dénomination « Grand Jury du Vin » sera relancé dans les prochains mois, sur une base nettement plus internationale et avec un protocole d’organisation en copie conforme avec ce que nous faisions au GJE.
Les changements constatés au cours de la dernière décennie sont sensibles. On peut les résumer ainsi :
– nettement plus de vins, et de tous pays, méritant une reconnaissance internationale, et se préoccupant de plus d’authenticité par rapport à leurs terroirs
– de jeunes générations moins tournées vers le prestige d’étiquettes historiques, plus « volages » dans leurs choix et s’inscrivant plus facilement dans des groupes de dégustations conviviales.
– Un nouveau monde de communication avec des outils plus simples d’utilisation comme VIVINO, en espérant que cela mènera les amateurs vers des lectures plus complètes, tant le monde du Grand Vin mérite d’être approfondi pour que l’on puisse bien comprendre ce lien si particulier entre l’Homme et la terre qu’il doit transmettre aux futurs vignerons.
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